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— Vous venez de remporter une médaille d'or olympique, félicitations Éric ! C'est extraordinaire ! Quel exploit ! Mais cher Éric, pouvez-vous revenir sur vos débuts en aviron, vous avez débuté à l'âge de quinze ans je crois...
— Vous êtes bien renseigné Nelson !
Je marque un temps de pause, regarde le petit homme aux cheveux frisés et aux lunettes rondes. Que lui dire qui intéresse la télévision ? Dire que tout a commencé sur un malentendu romantique et adolescent ? Pourtant c'est la vérité, un malentendu qui mène à l'or olympique !
C'est vrai, à quinze ans j'ai commencé l'aviron. Les vraies raisons de ce choix intéressent-elles le monde du sport ? À l'époque je pratiquais encore le rugby, pilier droit et ça commençait à pas mal « frictionner » sur le terrain et dans la mêlée. Alors la dernière saison chez les cadets a été en demi-teintes pour moi. Les coups, la boue des terrains et les chaussures à crampons ne me convenaient plus...
Je me souviens de ce dimanche, le match gagné l'après-midi, la douche chaude et réparatrice, les devoirs pour le lycée et le début de soirée à regarder le film avec les parents. Ce soir-là, c'était Love Story, une jolie histoire immortalisée par la musique de Francis Lai. Ryan O'Neal et Ali MacGraw y forment un couple parfait. Pendant tout le film, je n'ai d'yeux que pour l'actrice dont je tombe amoureux, mais aussi pour une courte séquence à Harvard. Oliver, le personnage joué par Ryan O'Neal, rame sur la rivière Charles. Le bateau, un huit avec barreur, glisse sans effort sur l'eau calme qui forme un miroir. La cohésion entre les rameurs est totale, le geste des avirons qui entrent et sortent des flots avec le même tempo, la même cadence parfaite a quelque chose d'hypnotique qui me fascine. L'esquif en équilibre parfait sur les flots vole, je le vois voler, sans effort apparent... Ce soir-là je n'en dis rien, mais je veux ramer, glisser sur l'eau, assis sur le siège coulissant à manier un aviron à la longueur démesurée... sous les yeux d'Ali MacGraw.
Après le premier entraînement d'initiation dans un huit, comme dans le film, j'étais épuisé. L'aviron est un sport intense, exigeant mais qui donne des instants de grâce même si une actrice ne vous attend pas sur la rive. Quelques milliers de kilomètres en bateaux, des centaines de footings et des tonnes de fonte soulevées grâce à une romance de cinéma vue par hasard, m'ont fait gagner cette médaille d'or. Que répondre au journaliste ?
— L'effort, l'entraînement, cher Nelson, voilà le secret...
— Vous êtes bien renseigné Nelson !
Je marque un temps de pause, regarde le petit homme aux cheveux frisés et aux lunettes rondes. Que lui dire qui intéresse la télévision ? Dire que tout a commencé sur un malentendu romantique et adolescent ? Pourtant c'est la vérité, un malentendu qui mène à l'or olympique !
C'est vrai, à quinze ans j'ai commencé l'aviron. Les vraies raisons de ce choix intéressent-elles le monde du sport ? À l'époque je pratiquais encore le rugby, pilier droit et ça commençait à pas mal « frictionner » sur le terrain et dans la mêlée. Alors la dernière saison chez les cadets a été en demi-teintes pour moi. Les coups, la boue des terrains et les chaussures à crampons ne me convenaient plus...
Je me souviens de ce dimanche, le match gagné l'après-midi, la douche chaude et réparatrice, les devoirs pour le lycée et le début de soirée à regarder le film avec les parents. Ce soir-là, c'était Love Story, une jolie histoire immortalisée par la musique de Francis Lai. Ryan O'Neal et Ali MacGraw y forment un couple parfait. Pendant tout le film, je n'ai d'yeux que pour l'actrice dont je tombe amoureux, mais aussi pour une courte séquence à Harvard. Oliver, le personnage joué par Ryan O'Neal, rame sur la rivière Charles. Le bateau, un huit avec barreur, glisse sans effort sur l'eau calme qui forme un miroir. La cohésion entre les rameurs est totale, le geste des avirons qui entrent et sortent des flots avec le même tempo, la même cadence parfaite a quelque chose d'hypnotique qui me fascine. L'esquif en équilibre parfait sur les flots vole, je le vois voler, sans effort apparent... Ce soir-là je n'en dis rien, mais je veux ramer, glisser sur l'eau, assis sur le siège coulissant à manier un aviron à la longueur démesurée... sous les yeux d'Ali MacGraw.
Après le premier entraînement d'initiation dans un huit, comme dans le film, j'étais épuisé. L'aviron est un sport intense, exigeant mais qui donne des instants de grâce même si une actrice ne vous attend pas sur la rive. Quelques milliers de kilomètres en bateaux, des centaines de footings et des tonnes de fonte soulevées grâce à une romance de cinéma vue par hasard, m'ont fait gagner cette médaille d'or. Que répondre au journaliste ?
— L'effort, l'entraînement, cher Nelson, voilà le secret...
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