— Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître, pesta un jeune adossé contre un meuble.
Les mots prononcés reflétaient son désir ardent de s'affirmer. Dans ses yeux marrons clair, brûlait la ténacité des temps anciens, celle ayant animé les héros des mythes et contes pour enfants à se dresser devant leur funeste destin. Il avait beau résister de tout son esprit, son corps montrait l'inverse. Sa peau ébène, lacérée par de multiples coups de lanières contredisait sa détermination. Les entailles profondes, jonchant son corps regorgeaient de sang.
Le dos posé contre le meuble, il baignait dans son sang. En face de lui, se dressait une silhouette filiforme, agitant entre ses mains une lanière hors norme. Emacié, le bourreau dévisageait la jeune victime d'un regard noir.
— Tu vas m'obéir misérable esclave, grogna-t-il alors que sa lanière siffla. Je t'ai acheté cher au marché de Walpurgis alors tu as intérêt à me confier tes pouvoirs sale démon.
— Argh, gémit-il, vous pouvez toujours rêver. Aucun Lycan ne perdrait son honneur ainsi...tué moi sorcier de mes deux...
— Malgré l'argent liquide dans ton sang tu résistes encore, ricana le sorcier, eh bien voyons voir ce que tu feras contre ça.
Le jeune Lycan, perplexe ne pouvait qu'observer le sorcier. Ce dernier, d'un air mesquin sortit de la tente lui servant de repère. La douleur de l'argent, défigurait le visage du Lycan. Ses plaies ne se refermaient pas tandis que son corps se vidait de tout son sang.
Quelques minutes plus tard, le sorcier refit surface. Tirant une chaîne entre ses doigts pointus, il enjamba grotesquement la pièce et s'arrêtant devant lui, tira sur le lien, amenant ainsi une cage d'acier mesurant le mètre en hauteur et une soixantaine de centimètres de large. A la vue du contenu de la cage, le faciès du Lycan se décomposa. Sa mine affreuse reflétait les idées noires qui envahissaient son psyché.
— Ne faites pas ça, hurla-t-il, vous n'avez pas le droit...
— J'ai été assez patient avec toi...mais tu refuses de céder. Tu n'as désormais plus le choix.
— Vous n'avez pas le droit de mêler un nourrisson à cela. C'est moi que vous voulez l'Alpha immortel. Alors laissez-le...
Dans la cage se trouvait un petit être effrayé par le sorcier. L'apparence de ce dernier n'avait rien de rassurant, qui plus était pour un jeune béta faiblard. L'alpha immortel lorgnait le sorcier d'un regard si noir que celui-ci en ricana. D'un claquement de doigts, la serrure verrouillant la cage disparut, la porte s'ouvrit. Le petit être en sortit. Effrayé, il était perdu. Seule l'odeur du Lycan lui était familière. Il vint alors se lover à ses côtés. Les sens aiguisés de l'immortel parvenait à cerner l'inquiétude du louveteau. L'envie de le sauver le dévorait, mais vu son état et la force actuelle du sorcier, aucune chance ne se présentait à lui.
— Dis-moi donc, me confiera-tu tes pouvoirs Alpha immortel, tonna le sorcier.
— Jamais de la vie, si l'immortalité de ma meute tombait entre vos mains que pourrait-il se passer ?
— Eh bien c'est simple lorsque je serai immortel, je lancerai une attaque sur le Vatican pour exterminer l'ordre des Sept Saint Papes !
— Pathétique ! Vous comptez gaspiller mon immortalité pour une telle utopie ? Les Saints Papes sont bénis par le Canon, ils ne craignent donc pas mes pouvoirs.
— Tu marques un point, ricana-t-il, mais un sorcier avec tes pouvoirs par contre...
Un frisson traversa l'échine du Lycan. Les mots du sorcier l'avaient glacé. Il n'imaginait pas un tel monstre avec l'immortalité. Rien que d'y penser, sa bile se déversa sur le sol, se mélangeant à son sang. Le mélange des deux fluides s'étendait à perte de vue devant l'alpha.
— On dirait que le poison fonctionne bien, remarqua le sorcier. Tu ne vas pas tarder à perdre une vie...
— Que vous êtes stupide. Si je perds toutes mes vies c'est vous qui aurez perdu...d'abord vous n'aurez pas mon pouvoir et ensuite vous aurez dépensé une fortune pour m'avoir...
