À la nuit, dans l'onde belle et blonde...

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Dans la cohorte nue des vagues vagabondes
Le silence printanier inonde
Les terres du haut.
Les sarments de vigne s'enroulent au vent de mai,
Et les abeilles frétillent sur leur tambour de miel.
À la nuit, dans l'onde belle et blonde
Où le frimas blêmit,
Le silence printanier inonde de vermeil.

La chaleur répandue en offrande de juillet
Fixe le soleil ému au-dessus des calanques.
Pas un seul rossignol dans le parc au jasmin
Saturé de plaisir et d'insectes guillerets.
À la nuit, la lune longue et brune
Étoffée de moiteur
Annonce le désir des haleines d'agapes.

Oranges amères et sucres roux,
Dessinés à l'été en lumière de Cézanne,
Filtrent un ocre doux
Sur ma robe tarlatane.
Zéphyr a tout donné à ces larges moissons
Et dévale du grand bleu comme une chevelure,
La chaleur s'enfuyant en toute fin de saison
Laisse les cigales sans la moindre tessiture.
À la nuit, au lac dense et noir
Où les lucioles du ciel viennent
Drapées de soie,
L'automne finit sa courbe aux brames et aux abois.

Les couleurs terre de Sienne endormies sous la glace,
Vont reposer leurs poudres durant le froid tenace.
Sous le silence cru qui habille l'aurore,
Un beau loup errant aux chants de Maldoror,
Chasse cruellement le bouquetin agile.
Qu'elles sont loin les saisons où la peau dort encore
Sous le vent chaud des nuits aux abris de la lune.
De quels frémissements la nature infinie
Soulèvera encore le temps des blés jaunis ?
Au creux des souvenirs,
Au beau bleu de l'éther,
Un voile a tout pris sous son manteau de gel
Recouvrant les seins nus en fleurs imaginaires.
À la nuit, aux rives de froids émois,
Le cerf flamboyant toise
De ses bois immenses
Le conte merveilleux de ce nouvel hiver.

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