Sourdine au fond de ton absence
Il y a des crimes que la distance
Rend impossibles à négocier

*

Je ne sais pas dans quel port tu lutines
À quel cœur tu t'accroches, à quelle ville
À quels mots silencieux, à quels pas immobiles
Je ne sais pas dans quelle mort tu t'obstines

Moi j'ai le cœur à vif, l'attente et c'est tout
Pas grand chose à porter à mes lèvres futiles
Ma bouteille de vin – ô breuvage alibile
J'ai tes mots ton absence le creux de ton cou

Va savoir où me portent mes mots malhabiles
Ce creux qui grandit, tu vois je tombe dedans
Je voudrais jamais n'en sortir vivant
Tomber à tes bras – tu parles d'une tuile !

Regarder cent fois le vide du répondeur
Pas de mots, de messages – le silence supprime
L'espoir. Qui est coupable du crime ?
Je suis seul ; la nuit est noire à cette heure.