Toute histoire commence un jour, quelque part, tout comme une relation commence un jour quelque part. C'est dans la region chateau d'eau du Cameroun qui est une Afrique en miniature, plus précisement dans la ville de Ngaoundéré, chef lieu de cette région qu'est née cette histoire. Amenagé pour le loisir, le repos et le plaisir des amoureux de la nature, un jardin, pour moi, va au-delà de ces fonctions. Il est l'endroit idoine où les yeux et les cœurs se croisent, les sentiments naissent. C'était en 2016, en mois de juillet, exactement en saison pluvieuse, saison qui est parsemée des merveilles, saison qui laisse voir les nuages, la pluie, le beau temps. Un jour, après une forte et douce pluie, l'idée d'aller à la promenade m'est survenue. Ce jour, vu qu'il faisait beau temps, vu que la terre parfumait la ville, je ne pouvais m'en empêcher de me dégourdir les jambes. Sous un ciel nuageux, très beau à voir, J’ai quitté Kodevi, mon quartier d'enfance. Un quartier situé à quelques encablures seulement du haut plateau. Un espace de vie luxueux, fréquenté par des fortunés. Poussière et boue, n’y sont pas connues Tout ce qui ressemblait à une route était bitumé. Il n'y avait que des villas et des Duplex qui se disputaient les hauteurs dans ce quartier de chique. Ses habitants étaient des hommes très riches, très généreux et simples. Vu leur richesse colossale, ils avaient exclu catégoriquement les maux qui peuvent miner leur personnalité. A l'instar de la vantardise, d'égoïsme, d'orgueil,...C'était des hommes biens qui menaient une vie descente dans un coin calme, propre et riche de la ville, pour tout dire, un Eldorado pour citer Voltaire. Raison pour laquelle j'aimais profondément ce quartier. Au bord de la route, sont plantés des fleurs, qui rendaient plus belle la vue. Je longeais une route peu herbeuse qui mène directement à un jardin de rêve. Au beau milieu de la nature, près d'un rond-point de l'entrée la ville, juste au bord de la route, se trouvait ce beau paysage, ce jardin gazonné qui attire et charme les visiteurs, ce jardin qui élève l'amour, ce jardin qui laisse à perte de vue des meubles extraordinaires. C'était un espace de loisir appelé Bois de Mardock. Depuis la porte d'entrée, on observait la magnificence, la beauté et la splendeur de cet endroit. On voyait des animaux, des fleurs de toutes couleurs, des chaises luxueuses, des jolis arbustes. C'était un endroit idéal pour penser, pour nourrir le cerveau, bien évidemment pour ouvrir une nouvelle page de l'amour. Ce jour, ce soir, après avoir franchi la porte d'entrée, j'ai aperçu de loin, un visage lumineux, éclaircissant et attrayant qui ne laisse pas battre à la normal le cœur, qui fait perdre la tête et qui rend subitement stupéfait. C'était Sakina, la fille d'une élite locale, qui passait aisément sa soirée sous le calme et doux vent, qui caresse avec douceur les poils, donnant ainsi au corps une température idéale. Elle sirotait aisément son jus d'Orange délicieux. Elle n'avait rien de commun avec les jeunes filles qui y étaient présentes. Cette fille n'a rien de pareil; pareil pour ce jour, pour ce soir où elle est assise et faisant l'exclusivité. Habillée ce jour en tenue descente, un pantalon de couleur rose, une robette noire qui avait la même couleur que les chaussures. Sur la tête, elle avait non seulement une coiffure de Beyonce, mais également un chapeau rose, qui laisse voir sur les yeux, des lunettes claires. Ce style d'habillement est très complexe et rare; Car les vêtements et les chaussures sont complémentaires. Stupéfait qu'aussi joyeux, je ne pouvais m'en empêcher d'avancer à la découverte de cette sublime créature. Un pas, je vois fièrement balancer son écharpe dans les airs, elle se leva doucement, et