« Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître »
Nous sommes dans les années 1900, une période symbolique pour mon continent Afrique symbolique je dis ? Tristement symbolique serait mieux. La terre de nos aïeux était foulée par des étrangers aux couleurs blanches, des toubabs bien habillés aux parfums gaulois censés apporter la plus idoine des civilisations pour mon Nyassaland jadis paisible au premier chant du coq et jusqu'au miaulement du léopard dans la forêt endormie éclairée par la clarté pure et laiteuse de la lune qui se répand dans la cour là où était formé un cercle bruyant, danses , contes ; une veillée aux couleurs des amours retrouvés. Je reprenais peu à peu connaissance. Celui qui était debout à mes pieds, remuait son long cou, lança son regard fou furieux vers moi. D'un geste rapide, Sam le toubab saisit de sa main gauche la matraque. La dernière pensée qui me revenait fut celle d'hier où nous avions fait une marche après le départ de nos frères arrachés de force à leur famille dans le calme de la nuit de mon Nyassaland et contraint à combattre en première ligne au front de l'autre côté de l'Atlantique.
De surcroit, les toubabs nous dépossèdent de nos terres, ternissent l'image de nos traditions, s'empennent à nos femmes. Une question m'intrigue, sommes nous différent des toubabs ? à cette interrogation, je fus frappé à nouveau par Sam mais Sam, n'est-ce pas ces mêmes toubabs qui m'ont enseigné au pastorat lorsque j'étais au pays de l'oncle Sam ? il eut un moment de silence. Sam me lança un regard méprisable, s'essuya le visage à l'aide de sa manche. Soudain, la porte s'ouvrit sur deux toubabs serviettes aux cous. L'un d'entre eux dévisagea Sam :
-Alors, le singe a finalement prononcé le mot ?
Comme si on venait de jeter de l'huile au feu, Sam se jeta à nouveau sur moi :
-Putain de John, vas-tu enfin reconnaitre que je suis ton maître ?
-Jamais, je n'ai qu'un seul maître, celui qui est dans les cieux, notre père.
En hommage à John Chilembwe, l'un des premiers protagonistes de la résistance au colonialisme au Nyassaland (aujourd'hui, Malawi)
Nous sommes dans les années 1900, une période symbolique pour mon continent Afrique symbolique je dis ? Tristement symbolique serait mieux. La terre de nos aïeux était foulée par des étrangers aux couleurs blanches, des toubabs bien habillés aux parfums gaulois censés apporter la plus idoine des civilisations pour mon Nyassaland jadis paisible au premier chant du coq et jusqu'au miaulement du léopard dans la forêt endormie éclairée par la clarté pure et laiteuse de la lune qui se répand dans la cour là où était formé un cercle bruyant, danses , contes ; une veillée aux couleurs des amours retrouvés. Je reprenais peu à peu connaissance. Celui qui était debout à mes pieds, remuait son long cou, lança son regard fou furieux vers moi. D'un geste rapide, Sam le toubab saisit de sa main gauche la matraque. La dernière pensée qui me revenait fut celle d'hier où nous avions fait une marche après le départ de nos frères arrachés de force à leur famille dans le calme de la nuit de mon Nyassaland et contraint à combattre en première ligne au front de l'autre côté de l'Atlantique.
De surcroit, les toubabs nous dépossèdent de nos terres, ternissent l'image de nos traditions, s'empennent à nos femmes. Une question m'intrigue, sommes nous différent des toubabs ? à cette interrogation, je fus frappé à nouveau par Sam mais Sam, n'est-ce pas ces mêmes toubabs qui m'ont enseigné au pastorat lorsque j'étais au pays de l'oncle Sam ? il eut un moment de silence. Sam me lança un regard méprisable, s'essuya le visage à l'aide de sa manche. Soudain, la porte s'ouvrit sur deux toubabs serviettes aux cous. L'un d'entre eux dévisagea Sam :
-Alors, le singe a finalement prononcé le mot ?
Comme si on venait de jeter de l'huile au feu, Sam se jeta à nouveau sur moi :
-Putain de John, vas-tu enfin reconnaitre que je suis ton maître ?
-Jamais, je n'ai qu'un seul maître, celui qui est dans les cieux, notre père.
En hommage à John Chilembwe, l'un des premiers protagonistes de la résistance au colonialisme au Nyassaland (aujourd'hui, Malawi)