Enquête de soi

Ce que vous allez lire n'est ni une histoire, ni un récit, ce ne sera ni fantastique, ni réel: ce sera juste un questionnement. Pas très long, certes, mais peut-être déjà trop à mon goût.
Un seul parmi tant d'autres, un de ceux
qui affluent toutes les nuits, quand le sommeil peine à venir...

" C'était il y'a 10 ans déjà. Bientôt, j'entrerai en terminale. Le bac. L'avenir.
Tout le monde discute du prix de mes études futures. Recensement. Concours. Mais qui seulement se souvient de là où tout à commencé. Les gens célèbrent souvent l'aboutissement du chemin. Qui se souvient de la date de ci, de ça, à part moi ? Qui garde une trace de tous ces souvenirs à n'en plus savoir que faire ? On les efface, peu utiles dirait-on.

On les aime comme nos propres enfants, ces gamins, on se souvient de chacun d'entre eux.
Tu parles ! Se souvenir de quoi, de mon nom, d'une étiquette; pas durable. Moi, j'écris, je fige pour l'éternité, du moins je crois...
En primaire, peut-être que l'on pourrait me reconnaître, au collège impossible; l'année est passée, on retombe dans l'inconnu, tout cela n'a donc jamais existé ? Il ne reste plus rien de nous dans leurs mémoires; pas même une trace...
Libertés ? Puberté ? Naïveté ? Peut-être. Qu'a t'-on de plus ou moins qui nous change ? Le temps passe vite, immortalisons avant que tout disparaisse. C'est le genre de réflexion qui arrive souvent à mon âge et ce, depuis des générations. Mais d'autres apparaissent plus tard, avec le temps. Faut-il avoir des enfants pour garder une trace de nous, un héritage ? Faut-il que notre nom de famille perdure ?
Pourquoi passer notre temps à se demander ce qu'il restera de nous alors que l'on équivaut seulement à 1 personne sur 8 milliards ?
Sans doute parce que l'on veut dévier cette chose qui nous suit depuis toujours, ce passé qui nous enlace, qui s'accroche à nous, qui nous piste comme une trace. On veut le changer, s'en débarrasser et le laisser au bord du chemin. Mais peut-être que cette quête est vaine, que l'on ne peut changer son futur en tirant un trait sur le passé, ou peut-être que si..."

Il n'est que 23:26, il ne me reste plus qu'à trouver autre matière à réfléchir. La nuit risque d'être longue. Heureusement, demain tout aura disparu, ou presque, il ne restera rien de toutes ces fâcheuses connexions neuronales qui m'empêchent de dormir, pas même une trace...
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