souleva sa main droite pour attraper ce tissu volant. Elle s'assoit par la suite, pour cette fois si soulever sa tête, son admirable visage, qui laisse voir clairement un point de beauté, avoisinant son nez pointu. J'étais immobile, mais cela avait eu lieu au moment où j'apercevais sa splendeur. A pas lent et silencieux comme un voleur, j'avançais. Droit devant moi, un ami de lycée surgit de nulle part, j'ai failli dire qu'il est tombé du ciel; mais non ! Il y était aussi dans l'enceinte, je l'ai pas vu juste parce que mes yeux et mes pensées étaient rivées sur la mignonne du jardin. Après une salutation cordiale, on a fait un retour en arrière, quand on était tous lycéens et on était réduit à l'obéissance et à la domination de nos amis riches. Nous, à l'époque, nous étions pauvres matériellement mais pas d'esprit. Pendant les cours, nous étions actifs, très intelligents, nous avions toujours d’excellentes notes, et des mentions honorifiques. Or, hors de la classe, on avait rien d'intéressant ni d’appréciable. Tout le monde se moquait de nous, de nos attitudes, de nos inaptitudes à affronter les filles. Pendant cette longue conversation, la fille, la belle ayant assez joui de sa soirée, est répartie. Il était 16h45 minutes, lorsque j'ai jeté un regard foudroyant sur la chaise, hélas, il ne restait plus que son parfum qui arrosait cet espace paradisiaque, le reste de jus qu'elle sirotait, et un objet si précieux pour moi: son écharpe. Je me suis rapproché du banc avec une vitesse de l'éclair pour la saisir. Je l'ai prise, je l'ai approchée près de mon nez, j'ai ressenti son odeur, un parfum qui n'a rien de pareil, je l'ai collé sur mon cœur, c'était pour moi une joie immense d'être en possession d'un objet de sa part. Je l'ai longtemps serré près du cœur. Le ciel était nuageux, il menaçait encore de pleuvoir; mais tout ça ne m'inquiétait pas, j'étais vaqué à autre chose plus importante. Sur la route de ma maison, la pluie m'arrosait comme une plante, le vent voulait m'emporter comme des feuilles mortes, le froid me menaçait véritablement. Mais tout ça n’était que des inconsidérés, car mon seul soucis, c'est de revoir Sakina et pouvoir lui remettre son écharpe. Arrivée chez moi, je suis passé chez ma mère. Elle était très inquiète de mon état, et ne cesser de me poser les questions que je ne saisissais même pas. C'était une bonne mère, qui répond dignement au nom d’une maman exemplaire et soucieuse de la vie de son enfant. Ce jour, en ce moment où j'étais près d'elle de corps, mais pas d'esprit, j'ai entendu une voix douce m'appelait, j'ai subitement soulevé ma tête. C'était ma mère ! Elle avait une voix douce et je ne pouvais m'en échapper à son charisme. Elle demanda respectueusement qu'est-ce que tu as mon fils. Vu que c'était ma mère, vu que c'était ma confidente, je ne pouvais oser de la cacher ce qui m'est arrivé ce soir. Je lui ai relaté la scène, je lui ai dit ce j'ai vecu ce soir avec une fille qui fera sans doute et évidemment mon bonheur et ma fierté. Elle m'a écouté, vu qu'elle était compréhensive, et m'a donné des tas de conseils. Ensuite, je lui ai montré ce dont j'avais comme souvenir de Sakina, elle a vu et m'a expliqué la valeur de ce bout de tissu. C'était une écharpe vraiment magnifique. J'ai respectueusement et soigneusement gardée ce tissu valeureux dans l'une de mes valises la plus chère. A l'époque, ce genre de valise n'était pas répandue dans le monde. Seules les familles royales et aristocratiques peuvent en disposer. Personnellement, je n'en fais partie d'aucune de ces catégories, je l'ai eu juste comme un héritage de mon grand-père, lui-même l'avait eu comme cadeau du roi parce qu'il avait marqué toute une époque de guerre. Il fut un héros.
