Déterminée

Le temps est le juge par excellence et c'est lui seul qui est le véritable tribunal de l'histoire. Il était une fois une jeune fille noire africaine vivant dans le pays nommé Cameroun situé au cœur de l'Afrique. Elle répondait au prénom de Marcelle et s'était donnée pour mission de réaliser son rêve qui était de devenir avocate aux Etats Unis plus précisément dans l'État de New York. Mais la tâche n'était pas facile pour elle car née au Cameroun et grandi dans un quartier pauvre de la capitale Yaoundé où toutes les maisons portent le manteau de la couleur marrone car couvertes de poussière. Dans un quartier où tout est flou et qu'à l'horizon aucun métier d'élite ne semble être possible, ceci dû au fait que les parents de Marcelle n'exerçant pas de profession à revenus stables et moyens. Mais ces derniers vont se battre pour qu'elle accède à l'éducation malgré les difficultés de la vie courante que sont : l'irrégularité d'électricité courante, la non proximité des sites permettant de se procurer de l'eau à usage commun et pire encore de l'eau potable destinée à l'alimentation. Et de surcroît la précarité de la nutrition qui n'était ni variée ni régulière. Sans toutes fois oublier la promiscuité comme dans la plupart des quartiers populaires, où les enfants sont considérés comme une richesse et qu'il faut en procréer autant que possible, les familles sous l'emprise des dogmes (religieux et parfois culturels) ont pour la majorité la mémoire volatile quand il s'agit de faire un planning familial. La famille de Marcelle n'a pas échappé à cette règle. Mais en dépit de tous ces éléments qui constituent pour la majeure partie des cas des freins, Marcelle s'est donnée avec tant bien que de mal sérieusement à ses études car elle avait un rêve et était très déterminée. Elle s'était donnée pour devise: travail, concentration, résilience et succès et se démarquait positivement dans ses études en ayant de bonnes notes tout en étant appréciée par ses enseignants. Et ce jusqu'au jour où elle passa son baccalauréat avec la mention bien. Elle était si fière, si émue et si enthousiasmée à l'idée qu'elle pourrait bénéficier d'une bourse d'études pour faire les études de "law" (droit en français) au pays de l'oncle Sam. Mais elle n'avait été retenu que pour bénéficier d'une bourse partielle et son père, épuisé par son travail et molesté par des conditions de vie déplorables tomba gravement malade. Pour soigner son père, les médecins ont demandé la somme d'un million de francs CFA pour l'opérer et pour compléter sa bourse d'études afin de réaliser son rêve, il lui fallait la somme de deux millions de francs CFA. Sa mère étant ménagère et ses frères étant encore au secondaire qui plus ont été chassés de l'école à cause du non paiement de la première tranche, il lui fallait donc à la fois trouver de l'argent pour payer ses études, scolariser ses frères, soigner son père et s'occuper de la pension alimentaire de toute la maison, car sa mère paralysée est clouée sur un fauteuil dû à un accident vasculaire cérébral suite à la chute de son mari. Et comme s'il cela ne suffisait pas, les petites économies qu'avait fait son père avant de se trouver dans cet état ont été dépensées pour qu'on puisse effectuer les premiers soins nécessaires à sa survie. Malgré cette calamité, Marcelle n'a pas baissé les bras et s'est retrouvée dans l'urgence de cumuler plusieurs jobs. Son objectif principal était de sauver la vie de son père qui souffrait d'une hernie. Le temps pressait et la date butoire approchait à grand pas, elle n'avait pu mettre de côté que la somme de deux cents cinquante mille francs. Elle s'est donc rendu chez des oncles mais Ils n'ont contribué qu'à la hauteur de cent mille francs CFA, ne baissant pas les bras, elle est allée à la rencontre d'un viel ami à son père qui a accepté de payer la totalité des frais médicaux mais à une seule condition, qu'elle lui donne sa virginité. Chose qu'elle refusa mordicus, ses valeurs et ses principes ne lui permettaient pas et elle y tenait d'une main de fer. Quelques jours plus tard son père décéda par manque de traitement. Faute de moyens elle n'a pas été à la hauteur d'organiser des funérailles dignes à son papa. Et le peu d'argent qu'elle avait pu rassembler suffisait juste pour garder le corps peu de temps à la morgue, acheter un cercueil et payer le transport pour le village. De retour en ville après l'enterrement de son père, elle décida de payer les frais de scolarité de ses frères grâce à l'argent perçu des différentes aides faites par la grande famille et quelques connaissances. Ainsi, elle continua de se battre pour joindre les deux bouts et afin de sortir la tête du tunnel. Et un soir venu elle pensa à son créateur, et soudainement elle fléchit les genoux et leva les yeux vers le ciel et s'écria à Dieu en disant : Seigneur aides moi. Ensuite elle se leva et avec conviction prononça ces paroles : je vis parce que je crois, je crois en Dieu et c'est cette croyance qui me motive, me donne le courage de vivre même quand la situation est désastreuse, je crois à un lendemain meilleur et c'est la principale raison pour laquelle je travaille. Je vis par ce que je crois car cette croyance en Dieu me pousse à agir selon la vertu et m'aide à m'intégrer dans la société tout en observant mes valeurs morales et surtout mon intégrité. Par ces mots, elle reprit courage et décida de mettre une pause sur son projet de voyage et décida de trouver un emploi stable afin de payer les frais de scolarité de ses frères jusqu'à l'obtention du baccalauréat de l'un d'entre eux tout en prenant soin de sa mère. Dieu lui accorda grâce de trouver un emploi d'agent commercial dans un supermarché où elle va œuvrer loyalement et avec engagement. Quelques années plus tard, ayant gagné la confiance de son employeur, il décida de la nommer au poste de responsable du service client. Chose qui était très bien en raison du fait qu'il lui octroyait un salaire bien juteux ainsi que des avantages de service non négligeables. Grande fut sa joie, elle alla célébrer la nouvelle avec sa famille et quelques mois plus tard Alex l'un de ses frères (son frère aîné) obtiendra son diplôme de fin d'études secondaires. Ayant toujours l'idée en tête de réaliser son rêve qu'elle tient fermement à cœur, elle décida de proposer son grand frère Alex à son boss pour la remplacer car elle a le sentiment dit-elle que son rêve l'appelle. Son employeur hésitant, va prendre le risque de le recruter et va lui accorder une période d'observation
de plusieurs mois qu'ill va réussir avec brio. Marcelle avec les économies engendrées par le poste qu'elle occupait va donc recommencer à chercher les bourses car son frère avait pris le relais en s'occupant dorénavant de la famille. Quelques semaines plus tard elle trouvera une bourse d'études offerte par l'État du Massachusetts aux Etats Unis et grâce à ses économies elle décida de prendre une bonne fois pour toute son envol vers son rêve qu'est d'être avocate au pays d'Abraham Lincoln, de W. E. B Dubois, de Rosa Parks et de Martin Luther king. Le jour de son voyage, elle tena une promesse en ces termes : je reviendrai, mais avant de revenir je serai avocate de l'État de New York, je changerai notre statut social, ehhh oui! Nous ne serons plus de la masse populaire mais nous ferons parti de l'élite privilégié, je financerai le traitement de maman, j'honorerai la mémoire de feu père et je me marierai.
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