— Tu n'as pas tort, pesta le sorcier, maintenant je te laisse le choix...soit tu te soumets, soit je tue ce nourrisson.
Un frisson paralysa le Lycan. Il se trouvait face à un mur. Dans les deux cas, il perdait. S'il se soumettait et remettait son pouvoir, la perte de son immortalité lui coûterait la vie, par contre dans l'autre cas, laissez ce nourrisson mourir revenait à renier sa race, ce qui s'avérait pire que la mort. Les méninges de l'alpha étaient surmenées. Il ne voyait aucune solution à ce problème. Le Lycan ressentait la chaleur, les battements de cœur du béta. Ce dernier, frissonnait d'effroi. Ce sentiment finit par envahir l'alpha dont le corps trembla sur le champ. Les loups expérimentés pouvaient ressentir les émotions des autres au contact. Ceux ayant le plus de pouvoirs empathiques, finissaient parasités par des émotions qui n'étaient les leurs. Et c'était le cas de l'alpha.
Les doigts émaciés du sorcier se levèrent. D'eux émanaient une sombre aura qui finit par envelopper son corps. Les yeux écarlates du maître de sort s'illuminèrent un bref instant. Des craquements d'os se firent entendre alors que la silhouette du sorcier se courbait. La lueur de la bougie éclairant la tente, reflétait l'ombre du sorcier sur l'un des murs. De larges doigts s'étirèrent, venant déchirer le sol. Des cornes sanglantes s'extirpèrent de son crâne déformé. Celui-ci n'avait plus rien d'humain, elle s'allongeait vers l'arrière. Des gouttes de sang tombaient au sol dans un « flic...floc » lourd. Le visage du Lycan se crispa, le béta, quant à lui planta ses griffes dans le corps de ce dernier, tant l'émotion le dépassait.
Qu'est-ce que vous êtes ?, grogna l'alpha.
Aucune réponse ne lui parvint hormis le rugissement de ce qui était censé être son interlocuteur. Le crissement d'épaisses griffes fit tiquer l'alpha. Ce dernier, épuisé par le poison dans ses veines, poussa sur ses jambes et se dressa contre ce qui se trouvait face à lui. Les jambes flageolantes, il fléchit. Le béta se colla à lui. La présence du nourrisson lui rendait les choses plus compliquées. Avec un tel fardeau à ses côtés, riposter lui était impossible, voire inadéquat.
Les cris tonitruants venant à lui ne lui laissèrent plus le choix. Il se mit à quatre pattes. Le regard fixé contre sa cible, ses iris changèrent d'aspect. Brillant d'un jaune or, des touffes de poils encombrèrent tout son corps. Ses os craquèrent, modifiant sa silhouette. De la bave dégoulina de sa bouche pour se réfugier sur le sol souillé par son propre sang.
Désormais face à face, l'alpha et le sorcier se dévisageait. D'un côté, un énorme loup noir aux iris dorés et de l'autre un quadrupède de quatre mètre dont la peau émaciée était couverte d'épais os desquels coulaient du sang en permanence. Le sorcier chargea et percuta l'alpha qui passa au travers de la tente. Projeté, le loup se réceptionna sur ses pattes arrière et freina grâce à celles avant. Le sol tremblait. Venant à lui, le sorcier réduisait l'écart entre eux. En une fraction de seconde, les deux adversaires s'heurtèrent puis s'éloignèrent. Le choc souleva une trombe d'air qui décoiffa les arbres autour d'eux. Eloignés d'environ deux mètres, ils étaient immobiles. D'un côté l'alpha tenait entre ses crocs massifs le crâne du sorcier. De l'autre côté, le sorcier s'écroulait dans un bruit sourd. L'immortel recracha la tête et alla retrouver le béta. Au pied de celui-ci, il fléchit. Le béta se réjouissait de le voir revenir.
— Gamin, lança-t-il, tu vas me rendre un service.
Il ne laissa pas le temps au béta de répondre. Ses yeux s'illuminèrent d'un doré vif, son corps irradia d'une faible lumière. Il porta un puissant coup de griffe au nourrisson sur son cœur puis versa de son sang dans la blessure. Celle-ci se referma, le corps du béta fut parsemé de spasmes. A son réveil, l'alpha gisait au sol, le corps tout froid. Il galopa ainsi vers l'horizon nocturne.
« Va Fenrir et vit pour moi », se rappelait le béta devenu immortel.
