Nouvelles
4 min
Université de la Manouba
Destin tragique et cas pathologiques
Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Tout a commencé le jour où je l’ai rencontrée.C’était un mardi comme les autres.Depuis mon balcon,je contemplais les douces vagues d’été mourir sur la plage, couvrant et recouvrant à chaque passage les coquillages luisants à la lueur satinée du jour.Il était à peine 7h du matin,que l’odeur du pain chaud émanant de la boulangerie du coin venait chatouiller mes narines.Je m'apprêtais à rentrer à l'intérieur préparer mon café,quand soudain j'entendis une dame crier au secours.En un instant, je la vis se débattre dans l'eau et comme il n'y avait personne aux alentours, je me précipitai pour la secourir.À peine 6 minutes plus tard, elle était tirée d'affaire.Pour me remercier, elle m'avait invitée à boire un verre le lendemain.Par politesse, j'avais bien évidemment accepté. C'était une dame qui me paraissait des plus respectables.Elle était blonde aux yeux verts,la quarantaine,de taille moyenne,toujours bien habillée.Je dis 'toujours' parce qu'elle et moi nous étions vues plusieurs fois après cet incident.Malgré notre grande différence d’âge,nous étions rapidement devenues très proches.Tout allait dans le meilleur des mondes jusqu'à ce fameux soir où elle m'avait invitée chez elle pour la première fois.Elle habitait une vieille maison boisée style américaine à l’ouest de la baie.Le paysage était impressionnant.Je n'étais pas surprise de voir à quel point tout était si bien rangé.Le parquet était impeccable.Le salon paraissait plus neuf que jamais.On voyait le côté minutieux de cette dame.Nous prenions le thé tranquillement dans son salon quand elle reçut un appel étrange.La voix de son interlocuteur était rauque.Elle était restée silencieuse pendant toute la durée de l'appel.En raccrochant, elle m'avait lancé un regard effrayant en m'annonçant que son frère allait se joindre à nous pour le dîner.Une sensation de frayeur intense avait parcouru tout mon corps.Je sentais que quelque chose n'allait pas.J’étais tellement anxieuse que les battements de mon cœur résonnaient dans toute la maison.J'avais décidé de rester calme mais de prendre mes jambes à mon cou dès qu'elle aurait le dos tourné.C'est ce je fis.Alors qu'elle était occupée à rôtir le poulet dans la cuisine,je marchais à pas feutrés vers la porte d’entrée.Celle-ci était fermée à clé! J'étais en plein désarroi.Je m'étais précipitée vers les fenêtres du salon.Soudées aux rebords.Je me sentais prise au piège comme un rat.En totale panique,j'avais décidé d'ouvrir toutes les portes pour trouver une échappatoire.À ma grande tristesse, toutes étaient closes.Il n'en restait qu'une.Mais ce que j'y vis me glaça le sang.Derrière la porte,un escalier typique des films d’horreur.Des cadres étaient accrochés tout le long du mur.Toutes les photos représentaient des femmes de différents âges.Mais cela devenait de plus en plus lugubre à chaque pas de plus que je faisais.Ces femmes, sur les photos,devenaient...monstrueuses. Et c’est peu de le dire.Certaines avaient un œil en moins,d’autres un en plus.Quelques unes n’avaient plus de nez.J’en avais même vu une au visage complètement défiguré.À ce moment-là,j’étais pétrifiée.Je m’étais retournée et j’avais vu l’impensable.Des étagères remplies de bocaux pleins d’organes aussi dégoutants les uns que les autres.La majorité des tissus étaient décomposés.Et puis,le comble:un lit d’hôpital avec ce qui ressemblait à un corps,recouvert d’un drap blanc.