La sphère

Dans la froideur de la salle de sport, les bruits des pas stridents résonnaient sur le parquet, prélude à un match de handball qui prendrait bientôt une tournure inquiétante. L'atmosphère était chargée d'une excitation tendue, mêlée à l'odeur typique des salles de sport, sueur et renfermé, imprégnant les lieux.
Le coup d'envoi retentit, déclenchant une danse effrénée sur le parquet. Les joueurs se perdirent dans l'effervescence, mais soudain, l'atmosphère bascula. L'air s'était comme figé, tout le monde sembla pétrifié, ne comprenant pas ce qui se passait. C'est alors qu'une force invisible secoua le sol, déclenchant des vibrations chaotiques. Les lattes du parquet se mirent à trembler, d'abord faiblement puis frénétiquement. Elles se mirent alors à se déplacer et s'assemblèrent en une grosse sphère en lévitation au cœur du terrain.
Un silence oppressant s'abattit sur la salle, figeant tous les témoins de la scène. La sphère émettait une énergie mystique. Une voix spectrale surgit alors.
- « Hand » fit-elle d'un timbre sépulcrale, « ball ».
L'incompréhension et la terreur se lisaient sur les visages des adolescents, du coach, et des témoins impuissants.
La voix repris, toujours semblant provenir des tréfonds de la Terre.
- « Hand... Ball... ».
L'angoisse s'épaississait. Le coach, dépassé, cherchait des réponses. Sentant une intuition sombre, je cru comprendre ces paroles. La sphère devait être touchée par une main : une « hand » sur la « ball ». Une idée aussi irrationnelle que mystérieuse.
Portée par une force invisible, j'avança, traversant l'atmosphère électrique. Les regards incrédules me suivaient. Hésitante, je posa ma paume sur la surface lisse et étrangement chaude de la sphère. Une lueur éblouissante engloutit la salle.
Puis, le néant.
Je m'éveilla, allongée sur l'herbe à l'extérieur de la salle. Mes amis m'entouraient, des ombres dans la pénombre. Ils narraient un étrange épisode. Mon corps, en lévitation, ma main toujours en contact avec la sphère et mes yeux retournés dans leur orbite. Plusieurs minutes suspendues dans l'abîme de l'inconnu, puis une descente lente vers le sol.
Interrogée sur mes visions, j'hésita, mon regard trahissant certainement mon horreur. La sphère n'était pas un simple artefact du présent, mais un message sinistre du futur. Les mots "hand" et "ball" n'étaient pas simplement un ordre pour entrer en contact, mais un avertissement ténébreux. La sphère était un messager de l'obscurité, un rappel de la fragilité de la Terre que les humains, inconscients, avaient entre leurs mains.
Ball, hand. Hand, ball.
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