2100, un autre monde

Un monde bouleversé, un monde où seuls les plus forts peuvent survivre.En 2100, une Terre changée.Comment a-t-on pu en arriver là ? Un retour dans le passé s'impose. 2065 :
«Président, qu'allons-nous faire ? On ne peut pas laisser la Russie continuer ! Elle va finir par tous nous exterminer ! Lançons-la !
-Lancer quoi ?
-La bombe nucléaire Alarma ! Cela fait 10 ans que nous l'avons à disposition ! C'est le moment de s'en servir ! 
-Non, non, non et non, Bob ! Vous savez très bien que si nous la lançons, la Terre sera dévastée.
-Qu'importe ! Les États-Unis ne seront pas atteints.
-Il faut que je réfléchisse. C'est une grosse responsabilité. »
 

Les États-Unis prirent leur décision. Ils allaient envoyer cette bombe. Toute la Russie fut réduite en poussière, ainsi que l'Ukraine, la Biélorussie, la Géorgie et d'autres pays. Contrairement à ce que les Etats-Unis pensaient, le monde entier fut touché. À partir de là, le climat se réchauffa, et la propagation des radiations causa la mort de 75% de la population mondiale. Elle continua de diminuer, car la nourriture et l'eau se firent plus rares. Tous savaient qu'un jour, il n'y aurait plus de quoi manger, qu'ils devraient s'entre-tuer pour pouvoir vivre le plus longtemps possible. Alors ils s'organisèrent.
La Californie fut décimée à cause du groupe qui vivait dans les hauteurs, les Sauvages. Ma soeur Lynn et moi appartenions à ce clan. Il était dirigé par un chef cruel et sans scrupule. C'est à peine si le clan était encore humain. Ils n'hésitaient pas à capturer leurs congénères et à les dévorer. À 13 ans, je n'avais pas connu ce qu'on appelait « l'ancien monde ». Cela ne m'empêchait pas de détester ce qu'il était devenu. Devoir manger d'autres humains, cela me dégoutait au plus haut point. Je faisais tout pour l'éviter. Le jour de ses 15 ans, le chef du clan ordonna à Lynn d'en manger. À partir de ce moment là, elle devint, comme tous les autres, une chasseuse assoiffée de sang. En fait, le chef incorporait à la viande un mélange d'herbes et de plantes qui les rendait violents et avides de chair humaine. Heureusement, les effets ne duraient que quelques jours. J'étais trop jeune pour en consommer, mais quand arriveraient mes 15 ans, je deviendrais comme eux. Cette perspective m'inquiétait.
 

Un jour que j'étais de corvée de chasse, je repérai quelque chose de bizarre. Un feu, au milieu de la forêt ? Je le dis à Michael, un garçon de mon âge qui m'accompagnait. Il me répondit :
«Celui qui l'a allumé n'est pas très malin. Tant mieux pour nous. 
-Attends. Je veux y aller seule pour une fois. 
-Ok. Moi je vais aller près de la rivière. 
-D'accord. Je t'y rejoins tout à l'heure. »
Je me dirigeai donc vers le signal lumineux. Surprise ! Un petit enfant, 8 ans maximum. Il avait l'air malheureux et affamé. Je m'avançai vers lui et lui dis :
« Bonjour. Ça n'est pas très prudent d'allumer un feu. Mon camarade voulait te capturer. Pas moi, ne t'inquiète pas. Vite, file, je te couvr... Ahh ! » criai-je quand on m'attrapa les bras. Je reçus un coup sur la tête et m'évanouis. 
Quand je me réveillai, j'étais dans une tente, attachée à un poteau de bois :
« Ça a marché ! Elle est tombée dans le piège.
-Tu crois qu'elle est importante ? Qu'on pourrait l'échanger contre une trêve ?
-Espérons-le... Ils sont si sauvages que même si on avait attrapé leur chef, ils n'auraient pas cherché à le récupérer. N'est-ce pas ? dit-il en s'adressant à moi.
-Non ! Enfin si. Mon peuple est comme ça, mais pas moi.
-Pourquoi devrais-je te croire ?
-Le chef de mon peuple ajoute quelque chose dans la viande que nous mangeons, c'est ça qui les rend cruels. Mais vu que je n'en mange jamais, je ne suis pas comme eux. Je suis encore trop jeune, les enfants n'en consomment pas.
-Qu'allons-nous faire d'elle ? reprit mon ravisseur.
-Il faut qu'on réfléchisse, répondit le chef. On pourra peut-être négocier une trêve. Installe-la dans une tente et trouve-lui quelque chose à manger. »
 

