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Centre de Recherche et d'Action pour la Paix
Amnésie ou frénésie ?
Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Quelque part, dans un pays tropical, sous un ciel nuageux, et un air brumeux, le climat était tellement tempéré que je ne tardais pas à m’acheminer vers la chambre de mon cousin et me glisser tout doucement à côté de lui sous son drap de peur de perturber son sommeil. A cet effet, j’étais entrée dans sa chambre avec une mangue verte en main, un peu de piment bien aromatisé dans une petite assiette et un couteau posé dans l’assiette, raison pour laquelle, après quelques minutes sous la couverture, je me levais pour éplucher ma mangue et je la dégustais copieusement. Après avoir mangé, je déposais l’assiette et le couteau à mon chevet et me gisais à nouveau sous le drap. C’était une chambre au toit en paille, construite à base d’argile. Ces matériaux de construction donnaient un air confortable à ceux dont la capacité financière d’installer un air conditionné ou de s’offrir un ventilateur était limitée. En cas de chaleur, on se servait d’un éventail, ce qui nous donnait une certaine sensation de bien-être dans notre ″petite villa″. Et du coup, je m’enfuyais dans des aphorismes :
De cette chambre, évasive, je voyageais dans le paysage comme si j’étais dans une voiture car, pour moi, je voyage non pas pour arriver à ma destination mais découvrir les beaux paysages. La présence des flores sur notre planète est une nécessité vitale pour les faunes et les Hommes, et, nul ne pourra méconnaître les services environnementaux qu’elles nous rendent. Et donc, contempler les merveilles environnementales était ma plus grande passion.... Je pensais à la nature jusqu’à ce que, comme le martela Sigmund Freud, « le ″moi″ ne devienne plus maitre dans sa propre maison »...
Plaids en main, sur le trottoir, moi, la belle et sensuelle Sybelle, j’aspirais la présence d’un inconnu, l’irrésistible charnel habillé d’un haut blanc laiteux et d’un sexy jean bleu.
Il était charismatique, élégant, beau et grand de taille. Il avait un regard sensationnel et son sourire était si craquant qu’aucune fille ne pouvait lui résister, et c’était mon cas.
Aux pas de caméléon, bras dessus bras dessous, on marchait nonchalamment dans les rues et savourait ces balades romantiques. Les oiseaux, sortant des quatre points cardinaux, gazouillaient, ramageaient et ces cris ont créé en nous une ambiance, le paysage était tellement beau, si beau que je ne saurais le décrire. On marchait encore et encore...Ses douces mains chaleureuses parcouraient le long de ma belle forme et il complimentait cette belle forme à laquelle aucun homme ne peut résister...
Comme dans les séries novelas, il caressa mes joues veloutées avec ses douces mains... Et puis basta !
D’un regard repu d’éros, il se pencha vers moi, et m’embrassa avec tant de tendresse et d’affection que je ne pouvais m’empêcher de le serrer très fort contre ma poitrine. Il m’entrelaça dans ses bras et je sentais ses douces lèvres sur mon cou. Il chantait dans mes oreilles, tel un rossignol. J’avoue qu’il avait la voix de Maître Gims et j’aimerais tant décrire cette voix mais, tellement qu’elle était angélique, elle reste indescriptible. Tout ceci me plongea dans un autre monde, telle ″Alice au pays des merveilles″. Après quelques heures de marches, on abandonnait les rues bitumées pour se promener sur un boulevard. Hélas, l’inconnu sortit un couteau et me disait de me coucher au sol sinon, il n’hésiterait pas à commettre un meurtre. J’étais entre la vie et la mort. Heureusement, j’ai été plus rapide que lui et j’ai arraché le couteau de sa main pour le poignarder. Il se débattait et réussissait à arracher le couteau de ma main...
