Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. J’entends le bruit du monde entier, comme si je possédais 10 mille oreilles. Je ne suis pas une chauve-souris, comment suis-je arrivée à être si sensible? En transe, j’entends les gémissements de toute la terre au fond d’un océan de larmes qui pleure ses derniers jours sur le visage du village avant percer une source en plein enfer pour arroser les cœurs arides, les âmes frigides et les esprits tordus du monde. Est-ce que je rêve ? Est-ce que je porte le tympan de toute la planète dans ma petite tête ? Je me demande encore. Dit-elle.
Catherine est devenue prisonnière d’un gang de village de Dieu dénommé PlopPlop à cause d’un commentaire posté sur facebook, critiquant l’enfer d’un village ou les bandits contrôlent tout. Votre entrée, votre sortie et même votre compte facebook. Cette nouvelle met en colère le chef de gang. Il débarqua chez la jeune fille et l’emmena avec sa grande sœur, Suzie.
Il entra dans une chambre fermée avec les filles, leur parla ainsi : « Vous vous prenez pour des anges, nous des cons. Je ne vais pas vous frapper ni vous torturer pour ça. Mais, le démon a besoin de ces anges pour porter ses bébés. Désormais, vous êtes toutes les deux mes femmes. Je commence par toi, belle griffonne. Je ne suis i ni un bon Oswald Durand ni un vrai homme. Mais, votre princière beauté est rare sur cette planète et c’est pour cela que vous faites un marché noir avec l’amour. Cela me révolte. Si vous essayez de parler avec un autre homme, je le tue. Même votre cousin ou oncle n’a pas le droit de vous adresser la parole. Je ne suis pas un méchant mais égoïste, possessif. Et quelque fois narcissique. Je protège mon bien par tous les moyens du monde et même dans les cieux, je peux décrocher la lune et les étoiles pour construire un paradis à trois. Les jeunes filles transpirent, la peur les tranche en petits morceaux comme des ciseaux qui se glissent dans l’âme, coupent et découpent sans arrêt chaque morceau de fierté qui forme leur vie de femme.
Kolo, le chef du gang les viole l’une après l’autre dans la même pièce. Vous allez être enceintes. Si vous vous faites avorter mes soldats vous tuent. Si vous tentez de voir un médecin, ce médecin, vous et votre famille, vous êtes tous morts. Je veux que vous portiez ces bébés. Les fils du bandit, le démon que vous avez crucifié dans votre fierté. Surtout, ne soyez pas jalouses les unes contre les autres. Si non, je tue la plus jalouse. Puis, les soldats les conduisent à la maison. Depuis, les filles connaissent toutes les couleurs de la souffrance. Un mois plus tard, Suze commença par se sentir drôle, elle refuse de se considérer comme une femme en pleine ceinture, elle se suicida.
La mort de Suzie fait un bel écho dans la zone parce que le Kolo dérangé ne pardonne pas l’orgueil de la jeune fille. Ils débarquèrent chez Catherine, déchargea plusieurs armes sur le corps sans vie et, avant de l’embarquer, prononça ce discours : je ne supporte pas l’insolence de Suzie. Plus jamais, cela ne se reproduira, je fais le serment sur ma vie et mes armes. A vous, parents de Catherine, vous êtes responsables de sa vie ou sa mort. S’il arrive quoi que ça soit, je vous tue jusqu’à la dernière génération. Vous ne pouvez pas vous déplacer ni téléphoner à ce sujet. Je contrôle la police de Port-aui-Prince. Les grands commis de l’Etat haïtien travaillent pour moi. Les trois pouvoirs ont tous des redevances envers moi. Je suis le pouvoir. Elle doit porter et nourrir ce bébé. Je ne joue pas.
La maman de Catherine trouva de la force au fond de sa faiblesse pour réconforter sa fille. Cathe, il ne nous laisse pas le choix. On ne peut que prier et patienter. Le bon Dieu, les loas ne sont pas injustes. Catherine leva la tête et regarda sa mère puis enfonça le regard entre les jambes. Catherine pleure de toutes les larmes du monde, elle vomit même son sang. Un jour, elle écrivit dans une feuille de son carnet de secret : Oh mon âme, tu as aspiré à la vie immortelle et tu deviens éternelle. Maintenant, épuise le champ du possible jusqu’à défier l’impossible. C’est un ordre. Cette phrase résonne dans l’âme de la jeune fille toute une nuit.