Au fil du temps, je ne cessais de penser à cette belle fille, je cherchais toujours l'occasion de la revoir. C'est ainsi que l'idée m'est survenue de revisiter le jardin dans l'espoir de la rencontrer dans toute sa splendeur. La prochaine semaine, le même Samedi, la même heure, je me suis rendu au jardin. Malheureusement, ce jour-là, la soirée était ensoleillée et ils se trouvaient rien que des oisions, des papillons, et quelques rares visiteurs. A l'arrivée, j'étais toujours joyeux, j'espérais qu'en un laps de temps les visiteurs devraient fourmiller le jardin, et y compris cette perle rare aussi. Les minutes passent, la nuit approche, les quelques rares personnes qui s'y trouvaient se disparaissaient une à une. S'asseoir et attendre, non ! Je me suis levé découragé, Je me suis retourné tristement, tête baissée comme j'étais venu. Ce soir, ma maison fut désagréable, mon sommeil interrompu. J'étais dans le désespoir total de revoir cette magnifique créature. Au jour le jour, son amour augmentait de volume en moi. Fatigué de subir ce mal qui me ronge intérieurement, qui m'a rendu pensif et solitaire, je suis repassé au jardin à nouveau, dans l'espoir de revoir la fille. Ce lieu est devenu pour moi une maison, chaque soir je venais et repartais comme d'habitude. Ce qui me donnait un peu de sourire, c'est seulement lorsque je projette mon regard sur son tissu valeureux. Ce fut exactement le Mercredi, je suis arrivé aux environs de 15h45, temps pour moi de me reposer, et de profiter de cet air pur, pour penser à un avenir radieux, pour chercher une piste de solution à mon énigme, pour parvenir à trouver comment la conquérir. Seul, en pleine cogitation à l'extrême droite du jardin, précisément où était assise Sakina, j'ai vu avancer lentement vers moi, le Mr qui a coutume de rester à la porte. Tout droit, il est venu m'adresser la parole avec son air joyeux et optimiste, il me salua convenablement. On parlait de tout et de rien comme des vieux amis qui se sont croisés, on riait parfois aux éclats. Tout d'un coup il m'a fait part d'un communiqué. Dans celui-ci, il est écrit: " Il est porté à la connaissance de tous les visiteurs que j'ai perdu une écharpe, d'une valeur importante le Samedi passé. Quiconque la retrouve, je le prie de bien vouloir me la ramener Samedi prochain " au niveau de la signature, c'était bel et bien signé Sakina. Apres l'avoir lu, j'ai failli m'éclater de joie, j'étais ébloui, je riais aux anges, je me voyais déjà devant la fille. Joyeux, je n'avais même pas eu le temps de dire au revoir au gardien. En route, je marchais comme un nouveau roi, j'avais la tête haute. Je suis rentré chez moi, chez ma mère bien aimée, je lui ai raconté fièrement comment était ma soirée, elle m'a pris dans ses bras et m'a souhaité bon vent. Un peu tard dans la nuit, aux environs de 23h, Je suis rentré dans ma chambre et mon seul vœu, c'était de voir arriver à pas de géant ce beau jour, ce Samedi de rêve. Pressé, j'avais l'impression que la seconde est augmentée de 20 tierces, la minute de 120 secondes, l'heure de 200 minutes, le jour de 48h. Avant l'arrivée de ce jour, je commençais à maigrir, car je me faisais des cheveux blancs. La nuit du vendredi, c'était une nuit blanche. Je l'ai passée assis au milieu de mon lit, éveillé et très pensif. Enfin, le grand jour est là, j’ai quitté mon lit à 4h du matin, pour une meilleure préparation. Apres mon bain, il était 13h, j'ai ensuite retiré ma veste noire frappante dans la penderie. Je me suis habillé, et il fallait voir la ressemblance entre Harvé Specteur et moi. On ne pouvait nous distinguer, c'était comme deux gouttelettes d'eau. A 16h nette, je me suis rendu magnifiquement et élégamment au jardin. Au beau milieu des fleurs qui embellissent le