Je vais te noyer
Mon amour
Et déposer ton corps
Au profond de l'amer
Tes cheveux flotteront
À fleur d'eau
À fleur de
... [+]
Les pognes du Père
il y a
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Finaliste
Jury
Jury
Elles ont monté des murs
Et des béchamels
Elles ont fait des boutures
Récolté du miel
Elles ont serré des mains
D'une poigne honnête
Elles ont fait des câlins
Et les marionnettes
Les pognes du Père
Elles ont conduit des chars
Au temps des bidasses
Imité les soudards
Tiré au Famas
Poussé des balançoires
Soigné des bobos
Elles ont servi à boire
Fumé des Goldo
Les pognes du Père
Elles ont planté des tentes
Fait du stop tranquille
Du temps où l'eau courante
Ne courait qu'en ville
Elles ont fait les vendanges
En août le tabac
Elles ont fait des vidanges
Et mondé les noix
Les pognes du Père
Elles ont été tenailles
Montées sur vérins
Quand fallait qu'elles travaillent
Au four au moulin
Pour bâtir maçonner
Outil inusable
Des toits des amitiés
Des châteaux de sable
Les pognes du Père
C'est comme si un vannier
Sans osier rotin
Avait fait un panier
Avec de l'airain
Et si on regarde bien
On lit des histoires
Qui racontent le chemin
Elles sont la mémoire
Les pognes du Père
Comme un cœur qui battait
Elles ont applaudi
Le tonton qui chantait
Les dimanches midi
Elles ont ouvert la porte
Ont tendu les bras
Elles sont en quelques sortes
Un bouquet de doigts
Les pognes du Père
Ont joué du piochon
Planté des salades
Elles ont pris un bâton
Pour les promenades
Affûté l'Opinel
Devancé l'aurore
Pour cueillir chanterelles
Et trompettes de mort
Les pognes du Père
Ont passé les vitesses
De la vieille deudeuche
Attrapé la réglisse
Au fond du vide-poche
Elles ont de machinal
Ce geste mille fois vu
Faire du feu dans le poêle
Un bouillon dessus
Les pognes du Père
Ont tondu des moutons
Et plumé des oies
Caressé des chatons
Et coupé du bois
Elles ont jeté du blé
Aux canards aux poules
Elles n'ont jamais tremblé
Pour tirer aux boules
Les pognes du Père
Ont étreint des menottes
Manié le hochet
Joué à la belote
Et aux ricochets
Fait briller sous ma frange
Mes yeux par magie
Et d'une écorce d'orange
Créer une bougie
Les pognes du Père
Elles contiennent des mystères
Au creux de leurs poings
Des secrets où se terrent
Blessures et chagrins
Elles gardent des silences
Comme des étincelles
Des douleurs de l'enfance
Envolées au ciel
Les pognes du Père rappellent
L'époque du temps
Où n'étaient virtuels
Que nos rêves d'enfants
Elles n'ont jamais cherché
Comme le cœur d'une cible
À aller décrocher
Un rêve impossible
Elles n'auraient pas voulu
D'une vie paillettes
Mais elles sont goulues
De joies simples discrètes
Elles ont le caractère
D'où elles sont issues
Des mains les pieds sur terre
Et le cœur dessus.
Et des béchamels
Elles ont fait des boutures
Récolté du miel
Elles ont serré des mains
D'une poigne honnête
Elles ont fait des câlins
Et les marionnettes
Les pognes du Père
Elles ont conduit des chars
Au temps des bidasses
Imité les soudards
Tiré au Famas
Poussé des balançoires
Soigné des bobos
Elles ont servi à boire
Fumé des Goldo
Les pognes du Père
Elles ont planté des tentes
Fait du stop tranquille
Du temps où l'eau courante
Ne courait qu'en ville
Elles ont fait les vendanges
En août le tabac
Elles ont fait des vidanges
Et mondé les noix
Les pognes du Père
Elles ont été tenailles
Montées sur vérins
Quand fallait qu'elles travaillent
Au four au moulin
Pour bâtir maçonner
Outil inusable
Des toits des amitiés
Des châteaux de sable
Les pognes du Père
C'est comme si un vannier
Sans osier rotin
Avait fait un panier
Avec de l'airain
Et si on regarde bien
On lit des histoires
Qui racontent le chemin
Elles sont la mémoire
Les pognes du Père
Comme un cœur qui battait
Elles ont applaudi
Le tonton qui chantait
Les dimanches midi
Elles ont ouvert la porte
Ont tendu les bras
Elles sont en quelques sortes
Un bouquet de doigts
Les pognes du Père
Ont joué du piochon
Planté des salades
Elles ont pris un bâton
Pour les promenades
Affûté l'Opinel
Devancé l'aurore
Pour cueillir chanterelles
Et trompettes de mort
Les pognes du Père
Ont passé les vitesses
De la vieille deudeuche
Attrapé la réglisse
Au fond du vide-poche
Elles ont de machinal
Ce geste mille fois vu
Faire du feu dans le poêle
Un bouillon dessus
Les pognes du Père
Ont tondu des moutons
Et plumé des oies
Caressé des chatons
Et coupé du bois
Elles ont jeté du blé
Aux canards aux poules
Elles n'ont jamais tremblé
Pour tirer aux boules
Les pognes du Père
Ont étreint des menottes
Manié le hochet
Joué à la belote
Et aux ricochets
Fait briller sous ma frange
Mes yeux par magie
Et d'une écorce d'orange
Créer une bougie
Les pognes du Père
Elles contiennent des mystères
Au creux de leurs poings
Des secrets où se terrent
Blessures et chagrins
Elles gardent des silences
Comme des étincelles
Des douleurs de l'enfance
Envolées au ciel
Les pognes du Père rappellent
L'époque du temps
Où n'étaient virtuels
Que nos rêves d'enfants
Elles n'ont jamais cherché
Comme le cœur d'une cible
À aller décrocher
Un rêve impossible
Elles n'auraient pas voulu
D'une vie paillettes
Mais elles sont goulues
De joies simples discrètes
Elles ont le caractère
D'où elles sont issues
Des mains les pieds sur terre
Et le cœur dessus.

Pourquoi on a aimé ?
En évoquant ces pognes qui ont vécu mille situations, l'auteur dresse en fait le portait « du Père ». C'est le récit de sa vie qui perce et
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Pourquoi on a aimé ?
En évoquant ces pognes qui ont vécu mille situations, l'auteur dresse en fait le portait « du Père ». C'est le récit de sa vie qui perce et