Le lendemain, Catherine réunit les parents pour ses derniers vœux : si ceux qui vivent sont ceux qui luttent, je ne vais pas m’enterrer dans l’inaction. Je vais me battre pour ma dignité, ma liberté, le respect de mon corps et de mon cœur de femme. Je suis prête à arracher mon cœur, à faire couler mon sang sur un plateau comme offrande aux oiseaux du ciel et mourir tranquillement au lieu d’être parmi les chiens de garde de la bêtise haïtienne. Je suis de ceux qui se battent contre l’érosion des valeurs sur cette planète, je refuse d’être au royaume de ceux qui trainent l’humanité dans ce désert moral. Alors si la vie est empoisonnée, laissez-moi prendre ma tasse de mort. Je vais me rendre à Loko, qu’il me tue pour en finir. La maman ne réfléchit même pas avant de répliquer : Après tout ce que nous vivons ici, te perdre est déjà synonyme de ma mort. Avec ou sans toi, c’est la mort certaine. Alors, je veux mourir avec toi. Le père regarda les deux : je vis uniquement parce que vous êtes sur cette terre, vous êtes ma vie. Laissez-moi planer dans votre ciel.
Drôle de coïncidence, en faisant leurs derniers adieux, tous les amis répondent la même chose. Dans ce cas, nous mourrons tous.
- Kolo, je suis venue vous dire au revoir. Je dois quitter la zone.
- C’est une belle et sale folie, l’envie de mourir avant l’heure. Je pouvais te tuer avant même de terminer ton discours, mais je veux te donner une chance.
- Gardez cette chance pour vous. C’est vous qui avez besoin de vivre un siècle. Moi, je n’ai pas peur de mourir.
- Ah tu n’aimes pas la vie. Tant pis.
- La vie ne se résume pas en une simple question de survie.
- Eh bien pour moi, c’est le pouvoir. L’argent, les armes et les loas. Le pouvoir même de tuer
- Dans ce cas, vous pouvez me tuer parce que pour moi, la mort n’existe pas. Ce que vous appelez la mort est juste un souffle de vie qui nous bâcle vers l’infini. Je veux mourir et briller dans ma mort. Mais vous, dans votre brillante vie sans morale, sans sensibilité, sans justice ni dignité, vous êtes indésirable même pour la mort.
- Mais ici, c’est moi le fort et le plus fort.
- Notre force ne vaut rien si elle n'est utilisée pour servir le monde et soutenir les plus faibles. L’injustice fait des êtres faibles et petits, plus petits qu’une mouche. Mais, si c’est en détruisant les autres que vous trouvez le bonheur, tuez-nous pour gagner du plaisir. Et, si ce que nous vivons ici est une quelconque forme de vie, nous préférons la mort. Tuez-nous, tous. Maitre de la terre, dieu de l’heure, détruisez la planète toute entière pour votre bonheur.
- Tes amis sont innocents
- Tout le monde est innocent, vous vous amusez à les détruire la vie et pourrir l’avenir
- Ce sont les politiciens et les hommes d’affaires qui nous pourrissent la vie et financent la fin du monde. Pas moi.
- Pardon !
- Avant, j’étais le chef de l’opposition. Ils m’ont offert un accord politique, j’ai accepté d’être nommé ministre. Ils m’ont révoqué sur place. Ils ont fini avec moi. Depuis, je perds le support de tous les militants de la société civile et du secteur démocratique. La politique m‘a rejeté, la famille elle aussi m’a abandonné. J'ai fumé pendant plus de trois mois. Le seul moyen de regagner l’attention des politiciens et des hommes d’affaires, c’était par les armes. Ils viennent négocier avec moi, je suis maintenant plus puissant que même le président mais beaucoup plus méchant chaque jour parce qu’au fond, tout cela ne change rien.
- Je suis désolée. Vous êtes maintenant un ange déchu [...]. Il est temps...