Les mots prononcés reflétaient son désir ardent de s'affirmer. Dans ses yeux marrons clair, brûlait la ténacité des temps anciens, celle ayant animé les héros des mythes et contes pour enfants à se dresser devant leur funeste destin. Il avait beau résister de tout son esprit, son corps montrait l'inverse. Sa peau ébène, lacérée par de multiples coups de lanières contredisait sa détermination. Les entailles profondes, jonchant son corps regorgeaient de sang.
Le dos posé contre le meuble, il baignait dans son sang. En face de lui, se dressait une silhouette filiforme, agitant entre ses mains une lanière hors norme. Emacié, le bourreau dévisageait la jeune victime d'un regard noir.
— Tu vas m'obéir misérable esclave, grogna-t-il alors que sa lanière siffla. Je t'ai acheté cher au marché de Walpurgis alors tu as intérêt à me confier tes pouvoirs sale démon.
— Argh, gémit-il, vous pouvez toujours rêver. Aucun Lycan ne perdrait son honneur ainsi...tué moi sorcier de mes deux...
— Malgré l'argent liquide dans ton sang tu résistes encore, ricana le sorcier, eh bien voyons voir ce que tu feras contre ça.
Le jeune Lycan, perplexe ne pouvait qu'observer le sorcier. Ce dernier, d'un air mesquin sortit de la tente lui servant de repère. La douleur de l'argent, défigurait le visage du Lycan. Ses plaies ne se refermaient pas tandis que son corps se vidait de tout son sang.
Quelques minutes plus tard, le sorcier refit surface. Tirant une chaîne entre ses doigts pointus, il enjamba grotesquement la pièce et s'arrêtant devant lui, tira sur le lien, amenant ainsi une cage d'acier mesurant le mètre en hauteur et une soixantaine de centimètres de large. A la vue du contenu de la cage, le faciès du Lycan se décomposa. Sa mine affreuse reflétait les idées noires qui envahissaient son psyché.
— Ne faites pas ça, hurla-t-il, vous n'avez pas le droit...
— J'ai été assez patient avec toi...mais tu refuses de céder. Tu n'as désormais plus le choix.
— Vous n'avez pas le droit de mêler un nourrisson à cela. C'est moi que vous voulez l'Alpha immortel. Alors laissez-le...
Dans la cage se trouvait un petit être effrayé par le sorcier. L'apparence de ce dernier n'avait rien de rassurant, qui plus était pour un jeune béta faiblard. L'alpha immortel lorgnait le sorcier d'un regard si noir que celui-ci en ricana. D'un claquement de doigts, la serrure verrouillant la cage disparut, la porte s'ouvrit. Le petit être en sortit. Effrayé, il était perdu. Seule l'odeur du Lycan lui était familière. Il vint alors se lover à ses côtés. Les sens aiguisés de l'immortel parvenait à cerner l'inquiétude du louveteau. L'envie de le sauver le dévorait, mais vu son état et la force actuelle du sorcier, aucune chance ne se présentait à lui.
— Dis-moi donc, me confiera-tu tes pouvoirs Alpha immortel, tonna le sorcier.
— Jamais de la vie, si l'immortalité de ma meute tombait entre vos mains que pourrait-il se passer ?
— Eh bien c'est simple lorsque je serai immortel, je lancerai une attaque sur le Vatican pour exterminer l'ordre des Sept Saint Papes !
— Pathétique ! Vous comptez gaspiller mon immortalité pour une telle utopie ? Les Saints Papes sont bénis par le Canon, ils ne craignent donc pas mes pouvoirs.
— Tu marques un point, ricana-t-il, mais un sorcier avec tes pouvoirs par contre...
Un frisson traversa l'échine du Lycan. Les mots du sorcier l'avaient glacé. Il n'imaginait pas un tel monstre avec l'immortalité. Rien que d'y penser, sa bile se déversa sur le sol, se mélangeant à son sang. Le mélange des deux fluides s'étendait à perte de vue devant l'alpha.
— On dirait que le poison fonctionne bien, remarqua le sorcier. Tu ne vas pas tarder à perdre une vie...
— Que vous êtes stupide. Si je perds toutes mes vies c'est vous qui aurez perdu...d'abord vous n'aurez pas mon pouvoir et ensuite vous aurez dépensé une fortune pour m'avoir...
