En garde

Mon corps est intact. Mon âme est brisée, quant à elle; du flou dans mon regard, les yeux vers le plafond...
Démantibulée, ma pauvre âme, passée à la lessiveuse, au karcher, à tout ce qu'il vous plaira d'imaginer.
Je me nomme Grégory, j'ai vingt-huit ans, et je viens de perdre mon premier combat véritable.
Je vis dans la région de Nice, Nissa la Bella, comme on dit, la région de Catarina Ségurane, de l'OGC Nice et de son aigle Méfi, la Côte d'Azur et son célèbre Carnaval, Nice et son folklore niçois, avec la troupe La Ciamada Nissarda.
Je me nomme Grégory et je pratique différents sports de combat dans un fight club, et ce, depuis mon adolescence.
Le MMA, le pancrace, la boxe thaÏ, anglaise, le combat libre, tout cela, je connais.
J'ai rencontré ma future femme dans mon club, elle se nommait Jessica, très vite, elle m'a plu, je lui ai proposé un ciné, elle a dit oui, c'était il y a sept années...
Nous nous sommes mariés par la suite, assez vite, trop vite peut-être...
Mon âme était heureuse, à cette époque là. Mon corps était à son apogée.
De notre union, est née notre fille, Lucie. Une ravissante petite personne.
Je m'imaginais déjà, lui apprenant plus tard à sparrer.
Mais peu à peu, les relations se dégradèrent entre sa mère et moi.
Les disputes devinrent plus fréquentes, je ne voulais pas cela devant notre fille, notre trésor.
Puis, un beau jour, un coup de tonnerre dans ma vie de sportif: sa mère réclamait le divorce, mais surtout, la garde de Lucie.
Et voilà; vous savez tout: maintenant, chaque combat où je boxe, je pense à ma fille, à obtenir sa garde, à pouvoir la regarder, jouer avec elle, partager des loisirs avec elle, la voir surtout grandir et s'éveiller à la Vie.
Corps et âme, je me bats pour elle, contre l'administration obtuse, contre tous ces papiers ineptes, qui décident à votre place de votre destin !
Je me bats; chaque coup encaissé, je me relève, mon corps est meurtri, pourtant, cela n'est rien, en comparaison de la douleur dans mon âme !

Je continuerai à me battre, la garde toujours levée, comme on m'a appris au club, pour ravoir ma fille, ne jamais abandonner, ne rien lâcher !
Là, je suis K.O. Mais je me relèverai, encore et encore.

Jusqu'à la victoire. Ma victoire contre le destin.