jardin, la demoiselle était assise joliment avec un éventail qui faisait recours au vent. Comme une couronne, je tenais son écharpe. Ce jour, à distance elle me jeta des regards foudroyants, des regards qui signifiaient des tas de choses, des regards qui peuvent facilement heurter la sensibilité humaine, des regards qui cherchaient à savoir qui est ce bonhomme magnifique ressemblant à un prince, que fait-il dans cet espace public qu'il n'est sensé marquer sa présence ? Résistant et courageux que je semble être, j'avançais comme une star cinématique, jusqu'au contact direct avec son parfum rare. Avec un ton majestueux et autoritaire, je lui ai dit " Bonsoir mademoiselle ". Avec une voix mélodieuse et lucide, elle me répondit " Merci bonsoir Cher Mr ". Elle m'a ordonné de m'asseoir à côté d'elle. Je suis assis, je me suis présenté et elle pareil, On s'est échangé des mots. Je lui adressais la parole éloquemment et avec grandiloquence. Car, la rhétorique, c'était mon domaine de prédilection. Je lui ai expliqué platoniquement comment son écharpe s'était retrouvée chez moi. Gentille et compréhensive qu'elle est, m'a cru et m'a vivement remercié. Sans entammer aucune discussion particulière, Je lui ai dit, c'est fut un plaisir total pour moi de faire sa connaissance et d'échanger joyeusement avec moi des mots, je dois rentrer. 10 minutes nous séparaient de 18h, et comme elle n'est point gardienne, elle ne peut que rentrer chez elle à pareille heure. Elle me suggéra de cheminer avec elle. On longeait ensemble cette route à pas de tortue, sans tarder, j'ai saisi sa main, elle s'est arrêtée et étonnée. Je lui ai tout dit, je lui ai dit ce qui me rongeait dans le thorax, je lui ai déclaré mon amour sous un ciel peu noirci, sur une route parsemée des fleurs et des merveilles. Je n'ai laissé nulle phrase où les oreilles écoutent et réécoutent. Elle était surprise mais aussi joyeuse. Alors, il faisait nuit, je pouvais plus la retenir d'avantage. On s'est dit au revoir, oh ! C'est fut une soirée romantique, historique, magnifique, qui s'est terminée dans ma chambre avec de la musique. Ce jour, ce samedi, ma nuit a été très belle, pas comme les autres nuits. Mais, cette fierté trouvera obstacle seulement dans les deux prochains jours. Le père de Sakina a été affecté à Yaoundé pour continuer sa fonction. Il a muté de ville avec toute sa famille. Ainsi, Sakina m'a laissée une lettre dans laquelle elle m'a fait part de ses adieux, et également de ma réponse, qui dit ceci: "j'ai longuement réfléchi, je crois bien avoir trouvé un homme qui répond à mes attentes, un garçon élégant et éloquent. J'espère te revoir du jour au lendemain. Je t'aime très fort. Loin des yeux, près du cœur". Cette note m'a fait fondre en larmes, jour et nuit je pleurais son absence, rien n'allais comme prévu dans ma vie. J'ai tout planifié, mais pas son départ immédiat.
Au jour le jour, le temps passait, son amour prenait de l'ampleur en moi. Je continuais mes études jusqu'au jour quand une université privée de Yaoundé a lancé un concours, au bout duquel le meilleur serait en possession d'une bourse d'étude dans son enceinte. J’ai accueilli la nouvelle en grande pompe, car je sais que je me battrais bec et ongles, corps et âme pour obtenir cette bourse afin de retrouver ma moitié. Un jour inoubliable, c'est celui dont j'ai été admis en tant que major. Waouh!Enfin je pourrai revivre à nouveau avec la fille dont on a à peine commencé à se chérir, l'aimer à la Roméo. Dès demain, je me suis préparé, oups me voici à l'aéroport pour la direction de la capitale. Quelle joie, quelle joie si n'est celle-ci. J'ai pris le vol à 16 h 30, c'est pour atterrir dans les suivantes heures, et m'apprêter à relater la suite de l'histoire. Merci