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Poèmes
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- La Ville - Cycle 4
- Portrait & Autoportrait
Cinq minutes avant l'aube. Rue de la gare.
Il y a cet encrier renversé au-dessus de nos têtes. Qui s'estompe. Peu à peu. La veilleuse de nuit pâlit. Fond. Vers son sommeil de lumière. Bientôt, elle dormira au Pacifique. Au pied d'une plage blanche, où danse un feu crépitant. Et les rires qui l'accompagnent.
Cinq minutes avant l'aube. Rue de la gare.
Il y a les fous usés. Qui promènent l'ivresse avec eux. Lequel des deux chante pour l'autre ? Lequel a poussé l'espoir dans les égouts ? Pour y trouver une nébuleuse, un firmament. Un météore qui se pavane entre la souillure et les rats.
Cinq minutes avant l'aube. Rue de la gare.
Il y a la relève aux fêtards. Ceux qui sont encore embrumés. Suivis de leurs nuages de café. Ceux aux pas prestes. Aux allures de marathoniens. Mais qui ne savent pas. Où se trouve la ligne d'arrivée. Et le souffle court, toujours plus vite.
Cinq minutes avant l'aube. Rue de la gare.
Il y a la machinerie citadine. La bouche Métropolitaine qui gobe les mouches, et les humains. Transit par tube indigestif. Pour les promener dans ses entrailles. Et les cracher un peu plus loin. Sur une fausse route. Elle les ravalera plus tard. Éprise d'une crise de boulimie.
Cinq minutes avant l'aube. Rue de la gare.
Il y a le temps qui court, avec des baskets usées. Il a encore raté son bus. Il s'est encore perdu. À trop se chercher. À trop se regarder défiler, sur les aiguilles des horloges.
Et moi je veux prendre le temps.
Ne serait-ce que
Cinq minutes avant l'aube. Rue de la gare.
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Pourquoi on a aimé ?
Qu’observerait-on si l’on se posait, cinq minutes avant l’aube, rue de la Gare ? Des personnes alcoolisées, des gens pressés, des rats encore
Pourquoi on a aimé ?
Qu’observerait-on si l’on se posait, cinq minutes avant l’aube, rue de la Gare ? Des personnes alcoolisées, des gens pressés, des rats encore