Maria sait ce qu'elle doit faire. Son club lui en voudra, mais le sport en sortira grandi. Elle en est persuadée, et même si cela n'était pas le cas, elle s'en fiche. Elle le fera pour le public, le buzz peut-être. Elle le fera tout simplement surtout pour elle-même. Pour ses valeurs.
La mi-temps vient de se terminer. Son équipe mène très largement la danse. Ce n'est pas, en soi, un exploit. Il est vrai qu'elles sont mieux classées que leurs adversaires. Mais s'il ne s'agissait que de ça, elle se serait contentée de jouer, comme à l'accoutumée. Elle aime le sport, l'authentique. Pas celui où l'on cherche à devenir les meilleurs, mais juste à devenir meilleurs. Celui où la victoire s'empoche, où la tension semble palpable sur le terrain. Celui où, jusqu'au bout, le verdict n'est pas donné.
Difficile, dans les conditions actuelles, de répondre à ses convictions. Certes, ce n'est pas de sa faute, c'est bel et bien la ligue qui les oblige à continuer le match. Elle se dit qu'elle a bon dos, la ligue, qu'après tout, le club pouvait toujours refuser. Personne n'est heureux de cette situation, ni les membres de l'équipe, ni les rivales proches de l'humiliation, ni les gradins qui hurlent au scandale. À se demander pourquoi, finalement, tout cela avait pourtant lieu.
La Grande Rouge qui sévit depuis des mois est passée par là. Ou plutôt seulement chez l'adversaire, d'où leur sous-effectif évident. Les pauvres se retrouvent à jouer non seulement contre plus fortes qu'elles, mais également contre plus nombreuses. Mais que peuvent-elles y faire ? La maladie reste présente, mais n'arrête pas le monde de tourner. On ne sait juste plus s'il tourne encore rond, ce monde.
Mais Maria, elle, ne peut laisser passer ça.
La reprise du match commence. Les adversaires rentrent sur le terrain, traînant des pieds, espérant en finir enfin. Tout le monde se positionne à sa place. Tout le monde, sauf Maria.
À la surprise générale, elle traversa la surface, sous les regards médusés de ses camarades, le silence des gradins et l'étonnement des opposantes quand elle sortit un blason aux couleurs de leur équipe.
Tout le public comprit à ce moment ce qu'il se passait. Elle rééquilibrait le jeu. C'était symbolique, elle le savait. L'arbitre n'acceptera jamais ce changement des règles. Mais à la stupéfaction de Maria cette fois, ce dernier sourit, amusé, et siffla le coup d'envoi. Lui-même, sans aucun doute, espérait une forme de miracle dans ce match couru d'avance.
Ce fut perturbant au début pour ses partenaires de se retrouver face à leur consœur, celle avec qui elles s'entraînaient tous les jours ou presque de la semaine. Ce n'était pas plus facile pour le club adverse, qui n'avait jamais connu une telle situation. Mais très vite, ce malaise disparut, car elles aussi, finalement, n'attendaient que cela. En fin de compte, tout le monde n'espérait que cela. De jouer vraiment, tout simplement.
La mi-temps vient de se terminer. Son équipe mène très largement la danse. Ce n'est pas, en soi, un exploit. Il est vrai qu'elles sont mieux classées que leurs adversaires. Mais s'il ne s'agissait que de ça, elle se serait contentée de jouer, comme à l'accoutumée. Elle aime le sport, l'authentique. Pas celui où l'on cherche à devenir les meilleurs, mais juste à devenir meilleurs. Celui où la victoire s'empoche, où la tension semble palpable sur le terrain. Celui où, jusqu'au bout, le verdict n'est pas donné.
Difficile, dans les conditions actuelles, de répondre à ses convictions. Certes, ce n'est pas de sa faute, c'est bel et bien la ligue qui les oblige à continuer le match. Elle se dit qu'elle a bon dos, la ligue, qu'après tout, le club pouvait toujours refuser. Personne n'est heureux de cette situation, ni les membres de l'équipe, ni les rivales proches de l'humiliation, ni les gradins qui hurlent au scandale. À se demander pourquoi, finalement, tout cela avait pourtant lieu.
La Grande Rouge qui sévit depuis des mois est passée par là. Ou plutôt seulement chez l'adversaire, d'où leur sous-effectif évident. Les pauvres se retrouvent à jouer non seulement contre plus fortes qu'elles, mais également contre plus nombreuses. Mais que peuvent-elles y faire ? La maladie reste présente, mais n'arrête pas le monde de tourner. On ne sait juste plus s'il tourne encore rond, ce monde.
Mais Maria, elle, ne peut laisser passer ça.
La reprise du match commence. Les adversaires rentrent sur le terrain, traînant des pieds, espérant en finir enfin. Tout le monde se positionne à sa place. Tout le monde, sauf Maria.
À la surprise générale, elle traversa la surface, sous les regards médusés de ses camarades, le silence des gradins et l'étonnement des opposantes quand elle sortit un blason aux couleurs de leur équipe.
Tout le public comprit à ce moment ce qu'il se passait. Elle rééquilibrait le jeu. C'était symbolique, elle le savait. L'arbitre n'acceptera jamais ce changement des règles. Mais à la stupéfaction de Maria cette fois, ce dernier sourit, amusé, et siffla le coup d'envoi. Lui-même, sans aucun doute, espérait une forme de miracle dans ce match couru d'avance.
Ce fut perturbant au début pour ses partenaires de se retrouver face à leur consœur, celle avec qui elles s'entraînaient tous les jours ou presque de la semaine. Ce n'était pas plus facile pour le club adverse, qui n'avait jamais connu une telle situation. Mais très vite, ce malaise disparut, car elles aussi, finalement, n'attendaient que cela. En fin de compte, tout le monde n'espérait que cela. De jouer vraiment, tout simplement.