« ça a duré une bonne minute. Une vraie minute. Une éternité . »
Le soleil se dissipait derrière les nuages qui tapissaient l'horizon. Nous avançâmes sans savoir exactement où nous allons. S'éloigner aussi longtemps que possible était notre priorité. Fuir cette guerre atroce qui fait verser du sang des pauvres innocents était notre objectif. Près d'une clairière, on aperçu une silhouette d'homme assis à même le sol. Nous avons pensé à un de ces morts que la machette tua ou cribla de balle. Cependant, l'homme se leva brusquement à notre vue :
-Pitié, lança frénetiquement ma mère, ne nous faites aucun mal notre village a été massacré par des hommes armés, tous ont été tué. On a eu la chance d'être encore en vie. s'il vous plait par amour pour Dieu.
L'homme sortit visiblement un bagde de sa poche :
-Non pas du tout je ne vous veux aucun mal madame, je me nomme Jacques, journaliste je suis un reporter de guerre. Hier nuit, j'ai été cambriolé par un groupe d'hommes armés. Malheureusement, Ils ont pris ma voiture ainsi que tout l'argent que j'avais sur moi.
-Nous sommes désolé pour vous monsieur heureusement que vous êtes encore en vie. La crise s'intensifie de jour en jour. Les rebelles ont pris d'assaut l'aéroport , bientôt ils seront dans la capitale.
Jacques sortit de son sac un appareil photo :
-Le village dans lequel l'on m'hébergea fut le théâtre d'un massacre hors du commun je me demande comment des hommes ont pu commettre une telle atrocité. Si mes assaillants savaient que j'étais journaliste, ils m'auraient arrêtés.
Ma mère se tordit de douleur :
-Maman tout va bien ?
-Oui mon fils sauf que j'ai l'impression que je vais m'évanouir j'ai perdu assez de sang.
-Qu'est-ce qui lui est arrivée ? braya Jacques
-Elle a été victime de viol. Trois hommes l'ont violé et m'ont forcé à regarder la scène.
Soudain, je fis un pas devant et un leger bruit rétentit :
-Mon Dieu, ne bouge pas reste calme surtout reste calme. Ce bruit je le connais ne fais surtout pas le moindre pas.
-Mais Jacques que se passe t'il ? Je ne comprend rien.
-Detend toi mon ami surtout ne fais pas le moindre mouvement, tu viens de marcher sur une mine.
Ma mère poussa un cri de panique :
-ça va aller laisse moi faire.
Jacques s'abaissa, alluma sa torche qu'il prit soin d'attacher sur son front. Il resta un moment immobile comme s'il ne se souvenait plus de rien. Mon cœur bondit au point de toucher mes côtes. Je revis tout ce trajet sur ces routes sanglantes de l'exil. Des cris de ceux- là qui agonisaient sous le regard moqueur des malfaiteurs. En effet, je sentais l'odeur de la mort telle une brise trompeuse qui venait de la vallée des morts. Les pleurs de ma mère me faisaient souffrir. Etais-je sur le point de mourir moi aussi ?
Jacques sortit un couteau de sa poche. Sous mon pied, je pouvais voir cet engin qui pourrait sauter un instant à l'autre et qui pouvait nous reduire en morceaux.
-Mère éloigne toi. Tu en as assez souffert tu ne merites pas ça.
Ma mère en pleurs supplia la divine providence.
Le couteau sectionna un fil. Une minute plus tard, on n'entendit plus rien du tout.
-C'est bon mon cher ami tu peut ôter ton pied.
Je levai doucement mon pied. Soudain un silence précaire.