Elles sont deux, quatorze mois les séparent. Elles ont toutes les deux du caractère, mais pas dirigés dans la même direction, car il en faut quand vous êtes les ainées de trois frères, que vous habitez square de « La Commune » dans la ville de Trappes, et que votre patronyme est Ben Ali.
Il y a Martine, la plus âgée, son vrai prénom est Jasmine. C’est une pratique utilisée par les gens issus du Maghreb de donner un deuxième prénom français pour aider les enfants à s’intégrer plus facilement. La cadette a, elle, toujours refusé son prénom français. Déjà petite, elle avait un esprit rebelle ! Elle se prénomme Aya !
Toutes les deux ont suivi une scolarité sans problème majeur, avec des résultats plutôt honorables mais sans don particulier, si ce n’est un premier prix fictif de gymnastique pour Aya qui ne tenait pas en place, une vraie pile ! Au collège, Aya découvre le handball, c’est une révélation pour elle. Elle est la seule à oser se frotter aux garçons, qui ne lui font pas de cadeau, sa place dans l’équipe ne lui a pas été donnée, elle s’est battue pour la gagner et la garder.
A la maison, en tant qu’ainée, Jasmine assume en partie la charge de petite maman. La vraie, diminuée par cinq grossesses menées à terme et un nombre conséquent de fausses couches, a bien besoin d’aide dans la conduite de la famille. Les petits frères ont besoin d’une douce autorité pour la surveillance des soins, le respect des règles familiales, l’aide aux devoirs. Aya, elle, a toujours refusé les contraintes, c’est une rebelle dans l’âme. Ses frères, elle les aime mais ne veut pas les élever, elle fait juste les commissions. Le papa, en tant qu’ouvrier spécialisé chez Renault, travaille en trois/huit, pratique qui déstructure le corps humain par ses horaires changeants. Il loue un lopin de terre qu’il jardine, solution qui lui permet de retrouver un équilibre aussi bien mental que physique, remplit le congélateur et soulage un budget bien précaire. De fait, il n’est pas souvent à la maison ou, quand il est là, il dort. Donc pas de bruit, les frères vont dehors dans la rue.
Après le lycée, le Bac obtenu, elles se sont dirigées, l’une vers une école pour devenir infirmière et l’autre vers la Fac en filière S T A P S.
Martine travaille à l’hôpital de Garches. Elle y va en scooter pour s’affranchir des contraintes horaires des transports en commun. Ils ne correspondent pas forcément avec ceux d’une infirmière au planning changeant, variant en fonction des besoins du service qui travaille en effectif réduit toute l’année.
Son scooter ne souffre pas dans le garage de l’immeuble, ses trois frères veillent et ils ont l’autorité sévère en cas de besoin.
Elle utilise son temps de trajet pour mettre de côté ses problèmes personnels. Elle se fait un devoir de toujours arriver pimpante et de bonne humeur. Elle a un allant très apprécié par ses collègues, elle est volontaire ne refusant jamais une demande d’aide, c’est la camarade parfaite ! Les toubibs savent qu’ils peuvent compter sur elle en toutes situations : sa simple présence rassure, elle est calme et efficace, même lors des coups de feu, elle est douce et intentionnée pour le malade. Parfois, à la fin d’une permanence à rallonge, qu’elle n’a pas pu refuser, elle dort sur place, trop fatiguée pour rentrer à la maison en deux roues.
Aya, en plus de ses études à la fac, a continué à développer ses prédispositions pour le handball. Elle joue maintenant pour une ville de banlieue qui évolue en première division ; C’est une des pièces maîtresses de son équipe, elle excelle dans tous les postes, elle a une particularité qui confine à un don, elle est adroite des deux mains. Cet avantage, même connu de ses adversaires, ne manque pas de les dérouter. Son bras droit dispose de plus de force, c’est sûr, mais le gauche n’est pas beaucoup plus faible. De plus, son apprentissage avec les garçons à qui elle s’est longtemps frottée, lui a apporté des qualités. Elle sait recevoir mais aussi donner les coups qui usent les moins aguerris. Son caractère fait le reste, elle est pugnace et ne cède jamais. C’est une battante. Une coéquipière qui galvanise ses partenaires, qui peut faire basculer un match par ses actions. Elle apporte à son équipe le petit plus de combativité au bon moment, quand les uns et les autres commence à ressentir la fatigue, elle relance, communique son énergie. Ce sont ces qualités qui ont tapé dans l’œil des sélectionneurs et du DTN. Elle est maintenant de toutes les rencontres.
C’est ainsi que par un beau dimanche de Mai, vers 17 heures, les deux frangines sont chacune dans son équipe.
Aya va sortir du vestiaire et entrer avec ses copines de l’équipe de France sur le terrain, devant des gradins vides, Covid oblige, pour disputer la finale du championnat d’Europe.
Martine, elle, sort aussi d’un vestiaire, badge et entre pour rejoindre ses collègues dans le service des soins intensifs où les lits sont tous occupés, Covid également !