Subito, je remuais la tête et, « le ″moi″ redevenait maître et possesseur de la nature » comme l’affirmait le fameux Descartes, et je sursautais sur le lit. J’étais toujours sous la défensive quand j’avais ouvert les yeux, je tremblais dans la chambre, ma gorge devenait sèche, mes dents se serrèrent les unes contre les autres, j’avais une chair de poule intensive et j’étais trempée de sueur. J’étais confuse et brusquement, j’ai crié dans la chambre comme si j’interpellais les gens à me secourir ; je faisais des va-et-vient sur le matelas et, soudain, je voyais un homme à côté de moi. Sous l’effet de la phobie, j’ai pris le couteau qui était déjà à mon chevet et sans hésiter, comme les bouchers qui savent manier le couteau, je poignardais violemment mon cochambreur et son ventre fut déchiré comme si c’était une opération chirurgicale. Je le voyais se battre pour revenir à la vie mais, malheureusement, il s’éteignit. C’était après cet acte criminel que je réalisais que l’homme que je venais de tuer non intentionnellement était mon cousin et non l’inconnu qui avait apparu dans mes rêves ou peut-être mes pensées. Tout s’effondrait autour de moi, le temps était aux désolations, j’avais l’impression d’être dans un enfer terrestre et les instants de ma vie n’ont jamais été aussi stressants que ce jour.
Mon grand-père accourut vers la chambre de mon cousin, il ouvrit la porte, à sa grande surprise, j’étais trempée de sang et mon regard était si vide, si innocent et si pitoyable qu’il ne s’attendait pas à découvrir un meurtre. Il avançait lentement vers le matelas et réalisait que je venais de tuer mon cousin, le fils de mon oncle, son petit-fils. Entretemps, il y avait plein de monde dans notre maison et, un inconnu n’avait pas hésité de signaler cet assassinat à la police et cette dernière s’était rendue illico sur la scène du crime. Mon grand-père, sous l’effet de la colère, se jeta sur moi, m’infligeât une bonne paire de gifle et me siffla à l’oreille cette phrase : « je t’ai appris à conquérir le monde avec amour, bravoure et justice mais d’où sors-tu cette violence au suprême degré ?» et me remit aux policiers qui, eux, à leur tour, m’ont conduite en prison. Je fus ainsi menottée derrière les barreaux.
Etais-ce un cauchemar ou réalité ? Etais-ce un châtiment divin?
Le corps de mon cousin, avant l’enterrement, fut soumis à un rite de désenchantement au cours de laquelle toute la famille était soumise au « lavage de sang » afin d’éviter la répétition de pareils décès.
Tous ceux qui étaient informés du crime me jugeaient selon leur entendement. Ainsi, d’aucuns affirmaient que j’avais adhéré un groupe ésotérique sanguinaire. D’autres par contre, pensaient que c’était un début de la folie. Ils avaient raison car ils ne pourraient jamais comprendre ce qui s’était passé. Même moi, j’avais du mal à expliquer mon crime.
« Le malheur ne vient jamais seul » dit-on. Mon grand-père, de son côté, un jour après l’enterrement de son petit-fils, suite à la dépression, rendit l’âme. Pourtant, avant le meurtre, il se portait bien. Il serait encore en vie si je n’avais pas tué mon cousin, pensais-je. Je me sentais coupable de manière implicite de son décès.
Je n’ai jamais été autant désespérée de toute ma vie.
Ma famille (mes autres grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines) m’avait répudiée. Personne ne me rendait visite à l’exception de ma maman qui, elle, m’apportait de temps en temps de la nourriture. C’était elle la seule qui me portait dans son cœur et l’unique famille qui me restait.
Mes ambitions feront dorénavant place à une désolation quotidienne. Pourquoi devrais-je encore vivre ?
On m’aurait dû appliquer la loi de Talion (« œil pour œil, dent pour dent ») pour que je sois morte juste après le meurtre de mon cousin. Ce serait mieux.
J’avais juste besoin que quelqu’un me dise que j’étais en train de rêver, que le meurtre de mon cousin, le décès de mon grand-père et faire la prison pour un homicide involontaire n’étaient que des illusions. J’étais vraiment dans le désarroi au point de ne plus distinguer Dieu du diable parce que je ne savais plus auquel des deux j’appartenais. Ma vie n’était qu’une ordure, rien de plus. Quel serait mon devenir ?
Néanmoins, la belle Sybelle reviendrait-elle à la lumière ou périrait-elle en prison ?
