De l'or dans mes poches

Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres, mais je ne vous appellerai pas maître.Il n'y a qu'une seule personne, une seule, que je considère comme mon maître, malheureusement, elle est portée disparue depuis une année.Il est donc hors de question de m'assujettir, de me plier à vos ordres, à votre autorité, ça jamais !Après la disparition de mon maître, 2 autres maîtres sont passés successivement, ont usé de leur pouvoir, pour faire de nous leurs élèves. En toute franchise, il était évident qu'ils ne voulaient pas d'un élève à qui apprendre l'art martial du Wing Chun, à qui partager leur expérience, leurs techniques, mais ils voulaient plus d'un esclave pour les servir et s'incliner et exécuter leurs ordres. Être un maître qui règne et non un maître qui enseigne, telle était en réalité leur volonté. Pourtant, il était bien possible d'être les deux à la fois, enseigner comme devoir et règner comme droit et conséquence du devoir accompli.Je leur aurai accordé leur droit de régner sur ma personne seulement s'ils m'auront accordé le mien, c'est-à-dire mon droit d'être enseigné et respecté. Quoi de plus normal que de me l'accorder en ma qualité d'éleve ?Mais il n'en était vraisemblablement pas le cas. Le seul maître qui répondait à son devoir et qui méritait de régner sur moi était mon maître, portée disparue depuis.Où sont mes amis ? Tous élèves d'un seul maître, qui malheureusement après sa disparition se verra volé, arraché de force tous ses élèves. Ces deux maîtres ont successivement exercé, voire abusé de leur pouvoir en excès, pour faire terreur et faire de mes amis leurs esclaves. Ceux-ci ont essayé de résister ensemble avec moi, mais fort malheureux sera le constat, ils auront cédé face à la torture qui devenait quasiment insupportable. Je suis donc resté seul, fidèle à mon maître, il était question d'honneur, de valeurs à sauvegarder, d'une conscience à préserver, d'une promesse à respecter à tout prix pour toute la vie, la promesse que je m'étais faite, de ne jamais se laisser envahir par le mal, de ne jamais céder et se laisser dominer par lui.J'ai continué à résister, refusant de les appeler maître malgré la torture incessante, mon corps traversé par des graves blessures, et marqué d'énormes cicatrices, une douleur inimaginable combinée à une grande quantité de sang en effusion. Sans traitement approprié, j'étais épuisé, troublé, perturbé mais il était hors de question de les appeler maître, de me faire esclave du mal à cause de la douleur qu'importe son extrémisme. Je serai heureux de mourir dans ma souffrance, tout souriant à mon dernier soupir, dernier souffle rendu au monde avec fierté, monde dans lequel je n'aurai pas failli à ma promesse durant toute mon existence. Je reviendrai au créateur tout beau, tout fier d'une mission accomplie malgré les péripéties.