Comme tous les jours, je me suis installé chez Louise pour boire mon café et lire le journal. Louise, elle tient un des bistrots qui jouxtent la place Saint-Epvre, une place à la fois calme et ... [+]
La fermière voyant son vieux coq empâté
Prit sur-le-champ la décision
De bonnement le trucider.
Le roi gallinacé risquait la commotion.
De plus, le harem volatile
En caquetant s'était fort plaint
Des ardeurs rares et fragiles
Du mâle fatigué, aux amours peu enclin.
Chantecler en somme, était bec inutile
N'assurant pas même le réveil au matin.
Une révolution couvait en basse-cour
Que Perrette étouffa dans l'œuf, déterminée.
Éludant le moindre discours
Et armée du tranchoir récemment affûté,
De retour au logis, la dame s'activa,
Et sans plus barguigner, le coq fut sacrifié.
La belle au cœur d'acier découpa, disséqua
L'animal trépassé, en sauce cuisiné.
Confiant les durs travaux au jouvenceau voisin,
Le fermier, avachi, se mouvait là, sans hâte,
Bâillait seul dans un coin, s'endormait dans le foin,
Tire-au-flanc patenté, gros et gras coq en pâte.
Entre four et moulin, sa femme vit soudain
Tout à la fois l'outil et l'indolent mari.
Il est de ces idées... parfois naissant d'un rien
Et pensant aux baisers de velours du commis...
Mieux valait un coquin que ce vieillard chafouin !
Elle empoigna la hache en maîtresse insoumise,
Prête à faire endurer au conjoint usagé
Identique destin qu'à la volaille occise...
Mais l'alléchant fumet du ragoût mitonné
Ébranla son courroux ; c'était partie remise.
De l'encombrant mari, la fin fut repoussée.
La Faucheuse en ces lieux trancherait à sa guise.
Perrette s'attabla, l'appétit aiguisé
Convia le commis, s'accorda gourmandise
Goûtant à toute chair, conduite réprouvée
Si ce n'est par l'époux, tout au moins par l'église.
Quand l'eau à la bouche vous vient,
C'est preuve de civilité
Que partager entre voisins
Et bonne chère et doux péchés.
Prit sur-le-champ la décision
De bonnement le trucider.
Le roi gallinacé risquait la commotion.
De plus, le harem volatile
En caquetant s'était fort plaint
Des ardeurs rares et fragiles
Du mâle fatigué, aux amours peu enclin.
Chantecler en somme, était bec inutile
N'assurant pas même le réveil au matin.
Une révolution couvait en basse-cour
Que Perrette étouffa dans l'œuf, déterminée.
Éludant le moindre discours
Et armée du tranchoir récemment affûté,
De retour au logis, la dame s'activa,
Et sans plus barguigner, le coq fut sacrifié.
La belle au cœur d'acier découpa, disséqua
L'animal trépassé, en sauce cuisiné.
Confiant les durs travaux au jouvenceau voisin,
Le fermier, avachi, se mouvait là, sans hâte,
Bâillait seul dans un coin, s'endormait dans le foin,
Tire-au-flanc patenté, gros et gras coq en pâte.
Entre four et moulin, sa femme vit soudain
Tout à la fois l'outil et l'indolent mari.
Il est de ces idées... parfois naissant d'un rien
Et pensant aux baisers de velours du commis...
Mieux valait un coquin que ce vieillard chafouin !
Elle empoigna la hache en maîtresse insoumise,
Prête à faire endurer au conjoint usagé
Identique destin qu'à la volaille occise...
Mais l'alléchant fumet du ragoût mitonné
Ébranla son courroux ; c'était partie remise.
De l'encombrant mari, la fin fut repoussée.
La Faucheuse en ces lieux trancherait à sa guise.
Perrette s'attabla, l'appétit aiguisé
Convia le commis, s'accorda gourmandise
Goûtant à toute chair, conduite réprouvée
Si ce n'est par l'époux, tout au moins par l'église.
Quand l'eau à la bouche vous vient,
C'est preuve de civilité
Que partager entre voisins
Et bonne chère et doux péchés.
Allez, hop, j'mange de la dinde ce soir.