Nous allions souvent jouer au bord de la voie ferrée. A une vingtaine de minutes du village, le grand champ de la Prade se terminait par un coteau abrupt couvert de broussailles qui descendait ... [+]

Ta lèvre tremble sur ma lèvre et c'est étrange
Et familier aussi, comme une vibration.
Ma main immobile sent ton ondulation
Ou la pressent plutôt comme elle s'en arrange.
Je n'entends pas ta voix, pourtant elle demande :
« Tu te souviens d'avant ? Du temps de Babylone ?
Des rumeurs de la rue, de l'appel des marchandes,
Des porches décorés de nymphes et de faunes,
Des visages sculptés aux creux des encoignures ?
Des jardins en surplomb, et de tous les parfums,
Des cascades de fleurs qui ombraient les fruits mûrs ?
Et l'eau qui jaillissait au milieu des bassins,
Sous la statue qui voyait au-delà des mers ?...
Ces cadrans qui marquaient nos balades solaires ?
— Je me rappelle les airs du joueur de flûte,
J'ai souvenir de tout, mais pas de nos disputes. »
Ta lèvre tremble sur ma lèvre et c'est étrange
Et familier aussi, comme une vibration.
Ma main immobile sent ton ondulation
Ou la pressent plutôt comme elle s'en arrange.
Ta voix a bien changé, elle m'a murmuré
Qu'il ne suffira pas de répéter cent fois
La même phrase et de sourire au même endroit...
Ça ne suffira pas pour te faire rester.
Il faudra un amour dur comme une opaline,
Léger comme un pollen et poli comme un marbre.
Il faudra que les fleurs remontent dans les arbres,
Que l'antique cité renaisse de ses ruines.
Il faudra, quand les eaux reviendront vers la source,
Les trilles d'un grillon au travers de la mousse.
Il faudra que le jour concentre ses rayons
Pour enflammer la nuit au bout de l'horizon.
Je n'entends pas ta voix, pourtant elle demande :
« Te souviens-tu vraiment du temps de Babylone ?
Peut-être y aurait-il erreur sur la personne ?
— Ça va me revenir, il faut que tu m'attendes. »
Ton souffle caresse mon souffle et me répond
Que l'heure tourne, il dit. Il dit que tu t'en vas ;
Je ne vois pas tes yeux, ils sont déjà là-bas.
Où s'en vont les danseurs, où s'en vont les chansons ?
Alors tout me revient... Je te dois un aveu.
Ma bouche parlera de tout ce que tu veux
Et mon rire mordra ton oreille de joie.
Je sens le battement. Il faut que tu pardonnes.
C'est que depuis toujours, je n'ai aimé que toi.
Ce qui remonte au moins au temps de Babylone !
Il n'y a plus d'horloge, il n'y a plus de peur.
J'ai un portrait de toi imprimé dans le cœur.
Et familier aussi, comme une vibration.
Ma main immobile sent ton ondulation
Ou la pressent plutôt comme elle s'en arrange.
Je n'entends pas ta voix, pourtant elle demande :
« Tu te souviens d'avant ? Du temps de Babylone ?
Des rumeurs de la rue, de l'appel des marchandes,
Des porches décorés de nymphes et de faunes,
Des visages sculptés aux creux des encoignures ?
Des jardins en surplomb, et de tous les parfums,
Des cascades de fleurs qui ombraient les fruits mûrs ?
Et l'eau qui jaillissait au milieu des bassins,
Sous la statue qui voyait au-delà des mers ?...
Ces cadrans qui marquaient nos balades solaires ?
— Je me rappelle les airs du joueur de flûte,
J'ai souvenir de tout, mais pas de nos disputes. »
Ta lèvre tremble sur ma lèvre et c'est étrange
Et familier aussi, comme une vibration.
Ma main immobile sent ton ondulation
Ou la pressent plutôt comme elle s'en arrange.
Ta voix a bien changé, elle m'a murmuré
Qu'il ne suffira pas de répéter cent fois
La même phrase et de sourire au même endroit...
Ça ne suffira pas pour te faire rester.
Il faudra un amour dur comme une opaline,
Léger comme un pollen et poli comme un marbre.
Il faudra que les fleurs remontent dans les arbres,
Que l'antique cité renaisse de ses ruines.
Il faudra, quand les eaux reviendront vers la source,
Les trilles d'un grillon au travers de la mousse.
Il faudra que le jour concentre ses rayons
Pour enflammer la nuit au bout de l'horizon.
Je n'entends pas ta voix, pourtant elle demande :
« Te souviens-tu vraiment du temps de Babylone ?
Peut-être y aurait-il erreur sur la personne ?
— Ça va me revenir, il faut que tu m'attendes. »
Ton souffle caresse mon souffle et me répond
Que l'heure tourne, il dit. Il dit que tu t'en vas ;
Je ne vois pas tes yeux, ils sont déjà là-bas.
Où s'en vont les danseurs, où s'en vont les chansons ?
Alors tout me revient... Je te dois un aveu.
Ma bouche parlera de tout ce que tu veux
Et mon rire mordra ton oreille de joie.
Je sens le battement. Il faut que tu pardonnes.
C'est que depuis toujours, je n'ai aimé que toi.
Ce qui remonte au moins au temps de Babylone !
Il n'y a plus d'horloge, il n'y a plus de peur.
J'ai un portrait de toi imprimé dans le cœur.

Babylone et ses jardins
J’ai fermé les yeux et j’y étais
je découvre vos écrits et m'abonne à votre page !
et j'ai aimé et remarqué que le vers sur le grillon n'a que 11
syllabes , pour le vers final une petite suggestion , c'est d'inverser le premier hémistiche pour éviter les hiatus du "i i"
ce qui rendrait le vers plus harmonieux
de toi, j'ai ce portrait imprimé dans le cœur
Les trilles d'un grillon au travers la mousse.
Cette fois ça y est. Merci encore Martyne :)