À gauche étaient disposés des outils chirurgicaux sur une table métallique.Cette scène m’avait épouvantée.J’allais faire un malaise vagal.Je voyais flou.C’est lorsqu’on se dit qu’on a atteint le fond que le pire se produit.Une ombre imposante se tenait devant la porte.Elle bloquait le passage.C’était son frère.Et elle,était juste derrière lui.Son visage était rouge de colère.Ses traits étaient devenus si durs qu’on aurait dit qu’elle avait pris de l’âge en quelques instants.C’était sans issue.Il n’y avait ni de fenêtres ni de trappes.La seule porte était en haut des escaliers et ils la bloquaient.Je voulais comprendre ce qui avait autant dérapé dans ma vie pour me trouver face à une telle situation.J’étais cuite.Et pas qu’au sens figuré.Son frère avait à la main un chalumeau qu’il allumait et rallumait tout en me fixant du regard.J’avais fini par croire que c’était moi qu’ils allaient rôtir pour le dîner.Je n’avais même pas tenté de l’assommer avec un bocal ou de le blesser avec des ciseaux.Il était tellement bien bâti qu’il en aurait fait une bouchée de moi en quelques secondes.Je n’avais pas la moindre chance.Il était d’un calme imperturbable.Sa sœur, ayant pris soin de fermer à double tour derrière elle, nous rejoignit en bas.J’étais comme clouée au sol.Je m’apprêtais à assister à ma propre mort tout en étant incapable de faire quoique ce soit pour l’empêcher.Elle s’était tout d’abord désinfectée les mains.Ensuite, elle avait pris une seringue qu’elle avait remplie d’un produit qui sentait fort l’acide.Et elle s’était retournée.Son frère quant à lui avait les yeux rivés sur moi.Je faisais non de la tête.Mais ma tête ne s’agitait pas.Je faisais non de la bouche.Mais mes lèvres ne bougeaient pas.Un dernier souffle.Cette piqûre fut la plus longue de mon existence. Je sentais mon cœur brûler.Il pouvait se rompre à tout moment.Puis, une dernière larme que j’avais senti couler sur mes joues chaudes.Et un silence assourdissant.J’avais atteint le point de non-retour.Mon destin était scellé.Et puis...je ne sais plus.M’avaient-ils soudé le nez à la bouche ?M’avaient-ils retiré les yeux ?Ou m’avaient-ils tout simplement épargnée pour une expérience encore plus macabre?Suis-je dans le noir, ou ai-je les yeux fermés.Je ne le saurais jamais.
Tout a commencé le jour où je l’ai rencontrée.C’était un mardi comme les autres.Depuis mon balcon,je contemplais les douces vagues d’été mourir sur la plage, couvrant et recouvrant à chaque passage les coquillages luisants à la lueur satinée du jour.Il était à peine 7h du matin,que l’odeur du pain chaud émanant de la boulangerie du coin venait chatouiller mes narines.Je m'apprêtais à rentrer à l'intérieur préparer mon café,quand soudain j'entendis une dame crier au secours.En un instant, je la vis se débattre dans l'eau et comme il n'y avait personne aux alentours, je me précipitai pour la secourir.À peine 6 minutes plus tard, elle était tirée d'affaire.Pour me remercier, elle m'avait invitée à boire un verre le lendemain.Par politesse, j'avais bien évidemment accepté. C'était une dame qui me paraissait des plus respectables.Elle était blonde aux yeux verts,la quarantaine,de taille moyenne,toujours bien habillée.Je dis 'toujours' parce qu'elle et moi nous étions vues plusieurs fois après cet incident.Malgré notre grande différence d’âge,nous étions rapidement devenues très proches.Tout allait dans le meilleur des mondes jusqu'à ce fameux soir où elle m'avait invitée chez elle pour la première fois.Elle habitait une vieille maison boisée style américaine à l’ouest de la baie.Le paysage était impressionnant.Je n'étais pas surprise de voir à quel point tout était si bien rangé.Le parquet était impeccable.Le salon paraissait plus neuf que jamais.On voyait le côté minutieux de cette dame.Nous prenions le thé tranquillement dans son salon quand elle reçut un appel étrange.La voix de son interlocuteur était rauque.Elle était restée silencieuse pendant toute la durée de l'appel.En raccrochant, elle m'avait lancé un regard effrayant en m'annonçant que son frère allait se joindre à nous pour le dîner.Une sensation de