« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux». C’est sûrement un cauchemar. Oui c’est ça. Aii j'ai mal à la tête. Il faut absolument que je me réveille. Tout ceci n'est pas réel . Mais alors pourquoi ai-je tant de mal à respirer ? J'étouffe ! je touche mon visage; mes yeux sont ouverts et pourtant je ne vois rien. J'essaie de savoir où je suis en examinant avec mes doigts l'espace qui m'entoure . Et là le choc: du sable partout. Il faut absolument que je me calme et que j’essaie de me souvenir. Je prends de petites inspirations et ferme les yeux et là tout me revient : la douleur, les cris, les pleurs, le coup sur la tête et puis plus rien. J'ai l'impression d'avoir été englouti par les ténèbres ; je cris mais personne ne m’entends, toute cette obscurité et toute cette terre autour de moi!!! Soudain ça fait tilt dans ma tête, ce que je refusais de voir. Ce n’est pas un cauchemar, c’est bien pire ; je viens de passer de charybde à scylla. Je n’arrive pas à y croire : ils nous ont enterrés vivants
Une semaine plus tôt
Le sourire aux lèvres, fredonnant et esquissant quelques pas de danse sur le titre "Don ’t Rush" de Young T et Bugsey, je dresse la table et pose le savoureux plat de "foufou accompagné de sauce graine" qu’ils aiment tant et je file prendre une douche tellement impatiente de leur annoncer la nouvelle que je ne tiens plus sur mes jambes. Je me dirige ensuite vers la salle à manger et là je les vois : mes amours, ma raison de vivre.
« Sirius (il m’a toujours appelé comme ça ; disant que je suis sa plus belle étoile "quel charmeur celui-là" )dit moi c’est en quelle honneur ce merveilleux plat ? »
Et bien j’ai une superbe nouvelle à vous annoncer
« Maman ! dit nous ! dit-nous ! » Fait umi en tapant sur la table
« Hé umeyra un peu de tenue à table !» la sermone gentiment Chris
Bon c’est bon mangez d’abord après on verra si je vous raconte
Le diner s’est passé dans un charivari pas possible. Après avoir montée ma fille dans sa chambre, je rejoins Christopher qui m’attend avec un magnifique sourire aux lèvres
« Allez Sirius c’est bon dit moi tout. qu’a- dit le docteur ?»
Ce sont des jumeaux !!! des jumeaux !!!
Et là il me prend dans ses bras et nous fait tournoyer dans la chambre. C’est dans cette euphorie que nous nous endormions quand soudain je suis tirée de mon sommeil par les cris d’umeyra et de Christopher. Je ne comprenais rien mais dans mon esprit encore embrumé, les douleurs et des plaintes me parviennent. Je me rue vers le téléphone et appelle une ambulance, ensuite j’appelle Christian mon beau-frère mais rien ( apparemment il est absent comme toujours). Je retourne au chevet de ma fille qui convulse et essaie de calmer et de la maintenir mais je suis si impuissante. Quelques minutes plus tard l’ambulance arrive et ils sont transportés à l’hôpital. J’entends l’ambulancier parler d’apnée, de coma mais moi je suis comme dans un brouillard. À peine avions-nous posé les pieds à l’hôpital que j’entendis ces mots qui allaient à jamais me hanter:
« plus de pouls, je suis désolée madame, ils sont morts »
Noooooooon !!!!!!! c’est pas vrai umi, chris réveillez-vous, ne me laissez pas. j’hurlais, me débattais et puis plus rien, c’est le trou noir...
Trois jours plus tôt
Je n’avais pas assisté à la prière ou à l’enterrement de mes amours. Je ne me souviens même pas clairement du trajet de Lagos à Shaki. La famille de Christopher a tenu à les enterrer dans son village. Depuis j’étais devenue une épave ; la douleur, les hurlements ont fait de moi une loque humaine. Mais même dans cet état d’hébétude, j’ai remarqué les œillades des uns et des autres, les chuchotements ; je les entendais m’appeler « adjé »(sorcière en yorouba). J’étais perdue dans mes pensées, je pensais à mes bébés qui ne rencontreront jamais leur père et leur sœur quand ils sont venus me voir .
J'ai tout de suite compris que quelque chose clochait. Ils m’ont insultés, mis un bandeau autour des yeux et m’ont conduit dans une cabane où ils m’ont enfermés à clé. Pendant deux jours je suis restée affamée sans prendre de douche. J’étais affaiblie, torturée par la perte de mes amours, par le rejet de ma belle-famille et par leur calomnie. Je fus tirée de mon sommeil par des bruits ; ils étaient revenus
« Démon lève-toi ; ton heure à sonner »
Laissez-moi !!! je vous en prie, je n’ai rien fais
« Lucifer tais-toi !!! tu as tué notre fils et ta propre fille »
Non ce n’est pas vrai
« Tu vas mourir »
S’il vous plait je suis enceinte
« Toi et ton engeance maudite alliez brûler en enfer »
J’ai vu Christian s’approcher de moi et me murmurer « tu aurais dû me choisir » avant de sentir le coup sur ma tête.
