j’ai l’âme jeune
et le front haut
d’apparence
mais mon regard fuit
mon âme est lourde d’années
lourde de siècles
mon âme pèse mille ans
je suis le marginal
le prisonnier
le banni
le méprisé
l’abhorré
un jour
a phalère
j’embarque vers phocée
l’ostracon mille fois s’est vu graver mon nom
je quitte ma terre
mes aïeux
je suis l’exilé
plus tard
je meurs
une lame me fend la nuque
je la sens
je pense à saint-chamond
je suis ravachol
je suis le marginal le criminel l’anarchiste
ainsi ai-je vécu des centaines d’autres temps
des centaines d’autres moments
je me revois
sous les décombres de guernica
l’ombre des bombes sur les yeux
esclave j’ai suivi spartacus
et des siècles plus tard luxemburg et liebnecht
j’ai écrit pour les révolutions de france et de navarre
j’ai visité artaud
à rodez
et j’en suis revenu meurtri
ainsi ai-je vécu aux riches heures de l’histoire
qu’en ai-je gardé
rien
c’est cette vie qui me ronge le plus
l’exil la mort la honte
ne sont rien
face à l’absence
je sais que la douleur existe
je sais que le mal est immense
j’ai vu l’ombre sur mes yeux descendre comme un voile
et mes mots se perdre dans mes larmes vives
sous ma peau que les draps bleus dévoilent
ma douleur est un feu que ton souvenir avive
les larmes coulent sur mes joues graciles
et ma peau sanglante que les draps bleus dévoilent
ma douleur est un feu que ton souvenir avive
et le front haut
d’apparence
mais mon regard fuit
mon âme est lourde d’années
lourde de siècles
mon âme pèse mille ans
je suis le marginal
le prisonnier
le banni
le méprisé
l’abhorré
un jour
a phalère
j’embarque vers phocée
l’ostracon mille fois s’est vu graver mon nom
je quitte ma terre
mes aïeux
je suis l’exilé
plus tard
je meurs
une lame me fend la nuque
je la sens
je pense à saint-chamond
je suis ravachol
je suis le marginal le criminel l’anarchiste
ainsi ai-je vécu des centaines d’autres temps
des centaines d’autres moments
je me revois
sous les décombres de guernica
l’ombre des bombes sur les yeux
esclave j’ai suivi spartacus
et des siècles plus tard luxemburg et liebnecht
j’ai écrit pour les révolutions de france et de navarre
j’ai visité artaud
à rodez
et j’en suis revenu meurtri
ainsi ai-je vécu aux riches heures de l’histoire
qu’en ai-je gardé
rien
c’est cette vie qui me ronge le plus
l’exil la mort la honte
ne sont rien
face à l’absence
je sais que la douleur existe
je sais que le mal est immense
j’ai vu l’ombre sur mes yeux descendre comme un voile
et mes mots se perdre dans mes larmes vives
sous ma peau que les draps bleus dévoilent
ma douleur est un feu que ton souvenir avive
les larmes coulent sur mes joues graciles
et ma peau sanglante que les draps bleus dévoilent
ma douleur est un feu que ton souvenir avive