Finalement, je ne me sentais pas si mal parmi eux. Contrairement à mon peuple, ils n'étaient pas des brutes sanguinaires. Leur but était non pas de faire régner la terreur mais la paix entre tous les peuples. Je pouvais circuler dans le village, j'avais le droit de parler aux autres personnes, et je me liai même d'amitié avec un garçon du nom de Solhi. 
Leurs conditions de vie étaient misérables : ils dormaient dans des tentes de fortune et ne mangeaient pas à leur faim. Malgré ça, j'aurais préféré rester dans ce clan plutôt que de retourner dans le mien. Je me confiai à Solhi. 
« Le conseil doit se réunir dans quelques jours, je vais parler au chef. », décida Solhi.
 
Trois jours plus tard, je fus convoquée pour entendre leur décision :
«Caroline, la situation est compliquée. Malheureusement, nous ne pouvons pas te garder. Nous n'avons pas assez de nourriture et nous ne pouvons pas te rendre à ton peuple car tu pourrais leur révéler l'emplacement de notre village. Nous devons donc te tuer. Demain matin, à l'aube. Je suis désolé.»
A ces mots, je fondis en larmes. Deux gardes vinrent me chercher et m'attachèrent dans une tente. Quand ils partirent, je vis Solhi entrer :
«Ne t'inquiète pas, je vais te sortir de là, me dit-il en sortant un couteau et en défaisant mes liens. Écoute-moi bien. À l'entrée du camp, il y a 2 gardes qui surveillent. Tiens, dit-il en me donnant deux seringues, ce sont des puissants somnifères. Plante-leur dans le bras et pars vite. Compris ?
-Oui. Merci beaucoup, Solhi. 
-Tu vas me manquer.
-Toi aussi. Au revoir», dis-je le dos tourné, pour qu'il ne voie pas les larmes sur mes joues. 
Et je m'enfuis en courant. Je courus sans m'arrêter jusqu'à que je tombe sur 2 gardes de mon clan. Sans un mot, ils m'attrapèrent et m'emmenèrent au village, devant le chef. J'aurais pensé qu'il aurait été content de me retrouver saine et sauve, mais pas du tout :
«On m'a rapporté ceci. Tu as vu un enfant de l'autre clan et tu lui as laissé la vie sauve. Cela peut être considéré comme une trahison.Tu es donc condamnée à passer 1 semaine sans manger. Si tu recommences, je te tuerais.» 
A ces mots, les gardes m'emportèrent et ma torture commença. Au bout d'une semaine, affamée et épuisée, je fus enfin relâchée. Décidément, je détestai ce clan. 
Le soir de ma libération, il y avait une fête au village. Les soldats avait attrapé des gens du clan de Solhi et les avait ramenés. Ils voulaient les jeter du haut de la falaise pour les punir de m'avoir capturée. Tout le clan devait y assister. Tous dispersés, ils attendaient avec impatience l'arrivée des prisonniers. Je reconnus 3 soldats, le petit garçon et... Solhi ! Non ! 
«Ces immondes créatures qui ont osé capturer Caroline vont être tuées. Choisis le premier, me dit le chef.
-Non. Je ne peux pas. Je connais certains d'entres eux. Je refuse de les tuer, dis-je en jetant un regard vers Solhi.
Malheureusement, cela n'échappa pas au chef :
-Je vois, dit-il, notre ancienne prisonnière préfère sauver ces vermisseaux plutôt que d'être fidèle à son clan ! Traîtresse ! vociféra-t-il. Il sera le premier à être tué.
-NON ! criai-je en protégeant Solhi. Si vous voulez le tuer, il faudra me tuer d'abord !
-Aucun problème.
Il arma son arc quand plusieurs personnes du clan vinrent se mettre devant les prisonniers :
-Vous ne pouvez pas faire ça, dit un, ce n'est qu'une enfant.
-Ce massacre a duré trop longtemps, dit un autre.
-Ça ne peut plus continuer, renchérit un troisième. 
Un murmure affirmatif se propagea dans la foule. Et d'un même geste, tous fondirent sur le chef, le ligotèrent et le jetèrent dans la forêt. 
-Solhi ! criai-je en me jetant dans ses bras. Tu m'as tellement manqué ! 
Les retrouvailles furent heureuses. À partir de ce moment là, il n'y eut plus de division. Tous les clans se réunirent en un seul. Notre projet fut de recréer la Terre d'avant. Nous plantâmes des arbres fruitiers, préservâmes les animaux et une loi fut créée, déclarant qu'il était interdit de manger des humains.
 

Caroline a marqué cette nouvelle civilisation grâce à son courage et à son humanité.
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