Toutes les deux dans leur registre propre, vont donner le meilleur d’elles-mêmes avec la même envie de bien faire, ce sont des guerrières.
Il y a Martine, la plus âgée, son vrai prénom est Jasmine. C’est une pratique utilisée par les gens issus du Maghreb de donner un deuxième prénom français pour aider les enfants à s’intégrer plus facilement. La cadette a, elle, toujours refusé son prénom français. Déjà petite, elle avait un esprit rebelle ! Elle se prénomme Aya !
Toutes les deux ont suivi une scolarité sans problème majeur, avec des résultats plutôt honorables mais sans don particulier, si ce n’est un premier prix fictif de gymnastique pour Aya qui ne tenait pas en place, une vraie pile ! Au collège, Aya découvre le handball, c’est une révélation pour elle. Elle est la seule à oser se frotter aux garçons, qui ne lui font pas de cadeau, sa place dans l’équipe ne lui a pas été donnée, elle s’est battue pour la gagner et la garder.
A la maison, en tant qu’ainée, Jasmine assume en partie la charge de petite maman. La vraie, diminuée par cinq grossesses menées à terme et un nombre conséquent de fausses couches, a bien besoin d’aide dans la conduite de la famille. Les petits frères ont besoin d’une douce autorité pour la surveillance des soins, le respect des règles familiales, l’aide aux devoirs. Aya, elle, a toujours refusé les contraintes, c’est une rebelle dans l’âme. Ses frères, elle les aime mais ne veut pas les élever, elle fait juste les commissions. Le papa, en tant qu’ouvrier spécialisé chez Renault, travaille en trois/huit, pratique qui déstructure le corps humain par ses horaires changeants. Il loue un lopin de terre qu’il jardine, solution qui lui permet de retrouver un équilibre aussi bien mental que physique, remplit le congélateur et soulage un budget bien précaire. De fait, il n’est pas souvent à la maison ou, quand il est là, il dort. Donc pas de bruit, les frères vont dehors dans la rue.
Après le lycée, le Bac obtenu, elles se sont dirigées, l’une vers une école pour devenir infirmière et l’autre vers la Fac en filière S T A P S.
Martine travaille à l’hôpital de Garches. Elle y va en scooter pour s’affranchir des contraintes horaires des transports en commun. Ils ne correspondent pas forcément avec ceux d’une infirmière au planning changeant, variant en fonction des besoins du service qui travaille en effectif réduit toute l’année.
Son scooter ne souffre pas dans le garage de l’immeuble, ses trois frères veillent et ils ont l’autorité sévère en cas de besoin.
Elle utilise son temps de trajet pour mettre de côté ses problèmes personnels. Elle se fait un devoir de toujours arriver pimpante et de bonne humeur. Elle a un allant très apprécié par ses collègues, elle est volontaire ne refusant jamais une demande d’aide, c’est la camarade parfaite ! Les toubibs savent qu’ils peuvent compter sur elle en toutes situations : sa simple présence rassure, elle est calme et efficace, même lors des coups de feu, elle est douce et intentionnée pour le malade. Parfois, à la fin d’une permanence à rallonge, qu’elle n’a pas pu refuser, elle dort sur place, trop fatiguée pour rentrer à la maison en deux roues.
Aya, en plus de ses études à la fac, a continué à développer ses prédispositions pour le handball. Elle joue maintenant pour une ville de banlieue qui évolue en première division ; C’est une des pièces maîtresses de son équipe, elle excelle dans tous les postes, elle a une particularité qui confine à un don, elle est adroite des deux mains. Cet avantage, même connu de ses adversaires, ne manque pas de les dérouter. Son bras droit dispose de plus de force, c’est sûr, mais le gauche n’est pas beaucoup plus faible. De plus, son apprentissage avec les garçons à qui elle s’est longtemps frottée, lui a apporté des qualités. Elle sait recevoir mais aussi donner les coups qui usent les moins aguerris. Son caractère fait le reste, elle est pugnace et ne cède jamais. C’est une battante. Une coéquipière qui galvanise ses partenaires, qui peut faire basculer un match par ses actions. Elle apporte à son équipe le petit plus de combativité au bon moment, quand les uns et les autres commence à ressentir la fatigue, elle relance, communique son énergie. Ce sont ces qualités qui ont tapé dans l’œil des sélectionneurs et du DTN. Elle est maintenant de toutes les rencontres.
C’est ainsi que par un beau dimanche de Mai, vers 17 heures, les deux frangines sont chacune dans son équipe.
Aya va sortir du vestiaire et entrer avec ses copines de l’équipe de France sur le terrain, devant des gradins vides, Covid oblige, pour disputer la finale du championnat d’Europe.
Martine, elle, sort aussi d’un vestiaire, badge et entre pour rejoindre ses collègues dans le service des soins intensifs où les lits sont tous occupés, Covid également !
Toutes les deux dans leur registre propre, vont donner le meilleur d’elles-mêmes avec la même envie de bien faire, ce sont des guerrières.