Gourdon

Le soleil s'est levé.
Dans le village de Gourdon, j'aime l'odeur de la lavande emballée dans des sachets, l'odeur des savons provenant des boutiques de souvenirs. J'aime l'odeur des plats cuisinés provenant des restaurants, où, le midi, une masse de clients viennent se détendre et goûter tous ces plats.
Le week-end, il y a beaucoup de monde dans le village, et l'été n'en parlons pas ! Mais voici, en ce moment nous sommes en hiver et il ne fait pas très chaud. Ce que j'aime par-dessus tout à Gourdon, c'est la magnifique vue du littoral que l'on peut apercevoir du village.
J'aime ce village. Mais le problème n'est pas là. Vous ne le savez peut-être pas, mais je suis un chat. Mais je ne suis pas un chat libre. J'appartiens à des maîtres, mais malheureusement ils ne veulent plus de moi. Ils ont décidé de me donner à une autre famille habitant en plein centre ville dans une ville voisine. Mais moi j'aime mon village. J'y suis né et c'est là que j'y ai toujours vécu. Voilà donc pourquoi je suis chagriné depuis plusieurs semaines.
Hector, mon ami d'enfance, qui est un chien croisé labrador, me dit que je ne devrais pas me faire autant de soucis. Mais je lui réponds à chaque fois que j'aime beaucoup trop mon village.
Je descendis du mur où j'étais couché, et comme chaque jour, je traversai l'allée remplie de restaurants et de boutiques d'objets d'artisanat. Cette boutique vendant des objets en verre soufflé est surprenante et intéressante. Il y a tellement d'objets créés en verre soufflé dans cette boutique !
Je continuai mon chemin jusqu'au bout de la rue. Là, je vis la vue panoramique, que quasiment chaque personne de passage à Gourdon ne peut pas manquer. Je m'assis sur le muret, élégamment comme tous les chats, et je profitais du paysage.
La journée passa, mais j'étais trop inquiet à propos de ma nouvelle famille et du nouveau lieu où je devrais habiter.
Le soir, je revins sur le muret, il était tard, et la lune était ronde et blanche. Elle éclairait mon petit museau et les alentours d'où j'étais. Mais il faisait très froid, bien plus que durant la journée. Je ne voulais pas rentrer chez moi, mes maîtres ne me méritant pas puisqu'ils voulaient me donner. Mais il faisait froid, comme il faisait froid...
Le vent se leva et je sentis que la nuit serait froide. A cette heure-ci, mes maîtres fermaient toujours la porte à clé, je savais qu'il était inutile de me déplacer pour essayer de rentrer chez moi, ils ne prendraient pas la peine de m'ouvrir.
Je me couchai alors en rond comme tous les chats font. Vous savez cette manière recroquevillée avec le museau caché à l'intérieur des pattes et la queue enroulée autour ? C'est de cette manière que je mourus.
Toute la nuit je me suis battu pour résister au froid, mais je grelottais beaucoup trop. Le froid était trop persistant. A l'heure où je vous parle, je ne suis plus qu'une petite âme égarée dans les airs qui vole au-dessus du village. Et là, je peux affirmer que, malgré ça, j'aimerai toujours le village de Gourdon !