Désillusion

Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître. Jamais ! Au grand jamais ce mot ne sortira de ma bouche.
Des paroles, encore des paroles qui ne cessaient de me hanter et de résonner dans ma tête comme une cloche. En effet, c'étaient ces mots que j'avais eus à prononcer tout à l'heure à l'égard de mon bourreau.
Un homme qui me tenait en Captivité depuis un mois maintenant.
Un homme qui, en un mois m'avait fait vivre le cauchemar tant physiquement qu'émotionnellement.
Un homme...
Un homme...
Un homme...
Un homme que j'appréciais énormément mais, aujourd'hui constitue mon pire cauchemar.
Un homme pour qui autrefois je n'avais que admiration, aujourd'hui je n'ai que dégoût.
Oui un homme...
Je sais que mes mots prêtent à confusion et que vous devez être perdus dans mes propos. Eh bien afin de mieux suivre ma logique, laissez-moi vous racontez mon histoire.

Je m'appelle Espoir, j'ai dix-neuf ans et j'aurais été sans doute étudiante à l'heure actuelle si, je n'avais pas été kidnappée et maintenue en Captivité depuis un mois maintenant dans cette maison close où je suis utilisée comme un vulgaire objet sexuel. Et cela par la faute de cet homme.
Un homme qui, dans notre communauté avait toujours été considéré comme un homme vaillant, un digne fils qui représentait fièrement notre communauté en dehors du village. Il était pour nous, notre potentiel sauveur, une renaissance pour le village. Et, il était toujours acclamé par la communauté villageoise chaque fois qu'il foulait le sol du village. Simplement, parce qu'on le considérait comme notre Spider-Man à nous.
Cet homme qui aujourd'hui me trouble tant était notre fierté à tous dans la communauté d'où je viens. Et tout le monde voulait être comment lui, Moi la première, raison pour laquelle j'ai été vraiment heureuse ; lorsque de toutes les jeunes filles du village, il me choisit moi pour l'accompagner en ville lors de sa dernière visite au village.

Et pour mes parents ? Disons que c'était une proposition alléchante surtout que j'allais enfin découvrir la ville, apprendre à être une grande dame et surtout terminer mes études afin d'être un grand Maître comme lui. Car voyez-vous c'était un grand Avocat.

Mes parents se sont donc empresser d'accepter la proposition de mon bourreau sans imaginer ce qui m'attendait dans ce voyage tout comme moi d'ailleurs. Parce que pour moi, il a toujours été le modèle de vie parfait, l'idole rêvée.
Oui, dans ce monde où prédomine l'intellect, j'avais toujours voulu ressembler à cet intellect que je voyais chaque soir derrière notre petite télévision en blanc et noir, et qui faisait notre fierté à tous dans le village.

Je me rappelle des nuits blanches accumulées dans l'espoir de bosser, bosser encore et encore afin d'être comme lui. Car il était mon guide. Mon modèle par excellence.

Malheureusement, je suis tombée des nues en apercevant véritablement l'homme qu'il était lorsque j'arrivais en ville avec lui. Et cet homme-là n'avait rien en commun avec l'homme qui constituait mon idole et à qui je voulais inlassablement ressembler pendant plus de dix-neuf années de ma vie.

Il nous a vendu du mensonge ! Oh que dis-je ? Il m'a vendu du mensonge en me présentant l'image parfaite d'un homme dévoué au travail, un homme soucieux de la nature, un homme philanthrope et surtout le parfait super héros. Pourtant, ce n'en est pas le cas. Car sous ses grands airs se cachait un Proxénète cupide qui était prêt à tout pour s'enrichir.

Cette expérience m'a permit de découvrir que nous vivons dans une société où le rouge n'est que rouge à la surface mais bleu à l'intérieur. Simplement pour dire que aujourd'hui, la perception que nous avons des autres peut à tout moment basculée pour nous révéler la véritable nature de l'homme.

Et cette nature là peut-être appréciatif comme dépréciatif. Et dans mon cas, elle est dépréciatif. Certes, je ne nie pas le fait que chaque personne à sa manière de concevoir la société et que chaque personne agit en fonction de ce qu'il conçoit être juste. Mais cela n'explique guerre le fait qu'on devienne insensible face à la douleur des autres ou même qu'on soit insensible face à la destruction de la nature.

Il est vrai que nul n'est parfait à cent pour cent. Mais pour ma part, la perception de la perfection en elle même réside en celui qui la conçoit. C'est pourquoi, j'ai été extrêmement déçu de voir qui il était réellement, lui un grand homme de Justice !

Pour certains qui liront cette note, ces paroles seront peut-être de simples mots d'une pauvre jeune fille martyrisée par son idole proxénète. Mais pour moi ce sont des paroles de coeur et un message d'amour pour tous. Spécialement pour toutes ces jeunes filles du village qui ont étés victimes de la même tragédie que moi. Oui, toutes ces jeunes filles qui ont étés prises dans leurs villages et emmenées en ville pour les études, mais qui une fois en ville n'ont jamais foulé le sol d'un établissement scolaire.
Oui, pour toutes ces personnes qui ont aussi fondées rêve et aspirations sur un modèle de vie, une idole, mais qui a fini par vous décevoir de la plus triste des manières.
Pour tout ces MOI, tout ces NOUS j'écris et ma plume sera toujours en mouvement jusqu'à ce que l'obscurité d'aujourd'hui face place un jour à la lumière.