En vain la peur d’un joug tendre et fatal
Vient m’adjurer d’être de toi guérie :
Un corps, aimé est comme un lieu natal,
Un vif amour est comme une patrie !
Je ne veux plus occuper ma raison
À
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Impérieux mais indolent,
Tu parcours durement la vie,
Ayant jadis connu l’envie
De rêver, d’un cœur triste et lent.
Mais, comme un lutteur qu’on offense,
Tu repousses d’un brusque élan
Ces
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Moi seule je connais ta langoureuse allure,
Tous les autres regards peuvent bien s’y tromper.
Mais j’ai surpris (ô juin, par l’orage estompé !)
Comme un cristal où git l’invisible fêlure,
Ton rire
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Puisque le cœur même, et le temps,
Et les chétives circonstances
Peuvent altérer la constance,
J’ai bien fait de t’aimer autant !
J’ai bien fait de graver mon âme
Sur le joyau de ton
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Tout le ciel d’été me renvoie
Ton image, dont la vapeur
Monte incessamment de mon cœur.
Ah ! que tu sois aussi la proie
De cette mortelle langueur !
– Se pourrait-il vraiment qu’on
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Bien peu de cœurs sont désirants,
Un tiède destin les rassure,
Ils goûtent les faibles mesures,
Les jours égaux, prévus et francs,
L’avenir calme et sans ardeur.
– Il faut plaindre les
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