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Poèmes
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- Le Temps
Comme il fut dur alors de fêter ses vingt ans,
De laisser ses amours pour s'en aller la faire
Cette chose insensée qu'on appelle la guerre,
De charger son barda et de dire : « En avant. »
Pour ne pas reculer à l'heure du couchant,
On mettait sur son cœur la photo de sa mère,
Dans le fond de sa poche, un peu de cette terre
Qui avait les senteurs de la pluie sur les champs.
On gommait ses bonheurs, ses rêves d'avenir,
Ces riens qui s'imprimaient à l'angle d'un soupir,
Et l'on chaussait ses pieds de godillots cloutés.
On était boulanger, forgeron ou poète,
Paysan ou mineur, parfois même prophète,
Certain d'avoir vécu la fin d'un bel été.
De laisser ses amours pour s'en aller la faire
Cette chose insensée qu'on appelle la guerre,
De charger son barda et de dire : « En avant. »
Pour ne pas reculer à l'heure du couchant,
On mettait sur son cœur la photo de sa mère,
Dans le fond de sa poche, un peu de cette terre
Qui avait les senteurs de la pluie sur les champs.
On gommait ses bonheurs, ses rêves d'avenir,
Ces riens qui s'imprimaient à l'angle d'un soupir,
Et l'on chaussait ses pieds de godillots cloutés.
On était boulanger, forgeron ou poète,
Paysan ou mineur, parfois même prophète,
Certain d'avoir vécu la fin d'un bel été.
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