Autour de moi, le bruit est si intense que je n'attends plus mes pensées. Par chance, car mes pensées me diraient que j'ai les muscles en feu et le cœur qui s'emballe dans ces pulsations cardiaques trop rapides. Je la vois enfin, la ligne d'arrivée. Au moment de la passer, je vois famille et amis crier en cœur. Ce n'est clairement pas la position que j'espérais obtenir, pas à ma dernière course. Mais je me suis promis de terminer ma carrière la tête au haut, alors j'avale ces larmes qui veulent surgir et je lève la tête.
Ma famille et mes amis me sautent dans les bras, décidément, ils ne portent aucune importance à la position qui s'affiche sur le grand écran derrière moi. Ça permet à mon cœur de se desserrer un peu.
Quelques mois plus tard, l'année s'achève. Sur la télévision familiale, le bilan de l'année s'illustre au travers de photos qui déroulent soulignant les évènements marquants. Sur les photos de cette fameuse compétition, on peut me voir afficher un grand sourire. J'embarque dans cette nouvelle année du haut de mes 25 ans, et c'est le premier de ces 25 changements d'années où je ressens dans toutes les fibres de mon corps la fameuse expression anglaise : New year, new me!
En effet, je suis enfin prête à franchir cette étape, celle de me retirer du statut d'athlète professionnel. Croyez-moi, même si ce métier d'athlète semble séduisant, il est beaucoup plus exigent que ce que les médias sociaux s'amusent à laisser croire. J'ai tout de même adoré ces années. Elles ont forgé la personne que je suis devenue et m'ont permis de vivre de ma passion.
Je n'étais donc pas prête à tout arrêter du jour au lendemain. C'est ainsi que j'arrive à mon moi renouveler, ma version 2.0, celle de devenir entraîneure. J'ai tout de suite accepté l'offre de mon club local d'encadrer un groupe de jeunes adolescentes. Bien que plusieurs peuvent voir ce titre comme un travail saisonnier plaisant et divertissant, je ne pouvais m'empêcher d'y voir une grande responsabilité pour moi. En sachant ce que le sport peut apporter à une jeune adolescente, je ne pouvais pas me permettre de faillir à la tâche de transmettre ces bienfaits aux plus grands nombres d'adolescentes possibles, en commençant par celles que j'allais voir évoluer toute l'année.
C'était demain le grand jour, j'allais les rencontrer pour la première fois. C'est évidemment une raison suffisante pour que mon insomnie occasionnelle s'invite. Mes pensées virevoltent dans ma tête. J'essaie d'en attraper quelques-unes aux passages : comment les approcher ? Comment encourager chacune de leur façon de voir le sport? Amateur, échappatoire, victoire...
Le jour arrivé, le stress disparaissait au fur et à mesure que j'apprenais à les connaitre. Toutes hautes en couleur, mais chacune avec leur propre couleur, l'été à leur côté s'annonçait comme un franc succès. Les jours passèrent, leur habileté et forme progressaient à vive allure, mais surtout, on avait réussi à installer un climat de confiance, un espace sur, une échappatoire au vilain monde de l'adolescence et ça pouvait se lire sur leur visage. C'est tout ce que j'espérais.
Le coup de départ est lancé, peu importe qui passera la ligne d'arrivée en premier, elles ont toutes évolué grâce aux valeurs du sport et c'est tout ce qui compte. Mon trac qui saccade ma respiration ne vient donc aucunement de leur performance. J'ai pris une décision un peu étrange lorsqu'une d'entre elles m'a demandé pourquoi je ne participais à la course. Je me suis inscrite à la dernière minute.
Pourquoi arrêter dès que la forme n'est plus optimale? Et si la nouvelle version de moi comprenait aussi des compétitions amateurs? J'ai pratiqué ce sport toute ma vie pour bien plus que des médailles. Le sentiment de la vitesse, cette vitesse que mon propre corps permet d'obtenir. L'adrénaline qui me pousse à accomplir des exploits que je n'aurais jamais cru possibles. J'ai l'impression d'être mon propre héros lorsque je compétitionne. Un héros ne cherche pas à devenir un héros. Il a simplement une tâche difficile et il décide de l'accomplir. Pour être mon héros de la journée, je dois tout laisser sur le parcours. M'abandonner à la course. Quand mon corps me dit de ralentir, ma tête, elle, dit jamais!
Mais malgré tout, sur la ligne de départ, j'ai le trac et je regrette ma décision. J'ai trop d'orgueil pour compétitionner sans être à mon meilleure. Je me revois incapable de forcer à mon plein potentiel et accumuler les déceptions et même si je ne course pour aucun résultat cette fois-ci, il me reste la plus grande peur, celle de simplement ajouter une autre déception à mon palmarès. Je chasse ces pensées de mon esprit. Même si ces mes objectifs de vie ont changé et que je ne m'entraine plus autant sérieusement, j'utilise encore ce sport régulièrement pour me vider la tête en fin de journée. Je m'amuse souvent à faire les entrainements avec les filles que j'entraine. Toutes mes années d'entrainement n'ont pas disparu. Je peux faire de la compétition amateur, que pour moi cette fois-ci. Aucune pression. Mes pulsations reprennent un rythme normal. Je suis dans ma zone. Le coup de départ est lancé! J'oublie tout et je donne tout avec un cœur léger.