— Tu n'as pas tort, pesta le sorcier, maintenant je te laisse le choix...soit tu te soumets, soit je tue ce nourrisson.
Un frisson paralysa le Lycan. Il se trouvait face à un mur. Dans les deux cas, il perdait. S'il se soumettait et remettait son pouvoir, la perte de son immortalité lui coûterait la vie, par contre dans l'autre cas, laissez ce nourrisson mourir revenait à renier sa race, ce qui s'avérait pire que la mort. Les méninges de l'alpha étaient surmenées. Il ne voyait aucune solution à ce problème. Le Lycan ressentait la chaleur, les battements de cœur du béta. Ce dernier, frissonnait d'effroi. Ce sentiment finit par envahir l'alpha dont le corps trembla sur le champ. Les loups expérimentés pouvaient ressentir les émotions des autres au contact. Ceux ayant le plus de pouvoirs empathiques, finissaient parasités par des émotions qui n'étaient les leurs. Et c'était le cas de l'alpha.
Les doigts émaciés du sorcier se levèrent. D'eux émanaient une sombre aura qui finit par envelopper son corps. Les yeux écarlates du maître de sort s'illuminèrent un bref instant. Des craquements d'os se firent entendre alors que la silhouette du sorcier se courbait. La lueur de la bougie éclairant la tente, reflétait l'ombre du sorcier sur l'un des murs. De larges doigts s'étirèrent, venant déchirer le sol. Des cornes sanglantes s'extirpèrent de son crâne déformé. Celui-ci n'avait plus rien d'humain, elle s'allongeait vers l'arrière. Des gouttes de sang tombaient au sol dans un « flic...floc » lourd. Le visage du Lycan se crispa, le béta, quant à lui planta ses griffes dans le corps de ce dernier, tant l'émotion le dépassait.
Qu'est-ce que vous êtes ?, grogna l'alpha.
Aucune réponse ne lui parvint hormis le rugissement de ce qui était censé être son interlocuteur. Le crissement d'épaisses griffes fit tiquer l'alpha. Ce dernier, épuisé par le poison dans ses veines, poussa sur ses jambes et se dressa contre ce qui se trouvait face à lui. Les jambes flageolantes, il fléchit. Le béta se colla à lui. La présence du nourrisson lui rendait les choses plus compliquées. Avec un tel fardeau à ses côtés, riposter lui était impossible, voire inadéquat.
Les cris tonitruants venant à lui ne lui laissèrent plus le choix. Il se mit à quatre pattes. Le regard fixé contre sa cible, ses iris changèrent d'aspect. Brillant d'un jaune or, des touffes de poils encombrèrent tout son corps. Ses os craquèrent, modifiant sa silhouette. De la bave dégoulina de sa bouche pour se réfugier sur le sol souillé par son propre sang.
Désormais face à face, l'alpha et le sorcier se dévisageait. D'un côté, un énorme loup noir aux iris dorés et de l'autre un quadrupède de quatre mètre dont la peau émaciée était couverte d'épais os desquels coulaient du sang en permanence. Le sorcier chargea et percuta l'alpha qui passa au travers de la tente. Projeté, le loup se réceptionna sur ses pattes arrière et freina grâce à celles avant. Le sol tremblait. Venant à lui, le sorcier réduisait l'écart entre eux. En une fraction de seconde, les deux adversaires s'heurtèrent puis s'éloignèrent. Le choc souleva une trombe d'air qui décoiffa les arbres autour d'eux. Eloignés d'environ deux mètres, ils étaient immobiles. D'un côté l'alpha tenait entre ses crocs massifs le crâne du sorcier. De l'autre côté, le sorcier s'écroulait dans un bruit sourd. L'immortel recracha la tête et alla retrouver le béta. Au pied de celui-ci, il fléchit. Le béta se réjouissait de le voir revenir.
— Gamin, lança-t-il, tu vas me rendre un service.
Il ne laissa pas le temps au béta de répondre. Ses yeux s'illuminèrent d'un doré vif, son corps irradia d'une faible lumière. Il porta un puissant coup de griffe au nourrisson sur son cœur puis versa de son sang dans la blessure. Celle-ci se referma, le corps du béta fut parsemé de spasmes. A son réveil, l'alpha gisait au sol, le corps tout froid. Il galopa ainsi vers l'horizon nocturne.
« Va Fenrir et vit pour moi », se rappelait le béta devenu immortel.