Dans les quelques secondes de conscience qu’il me restait j’ai pensé au capharnaüm qu’est devenu ma vie ; du jour au lendemain je n’étais plus Folakè Obima mais « adjé »
Présent
Mon coeur se serre , la peur coule dans mes veines mais la rage est plus forte. Face à cette injustice , à ce crime odieux et infâme mais je suis si impuissante .
Je peine de plus en plus à respirer ; je sens ma fin proche alors je pose mes mains sur mon ventre , adresse un ultime appel au Créateur, une prière pour mes amours et ferme les yeux laissant une dernière larme trempée ma joue .
Une semaine plus tôt
Le sourire aux lèvres, fredonnant et esquissant quelques pas de danse sur le titre "Don ’t Rush" de Young T et Bugsey, je dresse la table et pose le savoureux plat de "foufou accompagné de sauce graine" qu’ils aiment tant et je file prendre une douche tellement impatiente de leur annoncer la nouvelle que je ne tiens plus sur mes jambes. Je me dirige ensuite vers la salle à manger et là je les vois : mes amours, ma raison de vivre.
« Sirius (il m’a toujours appelé comme ça ; disant que je suis sa plus belle étoile "quel charmeur celui-là" )dit moi c’est en quelle honneur ce merveilleux plat ? »
Et bien j’ai une superbe nouvelle à vous annoncer
« Maman ! dit nous ! dit-nous ! » Fait umi en tapant sur la table
« Hé umeyra un peu de tenue à table !» la sermone gentiment Chris
Bon c’est bon mangez d’abord après on verra si je vous raconte
Le diner s’est passé dans un charivari pas possible. Après avoir montée ma fille dans sa chambre, je rejoins Christopher qui m’attend avec un magnifique sourire aux lèvres
« Allez Sirius c’est bon dit moi tout. qu’a- dit le docteur ?»
Ce sont des jumeaux !!! des jumeaux !!!
Et là il me prend dans ses bras et nous fait tournoyer dans la chambre. C’est dans cette euphorie que nous nous endormions quand soudain je suis tirée de mon sommeil par les cris d’umeyra et de Christopher. Je ne comprenais rien mais dans mon esprit encore embrumé, les douleurs et des plaintes me parviennent. Je me rue vers le téléphone et appelle une ambulance, ensuite j’appelle Christian mon beau-frère mais rien ( apparemment il est absent comme toujours). Je retourne au chevet de ma fille qui convulse et essaie de calmer et de la maintenir mais je suis si impuissante. Quelques minutes plus tard l’ambulance arrive et ils sont transportés à l’hôpital. J’entends l’ambulancier parler d’apnée, de coma mais moi je suis comme dans un brouillard. À peine avions-nous posé les pieds à l’hôpital que j’entendis ces mots qui allaient à jamais me hanter:
« plus de pouls, je suis désolée madame, ils sont morts »
Noooooooon !!!!!!! c’est pas vrai umi, chris réveillez-vous, ne me laissez pas. j’hurlais, me débattais et puis plus rien, c’est le trou noir...
Trois jours plus tôt
Je n’avais pas assisté à la prière ou à l’enterrement de mes amours. Je ne me souviens même pas clairement du trajet de Lagos à Shaki. La famille de Christopher a tenu à les enterrer dans son village. Depuis j’étais devenue une épave ; la douleur, les hurlements ont fait de moi une loque humaine. Mais même dans cet état d’hébétude, j’ai remarqué les œillades des uns et des autres, les chuchotements ; je les entendais m’appeler « adjé »(sorcière en yorouba). J’étais perdue dans mes pensées, je pensais à mes bébés qui ne rencontreront jamais leur père et leur sœur quand ils sont venus me voir .
J'ai tout de suite compris que quelque chose clochait. Ils m’ont insultés, mis un bandeau autour des yeux et m’ont conduit dans une cabane où ils m’ont enfermés à clé. Pendant deux jours je suis restée affamée sans prendre de douche. J’étais affaiblie, torturée par la perte de mes amours, par le rejet de ma belle-famille et par leur calomnie. Je fus tirée de mon sommeil par des bruits ; ils étaient revenus
« Démon lève-toi ; ton heure à sonner »
Laissez-moi !!! je vous en prie, je n’ai rien fais
« Lucifer tais-toi !!! tu as tué notre fils et ta propre fille »
Non ce n’est pas vrai
« Tu vas mourir »
S’il vous plait je suis enceinte
« Toi et ton engeance maudite alliez brûler en enfer »
J’ai vu Christian s’approcher de moi et me murmurer « tu aurais dû me choisir » avant de sentir le coup sur ma tête.
Dans les quelques secondes de conscience qu’il me restait j’ai pensé au capharnaüm qu’est devenu ma vie ; du jour au lendemain je n’étais plus Folakè Obima mais « adjé »
Présent
Mon coeur se serre , la peur coule dans mes veines mais la rage est plus forte. Face à cette injustice , à ce crime odieux et infâme mais je suis si impuissante .
Je peine de plus en plus à respirer ; je sens ma fin proche alors je pose mes mains sur mon ventre , adresse un ultime appel au Créateur, une prière pour mes amours et ferme les yeux laissant une dernière larme trempée ma joue .