- De tourner la page, [...]. Au temps de la guerre, je gouvernais. Maintenant, c’est toi la gouverneure de la paix.
- Si la paix peut rendre le monde meilleur, enterrons l’âge de la guerre. Agissons ! Ensemble ! Tous ensembles pour l’humanité.
Catherine est devenue prisonnière d’un gang de village de Dieu dénommé PlopPlop à cause d’un commentaire posté sur facebook, critiquant l’enfer d’un village ou les bandits contrôlent tout. Votre entrée, votre sortie et même votre compte facebook. Cette nouvelle met en colère le chef de gang. Il débarqua chez la jeune fille et l’emmena avec sa grande sœur, Suzie.
Il entra dans une chambre fermée avec les filles, leur parla ainsi : « Vous vous prenez pour des anges, nous des cons. Je ne vais pas vous frapper ni vous torturer pour ça. Mais, le démon a besoin de ces anges pour porter ses bébés. Désormais, vous êtes toutes les deux mes femmes. Je commence par toi, belle griffonne. Je ne suis i ni un bon Oswald Durand ni un vrai homme. Mais, votre princière beauté est rare sur cette planète et c’est pour cela que vous faites un marché noir avec l’amour. Cela me révolte. Si vous essayez de parler avec un autre homme, je le tue. Même votre cousin ou oncle n’a pas le droit de vous adresser la parole. Je ne suis pas un méchant mais égoïste, possessif. Et quelque fois narcissique. Je protège mon bien par tous les moyens du monde et même dans les cieux, je peux décrocher la lune et les étoiles pour construire un paradis à trois. Les jeunes filles transpirent, la peur les tranche en petits morceaux comme des ciseaux qui se glissent dans l’âme, coupent et découpent sans arrêt chaque morceau de fierté qui forme leur vie de femme.
Kolo, le chef du gang les viole l’une après l’autre dans la même pièce. Vous allez être enceintes. Si vous vous faites avorter mes soldats vous tuent. Si vous tentez de voir un médecin, ce médecin, vous et votre famille, vous êtes tous morts. Je veux que vous portiez ces bébés. Les fils du bandit, le démon que vous avez crucifié dans votre fierté. Surtout, ne soyez pas jalouses les unes contre les autres. Si non, je tue la plus jalouse. Puis, les soldats les conduisent à la maison. Depuis, les filles connaissent toutes les couleurs de la souffrance. Un mois plus tard, Suze commença par se sentir drôle, elle refuse de se considérer comme une femme en pleine ceinture, elle se suicida.
La mort de Suzie fait un bel écho dans la zone parce que le Kolo dérangé ne pardonne pas l’orgueil de la jeune fille. Ils débarquèrent chez Catherine, déchargea plusieurs armes sur le corps sans vie et, avant de l’embarquer, prononça ce discours : je ne supporte pas l’insolence de Suzie. Plus jamais, cela ne se reproduira, je fais le serment sur ma vie et mes armes. A vous, parents de Catherine, vous êtes responsables de sa vie ou sa mort. S’il arrive quoi que ça soit, je vous tue jusqu’à la dernière génération. Vous ne pouvez pas vous déplacer ni téléphoner à ce sujet. Je contrôle la police de Port-aui-Prince. Les grands commis de l’Etat haïtien travaillent pour moi. Les trois pouvoirs ont tous des redevances envers moi. Je suis le pouvoir. Elle doit porter et nourrir ce bébé. Je ne joue pas.
La maman de Catherine trouva de la force au fond de sa faiblesse pour réconforter sa fille. Cathe, il ne nous laisse pas le choix. On ne peut que prier et patienter. Le bon Dieu, les loas ne sont pas injustes. Catherine leva la tête et regarda sa mère puis enfonça le regard entre les jambes. Catherine pleure de toutes les larmes du monde, elle vomit même son sang. Un jour, elle écrivit dans une feuille de son carnet de secret : Oh mon âme, tu as aspiré à la vie immortelle et tu deviens éternelle. Maintenant, épuise le champ du possible jusqu’à défier l’impossible. C’est un ordre. Cette phrase résonne dans l’âme de la jeune fille toute une nuit.
