Zélie et l'opération sauvetage

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"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter". Bernard Werber

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Histoires Jeunesse :
  • 6-8 ans (cycle 2)
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Bonjour ! Je m'appelle Zélie, je suis une fille et j'ai sept ans et un mois. Juste après la rentrée des classes, papa m'a acheté des bottes « coccinelle ». Ces bottes, je les adore : je les mets partout, tout le temps, même quand il ne pleut pas, même au mariage de Tata. En plus, grâce à elles, je vis de sacrées aventures. Je vais te raconter.

Derrière le grillage de la cour de mon école, il y a une mare. Elle n'est pas très grande, mais des grenouilles habitent dedans et, pendant la récré, on peut même les entendre chanter.
Jeudi, mon maître, monsieur Pouig, a décidé d'emmener ma classe visiter la mare. Il a dit qu'on allait observer les plantes et les animaux qui vivent dedans. Avec Léandre, mon meilleur copain, on s'est vite mis en rang, car on était super contents d'y aller.

Quand nous sommes arrivés à la mare, monsieur Pouig nous a montré des têtards. Il nous a expliqué qu'ils étaient des petits êtres vivants qui allaient se transformer en grenouilles. Ensuite, en chuchotant, il nous a fait voir un bel oiseau qui avait de grandes pattes, un bec allongé très pointu et un long cou.
Pile lorsque monsieur Pouig nous disait que cet oiseau était un héron, et qu'il venait à la mare pour trouver sa nourriture, une chose incroyable est arrivée : d'un coup vif, le héron a plongé son bec dans l'eau et l'a ressorti avec une grenouille dedans ! Mais elle gigotait tellement que le héron l'a lâchée ! La pauvre grenouille est retombée dans la mare et s'est mise à nager vers moi, poursuivie par le héron qui courait après son déjeuner. C'était horrible ! Léandre, qui ne voulait pas voir ça, se cachait les yeux, et moi je criais pour faire fuir l'oiseau. Après, tout s'est passé très vite, le héron s'est envolé et la grenouille, dans un bond spectaculaire, a sauté... dans ma botte ! Monsieur Pouig et les autres élèves, qui étaient occupés à regarder l'oiseau, n'ont rien remarqué du tout, et moi je n'ai rien dit à personne !

C'est comme ça que je suis retournée en classe avec une petite grenouille dans ma botte.
Au début, elle devait se sentir en sécurité, car elle ne bougeait pas beaucoup. Mais au bout d'une heure, certainement parce qu'elle avait trop chaud, la grenouille s'est mise à remuer, puis à grimper le long de ma jambe. Elle me faisait tellement de chatouilles que je me retenais de rigoler. Léandre, assis à côté de moi, me regardait d'un drôle d'air. Lorsque ses yeux ont vu la grenouille sur ma cuisse, sa bouche s'est ouverte en grand et, avant qu'il ne dise un mot, la grenouille a sauté sur ma table. Alors là, je ne riais plus du tout ! Ma table étant juste à côté du bureau de monsieur Pouig, il fallait vraiment que j'attrape la grenouille avant qu'il ne la voie. Léandre, qui avait tout compris au problème, a tenté de la récupérer. Mais la grenouille, rapide comme l'éclair, a sauté dans le sac de monsieur Pouig, celui où il range sa trompette pour l'activité musicale. Une catastrophe ! Car justement, le maître venait de nous dire de ranger notre cahier « Découverte du Monde » pour sortir celui des « Chansons » !

À chaque fois que l'on commence l'activité musique, monsieur Pouig nous joue un petit air de trompette. Toute la classe adore ce moment, mais cette fois, je n'avais pas du tout envie qu'il plonge la main dans son sac... Pourtant, c'est ce qu'il a fait. Comme d'habitude, il a pris sa trompette, l'a portée à sa bouche et, au moment où il allait souffler dedans, un immense « COÂÂÂ » a retenti. En classe, tout le monde était surpris et le maître aussi !

Sous le rire des autres élèves, monsieur Pouig a retourné sa trompette et a regardé à l'intérieur. Délicatement, il en a sorti la grenouille et, me regardant droit dans les yeux, a dit : « Tiens donc ! Je me demande bien comment elle est arrivée ici, cette petite grenouille ! »
Léandre a regardé ses pieds. Moi, je suis devenue rouge comme une tomate, mais je n'ai rien dit du tout. Le maître m'a dit : « Zélie, s'il te plait, va vite voir madame Ragougnasse à la cantine, demande lui de te donner une de ses petites boites en plastique et, surtout, n'oublie pas le couvercle ! »

De retour en classe avec la boite, monsieur Pouig m'a indiqué comment faire des petits trous sur le couvercle pour laisser passer l'air. Puis, après avoir mis un peu d'eau dedans, il y a placé la grenouille. Ensuite, il nous a expliqué que, sans eau, ce petit animal risquait de s'assécher, et que pour vivre heureux, il devait retourner à la mare et retrouver sa liberté.

Après la classe, juste avant que Papa vienne me chercher, j'ai demandé à monsieur Pouig si je pouvais ramener la petite grenouille à la mare. Il me l'a confiée en me disant de bien en prendre soin, ce que j'ai fait !

Papa, qui était content de faire ce petit détour, m'a aidée à relâcher la grenouille. Elle était bien contente de retrouver sa maison ! C'est alors que dans l'herbe j'ai vu des petites billes toutes noires. Papa m'a dit que c'était des crottes de lapin... C'est drôle comme les crottes de lapin ressemblent à des pépites de chocolat ! Mais ça, c'est une autre d'histoire...

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Image de Zélie et l'opération sauvetage
Illustration : Mathilde Ernst

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