Protégeons notre environnement
Arrêtons l'abattage des arbres, de jeter les objets en plastique et les déchets dans les rues! Gardons un environnement sain autour de nous!, disait Mike aux gens de son village, massés ce jour-là sur la place publique... Combattre l'érosion, la déforestation et la pollution devrait être notre priorité. Elle est entre nos mains, la formidable et magnifique commune, la merveilleuse Port-Salut. Regardez Point-de-Sable, c'est un joyau du patrimoine qui attire des milliers d'excursionnistes. Notre grande décision, notre plus sage devoir est de la protéger.
Un intense bourdonnement s'entendit dans la foule. Au fur et à mesure qu'il grandit, il couvrit la voix du valeureux leader dans son discours. Plus il s'élevait vers le ciel, plus les sons devinrent clairs et arrivèrent à frôler les tympans de Mike : ‘' Aba! Aba! Aba!''
Du coup, il se tut. Les bras croisés, il resta muet pendant un long moment, visage étonné, stupéfait. Quelques heures plus tard, le cri de base se transforma en cacophonie. Certains le soutinrent, d'autres s'opposèrent catégoriquement.
- J'aimerais prendre la parole !, chuchota Cangne, un peu tendu, à l'oreille de Mano.
- Comment vas-tu t'y prendre devant la rage de ces monstres?, répondit Mano. Tu as le mental viré ?
- Mais non, mon vieux ! Je dois vider mon sac, sinon je risque de perdre le sommeil.
- Oui, mais tu n'as pas peur de perdre tes dents ? Débrouille-toi seul.
- J'y vais !, décida Cangne d'un air motivé.
Il se faufila entre la garnison et, mouillé de sueur, arriva difficilement à gagner l'estrade.
- Attention ! Attention ! Attention ! J'ai une question !
- Ooooh!, riposta la population. Une question !
- Laisse-le parler!, cria une voix au milieu de la masse.
Les yeux gros, ronds, les mains plaquées sur ses hanches, Mike faisait les cent pas, puis, demeurant immobile, il écouta attentivement l'intervenant.
- Nous, les Portsalviens, comment allons-nous combattre cette misère qui nous découd ? Nous n'avons plus de porc et de poulet créole, ni de canne à sucre, ni de café, ni de pite, ni de latanier, ni de coton, ni de riz créole. Dites-nous comment ! Expliquez-nous ! Nous avons besoin de vivre et d'éduquer nos enfants.
Une pluie de bravos accueillit l'intervention du vieux.
- Bayo! Bayo! Bayo*!, s'exclamèrent-ils.
- Le charbon est notre seule ressource, continua Cangne, notre unique richesse. Elle est la vraie et la seule solution d'une économie durable.
- Bayo! Bayo! Bayo!, reprit la cohue.
Mike baissa la tête, la secoua doucement. L'instant d'après, il la releva et regarda fixement le peuple déraillé.
- C'est la façon la plus déloyale de lutter contre la faim, récrimina-t-il.
Et la nuée hurla : "Aba! Aba ! Aba !"
- Stop!, répliqua brusquement Mike, d'un ton sévère et sec. Savez-vous les conséquences de ce genre de pratique? Vous ne devez pas être crédules. Vous devez obéir.
- Et pourquoi ?, objecta un opposant.
- Parce que ce n'est pas juste de continuer à déshonorer notre pays. La combustion du charbon est l'une des principales causes du dérèglement climatique entraînant des vagues de chaleur, des périodes de sécheresses, des incendies de forêts, des ouragans et j'en passe. Toutes ces extrêmes catastrophes ont des répercussions sur notre santé et sont la principale source des décès. Il y a beaucoup d'autres moyens de lutter contre la pauvreté.
Mike, rassembleur, trouva suffisamment de bons mots pour convaincre la nation déchaînée. Dans un silence de cimetière, tous écoutèrent calmement l'habile orateur.
- Voulez-vous me rendre un service ?
L'un regarda l'autre.
- Déposez tous votre main droite sur le sol.