Et voilà, la glace est brisée. J'ai trouvé mon nouvel équilibre et j'ai réussi, grâce à elles, à retrouver le plaisir dans la compétition.
Ma famille et mes amis me sautent dans les bras, décidément, ils ne portent aucune importance à la position qui s'affiche sur le grand écran derrière moi. Ça permet à mon cœur de se desserrer un peu.
Quelques mois plus tard, l'année s'achève. Sur la télévision familiale, le bilan de l'année s'illustre au travers de photos qui déroulent soulignant les évènements marquants. Sur les photos de cette fameuse compétition, on peut me voir afficher un grand sourire. J'embarque dans cette nouvelle année du haut de mes 25 ans, et c'est le premier de ces 25 changements d'années où je ressens dans toutes les fibres de mon corps la fameuse expression anglaise : New year, new me!
En effet, je suis enfin prête à franchir cette étape, celle de me retirer du statut d'athlète professionnel. Croyez-moi, même si ce métier d'athlète semble séduisant, il est beaucoup plus exigent que ce que les médias sociaux s'amusent à laisser croire. J'ai tout de même adoré ces années. Elles ont forgé la personne que je suis devenue et m'ont permis de vivre de ma passion.
Je n'étais donc pas prête à tout arrêter du jour au lendemain. C'est ainsi que j'arrive à mon moi renouveler, ma version 2.0, celle de devenir entraîneure. J'ai tout de suite accepté l'offre de mon club local d'encadrer un groupe de jeunes adolescentes. Bien que plusieurs peuvent voir ce titre comme un travail saisonnier plaisant et divertissant, je ne pouvais m'empêcher d'y voir une grande responsabilité pour moi. En sachant ce que le sport peut apporter à une jeune adolescente, je ne pouvais pas me permettre de faillir à la tâche de transmettre ces bienfaits aux plus grands nombres d'adolescentes possibles, en commençant par celles que j'allais voir évoluer toute l'année.
C'était demain le grand jour, j'allais les rencontrer pour la première fois. C'est évidemment une raison suffisante pour que mon insomnie occasionnelle s'invite. Mes pensées virevoltent dans ma tête. J'essaie d'en attraper quelques-unes aux passages : comment les approcher ? Comment encourager chacune de leur façon de voir le sport? Amateur, échappatoire, victoire...
Le jour arrivé, le stress disparaissait au fur et à mesure que j'apprenais à les connaitre. Toutes hautes en couleur, mais chacune avec leur propre couleur, l'été à leur côté s'annonçait comme un franc succès. Les jours passèrent, leur habileté et forme progressaient à vive allure, mais surtout, on avait réussi à installer un climat de confiance, un espace sur, une échappatoire au vilain monde de l'adolescence et ça pouvait se lire sur leur visage. C'est tout ce que j'espérais.
Le coup de départ est lancé, peu importe qui passera la ligne d'arrivée en premier, elles ont toutes évolué grâce aux valeurs du sport et c'est tout ce qui compte. Mon trac qui saccade ma respiration ne vient donc aucunement de leur performance. J'ai pris une décision un peu étrange lorsqu'une d'entre elles m'a demandé pourquoi je ne participais à la course. Je me suis inscrite à la dernière minute.
Pourquoi arrêter dès que la forme n'est plus optimale? Et si la nouvelle version de moi comprenait aussi des compétitions amateurs? J'ai pratiqué ce sport toute ma vie pour bien plus que des médailles. Le sentiment de la vitesse, cette vitesse que mon propre corps permet d'obtenir. L'adrénaline qui me pousse à accomplir des exploits que je n'aurais jamais cru possibles. J'ai l'impression d'être mon propre héros lorsque je compétitionne. Un héros ne cherche pas à devenir un héros. Il a simplement une tâche difficile et il décide de l'accomplir. Pour être mon héros de la journée, je dois tout laisser sur le parcours. M'abandonner à la course. Quand mon corps me dit de ralentir, ma tête, elle, dit jamais!
Mais malgré tout, sur la ligne de départ, j'ai le trac et je regrette ma décision. J'ai trop d'orgueil pour compétitionner sans être à mon meilleure. Je me revois incapable de forcer à mon plein potentiel et accumuler les déceptions et même si je ne course pour aucun résultat cette fois-ci, il me reste la plus grande peur, celle de simplement ajouter une autre déception à mon palmarès. Je chasse ces pensées de mon esprit. Même si ces mes objectifs de vie ont changé et que je ne m'entraine plus autant sérieusement, j'utilise encore ce sport régulièrement pour me vider la tête en fin de journée. Je m'amuse souvent à faire les entrainements avec les filles que j'entraine. Toutes mes années d'entrainement n'ont pas disparu. Je peux faire de la compétition amateur, que pour moi cette fois-ci. Aucune pression. Mes pulsations reprennent un rythme normal. Je suis dans ma zone. Le coup de départ est lancé! J'oublie tout et je donne tout avec un cœur léger.
Et voilà, la glace est brisée. J'ai trouvé mon nouvel équilibre et j'ai réussi, grâce à elles, à retrouver le plaisir dans la compétition.