Quelque part, dans un pays tropical, sous un ciel nuageux, et un air brumeux, le climat était tellement tempéré que je ne tardais pas à m’acheminer vers la chambre de mon cousin et me glisser tout doucement à côté de lui sous son drap de peur de perturber son sommeil. A cet effet, j’étais entrée dans sa chambre avec une mangue verte en main, un peu de piment bien aromatisé dans une petite assiette et un couteau posé dans l’assiette, raison pour laquelle, après quelques minutes sous la couverture, je me levais pour éplucher ma mangue et je la dégustais copieusement. Après avoir mangé, je déposais l’assiette et le couteau à mon chevet et me gisais à nouveau sous le drap. C’était une chambre au toit en paille, construite à base d’argile. Ces matériaux de construction donnaient un air confortable à ceux dont la capacité financière d’installer un air conditionné ou de s’offrir un ventilateur était limitée. En cas de chaleur, on se servait d’un éventail, ce qui nous donnait une certaine sensation de bien-être dans notre ″petite villa″. Et du coup, je m’enfuyais dans des aphorismes :
De cette chambre, évasive, je voyageais dans le paysage comme si j’étais dans une voiture car, pour moi, je voyage non pas pour arriver à ma destination mais découvrir les beaux paysages. La présence des flores sur notre planète est une nécessité vitale pour les faunes et les Hommes, et, nul ne pourra méconnaître les services environnementaux qu’elles nous rendent. Et donc, contempler les merveilles environnementales était ma plus grande passion.... Je pensais à la nature jusqu’à ce que, comme le martela Sigmund Freud, « le ″moi″ ne devienne plus maitre dans sa propre maison »...
Plaids en main, sur le trottoir, moi, la belle et sensuelle Sybelle, j’aspirais la présence d’un inconnu, l’irrésistible charnel habillé d’un haut blanc laiteux et d’un sexy jean bleu.
Il était charismatique, élégant, beau et grand de taille. Il avait un regard sensationnel et son sourire était si craquant qu’aucune fille ne pouvait lui résister, et c’était mon cas.
Aux pas de caméléon, bras dessus bras dessous, on marchait nonchalamment dans les rues et savourait ces balades romantiques. Les oiseaux, sortant des quatre points cardinaux, gazouillaient, ramageaient et ces cris ont créé en nous une ambiance, le paysage était tellement beau, si beau que je ne saurais le décrire. On marchait encore et encore...Ses douces mains chaleureuses parcouraient le long de ma belle forme et il complimentait cette belle forme à laquelle aucun homme ne peut résister...
Comme dans les séries novelas, il caressa mes joues veloutées avec ses douces mains... Et puis basta !
D’un regard repu d’éros, il se pencha vers moi, et m’embrassa avec tant de tendresse et d’affection que je ne pouvais m’empêcher de le serrer très fort contre ma poitrine. Il m’entrelaça dans ses bras et je sentais ses douces lèvres sur mon cou. Il chantait dans mes oreilles, tel un rossignol. J’avoue qu’il avait la voix de Maître Gims et j’aimerais tant décrire cette voix mais, tellement qu’elle était angélique, elle reste indescriptible. Tout ceci me plongea dans un autre monde, telle ″Alice au pays des merveilles″. Après quelques heures de marches, on abandonnait les rues bitumées pour se promener sur un boulevard. Hélas, l’inconnu sortit un couteau et me disait de me coucher au sol sinon, il n’hésiterait pas à commettre un meurtre. J’étais entre la vie et la mort. Heureusement, j’ai été plus rapide que lui et j’ai arraché le couteau de sa main pour le poignarder. Il se débattait et réussissait à arracher le couteau de ma main...