Le lendemain, Catherine réunit les parents pour ses derniers vœux : si ceux qui vivent sont ceux qui luttent, je ne vais pas m’enterrer dans l’inaction. Je vais me battre pour ma dignité, ma liberté, le respect de mon corps et de mon cœur de femme. Je suis prête à arracher mon cœur, à faire couler mon sang sur un plateau comme offrande aux oiseaux du ciel et mourir tranquillement au lieu d’être parmi les chiens de garde de la bêtise haïtienne. Je suis de ceux qui se battent contre l’érosion des valeurs sur cette planète, je refuse d’être au royaume de ceux qui trainent l’humanité dans ce désert moral. Alors si la vie est empoisonnée, laissez-moi prendre ma tasse de mort. Je vais me rendre à Loko, qu’il me tue pour en finir. La maman ne réfléchit même pas avant de répliquer : Après tout ce que nous vivons ici, te perdre est déjà synonyme de ma mort. Avec ou sans toi, c’est la mort certaine. Alors, je veux mourir avec toi. Le père regarda les deux : je vis uniquement parce que vous êtes sur cette terre, vous êtes ma vie. Laissez-moi planer dans votre ciel.
Drôle de coïncidence, en faisant leurs derniers adieux, tous les amis répondent la même chose. Dans ce cas, nous mourrons tous.
- Kolo, je suis venue vous dire au revoir. Je dois quitter la zone.
- C’est une belle et sale folie, l’envie de mourir avant l’heure. Je pouvais te tuer avant même de terminer ton discours, mais je veux te donner une chance.
- Gardez cette chance pour vous. C’est vous qui avez besoin de vivre un siècle. Moi, je n’ai pas peur de mourir.
- Ah tu n’aimes pas la vie. Tant pis.
- La vie ne se résume pas en une simple question de survie.
- Eh bien pour moi, c’est le pouvoir. L’argent, les armes et les loas. Le pouvoir même de tuer
- Dans ce cas, vous pouvez me tuer parce que pour moi, la mort n’existe pas. Ce que vous appelez la mort est juste un souffle de vie qui nous bâcle vers l’infini. Je veux mourir et briller dans ma mort. Mais vous, dans votre brillante vie sans morale, sans sensibilité, sans justice ni dignité, vous êtes indésirable même pour la mort.
- Mais ici, c’est moi le fort et le plus fort.
- Notre force ne vaut rien si elle n'est utilisée pour servir le monde et soutenir les plus faibles. L’injustice fait des êtres faibles et petits, plus petits qu’une mouche. Mais, si c’est en détruisant les autres que vous trouvez le bonheur, tuez-nous pour gagner du plaisir. Et, si ce que nous vivons ici est une quelconque forme de vie, nous préférons la mort. Tuez-nous, tous. Maitre de la terre, dieu de l’heure, détruisez la planète toute entière pour votre bonheur.
- Tes amis sont innocents
- Tout le monde est innocent, vous vous amusez à les détruire la vie et pourrir l’avenir
- Ce sont les politiciens et les hommes d’affaires qui nous pourrissent la vie et financent la fin du monde. Pas moi.
- Pardon !
- Avant, j’étais le chef de l’opposition. Ils m’ont offert un accord politique, j’ai accepté d’être nommé ministre. Ils m’ont révoqué sur place. Ils ont fini avec moi. Depuis, je perds le support de tous les militants de la société civile et du secteur démocratique. La politique m‘a rejeté, la famille elle aussi m’a abandonné. J'ai fumé pendant plus de trois mois. Le seul moyen de regagner l’attention des politiciens et des hommes d’affaires, c’était par les armes. Ils viennent négocier avec moi, je suis maintenant plus puissant que même le président mais beaucoup plus méchant chaque jour parce qu’au fond, tout cela ne change rien.
- Je suis désolée. Vous êtes maintenant un ange déchu [...]. Il est temps...
- De tourner la page, [...]. Au temps de la guerre, je gouvernais. Maintenant, c’est toi la gouverneure de la paix.
- Si la paix peut rendre le monde meilleur, enterrons l’âge de la guerre. Agissons ! Ensemble ! Tous ensembles pour l’humanité.