Écrins offerts au pied comme gants élégants,
Ressorts de beaux efforts lorsque gonflent les voiles,
Ultime essor des corps
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LE VERRE D'EAU ( Aix-les-Bains )
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Les belles tournoyaient comme des galaxies
Dans un air froufroutant de robes et jupons,
De l'étreinte parfois germinaient des envies
Réveillant l'œil éteint des galants pudibonds.
Aix *, dont les Grands Bains attiraient par milliers
Souffreteux, claudicants et carcasses tordues
Pour un franc proposait en gobelet d'osier,
Un verre d'eau bénite aux vertus reconnues.
Mais en réalité le modeste breuvage
Servait surtout de passe aux fêtards aguerris
Faux couples réguliers, enchantés qu'à leur âge,
On s'éclate en plein jour comme en boîte de nuit.
Le badaud s'étonnait de l'étrange bâtisse :
« Le Verre d'eau » trônait, indiscret, transparent,
On y voyait valser Alain, avec Alice,
On s'en doutait un peu, serrés, étonnamment.
Cent refrains familiers s'envolaient du piano,
Les javas décoiffaient chapeaux-plumes et franges
Brésilienne bossa, ravélien Boléro
Le pianiste était chaud et le curiste aux anges.
Yes ! Un jazz newyorkais, pourquoi pas, soyons fous !
La musique enchaînait un bebop d'Amérique,
Rappelant cette époque où la France à genoux
Sentait la Liberté venir de l'Atlantique.
Saturne a englouti l'Aquarium insolite
Où chansons et podiums forçaient la bonne humeur,
Décalé, dérisoire, on supprima le rite
Fini le temps du rire et du merle moqueur !
* Même si "Aix-les-Bains" compte pour trois pieds, pour " AIX " seul, en lisant tout haut, j'ai décidé d'en compter deux.
Bravo De l’air pour ce récit vécu de l’intérieur comme je le vois dans vos commentaires.
C’est émouvant, cette tranche de vie ! 🎼🎹🎼