Subito, je remuais la tête et, « le ″moi″ redevenait maître et possesseur de la nature » comme l’affirmait le fameux Descartes, et je sursautais sur le lit. J’étais toujours sous la défensive quand j’avais ouvert les yeux, je tremblais dans la chambre, ma gorge devenait sèche, mes dents se serrèrent les unes contre les autres, j’avais une chair de poule intensive et j’étais trempée de sueur. J’étais confuse et brusquement, j’ai crié dans la chambre comme si j’interpellais les gens à me secourir ; je faisais des va-et-vient sur le matelas et, soudain, je voyais un homme à côté de moi. Sous l’effet de la phobie, j’ai pris le couteau qui était déjà à mon chevet et sans hésiter, comme les bouchers qui savent manier le couteau, je poignardais violemment mon cochambreur et son ventre fut déchiré comme si c’était une opération chirurgicale. Je le voyais se battre pour revenir à la vie mais, malheureusement, il s’éteignit. C’était après cet acte criminel que je réalisais que l’homme que je venais de tuer non intentionnellement était mon cousin et non l’inconnu qui avait apparu dans mes rêves ou peut-être mes pensées. Tout s’effondrait autour de moi, le temps était aux désolations, j’avais l’impression d’être dans un enfer terrestre et les instants de ma vie n’ont jamais été aussi stressants que ce jour.
Mon grand-père accourut vers la chambre de mon cousin, il ouvrit la porte, à sa grande surprise, j’étais trempée de sang et mon regard était si vide, si innocent et si pitoyable qu’il ne s’attendait pas à découvrir un meurtre. Il avançait lentement vers le matelas et réalisait que je venais de tuer mon cousin, le fils de mon oncle, son petit-fils. Entretemps, il y avait plein de monde dans notre maison et, un inconnu n’avait pas hésité de signaler cet assassinat à la police et cette dernière s’était rendue illico sur la scène du crime. Mon grand-père, sous l’effet de la colère, se jeta sur moi, m’infligeât une bonne paire de gifle et me siffla à l’oreille cette phrase : « je t’ai appris à conquérir le monde avec amour, bravoure et justice mais d’où sors-tu cette violence au suprême degré ?» et me remit aux policiers qui, eux, à leur tour, m’ont conduite en prison. Je fus ainsi menottée derrière les barreaux.
Etais-ce un cauchemar ou réalité ? Etais-ce un châtiment divin?
Le corps de mon cousin, avant l’enterrement, fut soumis à un rite de désenchantement au cours de laquelle toute la famille était soumise au « lavage de sang » afin d’éviter la répétition de pareils décès.
Tous ceux qui étaient informés du crime me jugeaient selon leur entendement. Ainsi, d’aucuns affirmaient que j’avais adhéré un groupe ésotérique sanguinaire. D’autres par contre, pensaient que c’était un début de la folie. Ils avaient raison car ils ne pourraient jamais comprendre ce qui s’était passé. Même moi, j’avais du mal à expliquer mon crime.
« Le malheur ne vient jamais seul » dit-on. Mon grand-père, de son côté, un jour après l’enterrement de son petit-fils, suite à la dépression, rendit l’âme. Pourtant, avant le meurtre, il se portait bien. Il serait encore en vie si je n’avais pas tué mon cousin, pensais-je. Je me sentais coupable de manière implicite de son décès.
Je n’ai jamais été autant désespérée de toute ma vie.
Ma famille (mes autres grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines) m’avait répudiée. Personne ne me rendait visite à l’exception de ma maman qui, elle, m’apportait de temps en temps de la nourriture. C’était elle la seule qui me portait dans son cœur et l’unique famille qui me restait.
Mes ambitions feront dorénavant place à une désolation quotidienne. Pourquoi devrais-je encore vivre ?
On m’aurait dû appliquer la loi de Talion (« œil pour œil, dent pour dent ») pour que je sois morte juste après le meurtre de mon cousin. Ce serait mieux.
J’avais juste besoin que quelqu’un me dise que j’étais en train de rêver, que le meurtre de mon cousin, le décès de mon grand-père et faire la prison pour un homicide involontaire n’étaient que des illusions. J’étais vraiment dans le désarroi au point de ne plus distinguer Dieu du diable parce que je ne savais plus auquel des deux j’appartenais. Ma vie n’était qu’une ordure, rien de plus. Quel serait mon devenir ?
Néanmoins, la belle Sybelle reviendrait-elle à la lumière ou périrait-elle en prison ?