frayeur intense avait parcouru tout mon corps.Je sentais que quelque chose n'allait pas.J’étais tellement anxieuse que les battements de mon cœur résonnaient dans toute la maison.J'avais décidé de rester calme mais de prendre mes jambes à mon cou dès qu'elle aurait le dos tourné.C'est ce je fis.Alors qu'elle était occupée à rôtir le poulet dans la cuisine,je marchais à pas feutrés vers la porte d’entrée.Celle-ci était fermée à clé! J'étais en plein désarroi.Je m'étais précipitée vers les fenêtres du salon.Soudées aux rebords.Je me sentais prise au piège comme un rat.En totale panique,j'avais décidé d'ouvrir toutes les portes pour trouver une échappatoire.À ma grande tristesse, toutes étaient closes.Il n'en restait qu'une.Mais ce que j'y vis me glaça le sang.Derrière la porte,un escalier typique des films d’horreur.Des cadres étaient accrochés tout le long du mur.Toutes les photos représentaient des femmes de différents âges.Mais cela devenait de plus en plus lugubre à chaque pas de plus que je faisais.Ces femmes, sur les photos,devenaient...monstrueuses. Et c’est peu de le dire.Certaines avaient un œil en moins,d’autres un en plus.Quelques unes n’avaient plus de nez.J’en avais même vu une au visage complètement défiguré.À ce moment-là,j’étais pétrifiée.Je m’étais retournée et j’avais vu l’impensable.Des étagères remplies de bocaux pleins d’organes aussi dégoutants les uns que les autres.La majorité des tissus étaient décomposés.Et puis,le comble:un lit d’hôpital avec ce qui ressemblait à un corps,recouvert d’un drap blanc.À gauche étaient disposés des outils chirurgicaux sur une table métallique.Cette scène m’avait épouvantée.J’allais faire un malaise vagal.Je voyais flou.C’est lorsqu’on se dit qu’on a atteint le fond que le pire se produit.Une ombre imposante se tenait devant la porte.Elle bloquait le passage.C’était son frère.Et elle,était juste derrière lui.Son visage était rouge de colère.Ses traits étaient devenus si durs qu’on aurait dit qu’elle avait pris de l’âge en quelques instants.C’était sans issue.Il n’y avait ni de fenêtres ni de trappes.La seule porte était en haut des escaliers et ils la bloquaient.Je voulais comprendre ce qui avait autant dérapé dans ma vie pour me trouver face à une telle situation.J’étais cuite.Et pas qu’au sens figuré.Son frère avait à la main un chalumeau qu’il allumait et rallumait tout en me fixant du regard.J’avais fini par croire que c’était moi qu’ils allaient rôtir pour le dîner.Je n’avais même pas tenté de l’assommer avec un bocal ou de le blesser avec des ciseaux.Il était tellement bien bâti qu’il en aurait fait une bouchée de moi en quelques secondes.Je n’avais pas la moindre chance.Il était d’un calme imperturbable.Sa sœur, ayant pris soin de fermer à double tour derrière elle, nous rejoignit en bas.J’étais comme clouée au sol.Je m’apprêtais à assister à ma propre mort tout en étant incapable de faire quoique ce soit pour l’empêcher.Elle s’était tout d’abord désinfectée les mains.Ensuite, elle avait pris une seringue qu’elle avait remplie d’un produit qui sentait fort l’acide.Et elle s’était retournée.Son frère quant à lui avait les yeux rivés sur moi.Je faisais non de la tête.Mais ma tête ne s’agitait pas.Je faisais non de la bouche.Mais mes lèvres ne bougeaient pas.Un dernier souffle.Cette piqûre fut la plus longue de mon existence. Je sentais mon cœur brûler.Il pouvait se rompre à tout moment.Puis, une dernière larme que j’avais senti couler sur mes joues chaudes.Et un silence assourdissant.J’avais atteint le point de non-retour.Mon destin était scellé.Et puis...je ne sais plus.M’avaient-ils soudé le nez à la bouche ?M’avaient-ils retiré les yeux ?Ou m’avaient-ils tout simplement épargnée pour une expérience encore plus macabre?Suis-je dans le noir, ou ai-je les yeux fermés.Je ne le saurais jamais.