Une dizaine, une vingtaine, puis une cinquantaine et enfin tous ensemble ils exécutèrent l'ordre du briscard.
Ému par cette solidarité, l'orateur déclara :
Un intense bourdonnement s'entendit dans la foule. Au fur et à mesure qu'il grandit, il couvrit la voix du valeureux leader dans son discours. Plus il s'élevait vers le ciel, plus les sons devinrent clairs et arrivèrent à frôler les tympans de Mike : ‘' Aba! Aba! Aba!''
Du coup, il se tut. Les bras croisés, il resta muet pendant un long moment, visage étonné, stupéfait. Quelques heures plus tard, le cri de base se transforma en cacophonie. Certains le soutinrent, d'autres s'opposèrent catégoriquement.
- J'aimerais prendre la parole !, chuchota Cangne, un peu tendu, à l'oreille de Mano.
- Comment vas-tu t'y prendre devant la rage de ces monstres?, répondit Mano. Tu as le mental viré ?
- Mais non, mon vieux ! Je dois vider mon sac, sinon je risque de perdre le sommeil.
- Oui, mais tu n'as pas peur de perdre tes dents ? Débrouille-toi seul.
- J'y vais !, décida Cangne d'un air motivé.
Il se faufila entre la garnison et, mouillé de sueur, arriva difficilement à gagner l'estrade.
- Attention ! Attention ! Attention ! J'ai une question !
- Ooooh!, riposta la population. Une question !
- Laisse-le parler!, cria une voix au milieu de la masse.
Les yeux gros, ronds, les mains plaquées sur ses hanches, Mike faisait les cent pas, puis, demeurant immobile, il écouta attentivement l'intervenant.
- Nous, les Portsalviens, comment allons-nous combattre cette misère qui nous découd ? Nous n'avons plus de porc et de poulet créole, ni de canne à sucre, ni de café, ni de pite, ni de latanier, ni de coton, ni de riz créole. Dites-nous comment ! Expliquez-nous ! Nous avons besoin de vivre et d'éduquer nos enfants.
Une pluie de bravos accueillit l'intervention du vieux.
- Bayo! Bayo! Bayo*!, s'exclamèrent-ils.
- Le charbon est notre seule ressource, continua Cangne, notre unique richesse. Elle est la vraie et la seule solution d'une économie durable.
- Bayo! Bayo! Bayo!, reprit la cohue.
Mike baissa la tête, la secoua doucement. L'instant d'après, il la releva et regarda fixement le peuple déraillé.
- C'est la façon la plus déloyale de lutter contre la faim, récrimina-t-il.
Et la nuée hurla : "Aba! Aba ! Aba !"
- Stop!, répliqua brusquement Mike, d'un ton sévère et sec. Savez-vous les conséquences de ce genre de pratique? Vous ne devez pas être crédules. Vous devez obéir.
- Et pourquoi ?, objecta un opposant.
- Parce que ce n'est pas juste de continuer à déshonorer notre pays. La combustion du charbon est l'une des principales causes du dérèglement climatique entraînant des vagues de chaleur, des périodes de sécheresses, des incendies de forêts, des ouragans et j'en passe. Toutes ces extrêmes catastrophes ont des répercussions sur notre santé et sont la principale source des décès. Il y a beaucoup d'autres moyens de lutter contre la pauvreté.
Mike, rassembleur, trouva suffisamment de bons mots pour convaincre la nation déchaînée. Dans un silence de cimetière, tous écoutèrent calmement l'habile orateur.
- Voulez-vous me rendre un service ?
L'un regarda l'autre.
- Déposez tous votre main droite sur le sol.
Une dizaine, une vingtaine, puis une cinquantaine et enfin tous ensemble ils exécutèrent l'ordre du briscard.
Ému par cette solidarité, l'orateur déclara :
- Voilà votre richesse, votre trésor ! Prenez vos outils et remettez sur pied l'économie du pays. Parce qu'on a un pays essentiellement agricole.
*Bayo expression haïtienne qui signifie oui.