Être de l’automne

Recommandé

Cette œuvre est
à retrouver dans nos collections

Poèmes
Jaune mélancolique et rouge sang versé
Des feuilles de noyer plus qu'à moitié rongées
Verlaine ou bien Rembrandt assure le décor
Du drame qui se joue sur les planches novembre.

Il en est, j'en connais
Qui sont faits de printemps
Ceux-là parlent d'amour comme on dit qu'il fait beau
Ils rient à s'en défaire
Le cœur et la mâchoire
Ils ont le vin joyeux et le cœur à l'ouvrage
Ils se savent heureux de se savoir en vie
Et se consoleront toujours de la peur des corbeaux
Il en est qui fleurissent même un chemin de guerre
Et vont trouver de l'or dans les boues les plus noires.

Moi je suis de l'automne comme on est de Mulhouse
J'ai la larme facile et l'humeur de guingois
Moi je pleure en passant sur mes tristes amours
Dont j'ai perdu le fil à mesure de l'âge.

Et quand viendra la mort
Ce conquistador pâle
Je la reconnaîtrai comme si c'était ma mère
Pendant que l'autre, la vraie
Toute sa vie durant
Me l'aura fait deviner.

© Short Édition - Toute reproduction interdite sans autorisation

Recommandé