J’ai depuis longtemps cette passion de m’engager à sauver les anciens de la solitude. Beaucoup ont une envie – enfouie au fond d’eux-mêmes – de raconter les atrocités vécues lors des conflits.
Comment les aider ?
En réalisant un travail de restitution auprès d’eux. Un impératif, libérer la parole ; qu’ils puissent mettre des mots sur les périodes douloureuses qu’ils n’osent pas évoquer depuis soixante ans.
Pour cela : bâtir un projet de récit. Il faut faire preuve de psychologie ; les larmes viennent souvent freiner le désir de parole.
Le plus difficile, c’est de venir à bout de leurs réticences, de leurs peurs. Pourquoi exprimer tant d’événements que les jeunes ne veulent pas entendre ?
« Mes petits-enfants n’en ont rien à faire. Pourquoi d’autres accepteraient d’entendre mon histoire ? »
Il faut, dans ces moments de doute, faire preuve d’une combativité à toute épreuve. À force de discussions, je les emmène vers le but fixé : faire savoir.
Et nous avançons vers notre objectif.
Les appréhensions s’estompent. Le récit avance.
Quelle joie de les voir arriver au bout du chemin si chaotique !
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Œuvre produite dans le cadre des ateliers d’écriture organisés par le Chambray Touraine Handball