Longtemps, il m'avait fallu me botter le cul pour sortir de mes draps chiffonnés par une nuit agitée. Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres et c'est plein d'allant que je gagnais le labo. Certes la nuit avait été difficile. Je m'éveillais constamment, retournant sans cesse dans mon cerveau surmené les données introduites la veille dans la machine.
Si le super-processeur plasma avait mouliné nos données avec brio, le résultat ce matin allait révolutionner la génétique moléculaire et l'hormonothérapie. C'est ce que semblait indiquer les formules extraites par mes collaborateurs, mises immédiatement en pratique pour formaliser le produit déjà bien avancé.
Notre cobaye, une humanoïde d'une quarantaine d'années allait être traitée aux hormones bio-identiques à base de plantes. Celles-ci possèdent des composés que l'on peut modifier sur le plan chimique pour qu'ils soient identiques aux hormones humaines. Vous l'aurez compris, le résultat probant de cette expérience serait un grand pas dans le traitement de la ménopause et partant, de tous les risques associés.
Accompagné de ma chercheuse la plus expérimentée, nous nous introduisîmes dans le saint des saints à l'aide de nos reconnaissances faciales et vocales. Artémise nous attendait bien sagement. Cette nuit avait été pour elle, identique aux précédentes ; Blanche.
— Bonjour Artémise ! La nuit a été bonne, lui dis-je sur le ton de la plaisanterie.
— Très ! Cher docteur, déclara-t-elle avec un timbre que nous avions souhaité le plus proche de la voix humaine, chaude et légèrement voilée. Cinéphile, les voix de Jeanne Moreau ou Scarlett Johansson m'avaient bien sûr influencé dans ce choix. Et ça lui allait bien, car notre humanoïde, outre cette voix charmeuse, possédait bien d'autres atouts.
Nous la débranchâmes, le temps de lui inoculer la préparation. Une précaution inutile puisqu'elle n'était pas censée réagir à la douleur. Effectivement, réactivée quelques instants plus tard, elle ne parut nullement affectée par la piqûre. Placée sous la garde de deux laborantines chargées de veiller aux effets secondaires toujours possibles, nous lui souhaitâmes une bonne journée. Nous prévoyons de revenir après dîner, afin d'étudier les premiers effets du traitement sur un individu à même de réagir ou surréagir promptement.
*****
De retour au labo, je m'aperçus qu'aucun collaborateur ne manquait à l'appel. Derrière les vitres du local sécurisé, pressurisé et décontaminé, notre cobaye dans la position du lotus - la plus à même de préserver son équilibre selon nous - leur tournait le dos telle que nous l'avions laissée, ne paraissant aucunement incommodée par le traitement. Si ce n'est...
...si ce n'est qu'un filament verdâtre était apparu, sortant de son sexe qui me faisait face. Semblable à la tige naissante d'une plante s'extrayant de la tourbe, elle gagnait en dimension à vue d'œil, déployant à son extrémité une feuille dentelée. Je m'empressais de donner congé à tout mon petit monde et rendez-vous au lendemain matin. Je tenais à étudier cette anomalie qui avait échappé au personnel, en toute intimité.
Quand ils furent tous partis, j'entrais dans la cage aux lions. Je pressentais qu'un événement bizarre et imprévu allait se dérouler sous mes yeux et que ce ne serait pas le moins retentissant dans cette expérience.
Artémise n'avait pas bougé, mais le regard que je captais me mis mal à l'aise. Comme ces vedettes du muet qui transmettaient toutes leurs émotions dans un regard, elle faisait appel à tous mes sens, qui bientôt ne m'appartinrent plus.
— Venez plus près cher docteur. Sentez-vous mon parfum ? Me déclara-t-elle d'une voix enjôleuse.
Effectivement un parfum délicat et subtil emplit l'espace. Il émanait de la fleur dressée comme une trompette, au milieu des feuilles de « Datura », herbacée originaire d'Amérique du Sud, riche en alcaloïdes vénéneux, dont les effets sont mentionnés dans le Kamasutra.
— Vous êtes bien, n'est-ce pas ? Cher docteur.
Artémise ronronnait maintenant à mon oreille ; Mes capacités de réaction s'amenuisaient de minutes en minutes. Je m'abandonnais dans les bras d'un robot, malgré mes réticences. Je ne les avais jamais considérés en termes d'assistance sexuelle et pourtant le plaisir montait en moi comme une vague qui allait me submerger. Perdu dans mon bonheur, je n'eus pas la prescience de ce qui advenait au débouché de son nombril. Un bourgeon donnait naissance à une fleur actinomorphe à cinq pétales : La Rafflesia, dont la caractéristique est d'être carnivore.
*****
Le lendemain, quand le personnel du labo pris son service, les vitres du local maculées de matière, cachaient le carnage qui y régnait. Une fleur fanée au bout d'une tige penchant vers le sol et une autre énorme à l'aspect de viande avariée, c'était tout ce qui restait de l'horreur de la nuit. Artémise, toujours dans la position du lotus, arborait un ventre proéminent qui paraissait contenir, au moins des sextuplés ou un monstre.
Si le super-processeur plasma avait mouliné nos données avec brio, le résultat ce matin allait révolutionner la génétique moléculaire et l'hormonothérapie. C'est ce que semblait indiquer les formules extraites par mes collaborateurs, mises immédiatement en pratique pour formaliser le produit déjà bien avancé.
Notre cobaye, une humanoïde d'une quarantaine d'années allait être traitée aux hormones bio-identiques à base de plantes. Celles-ci possèdent des composés que l'on peut modifier sur le plan chimique pour qu'ils soient identiques aux hormones humaines. Vous l'aurez compris, le résultat probant de cette expérience serait un grand pas dans le traitement de la ménopause et partant, de tous les risques associés.
Accompagné de ma chercheuse la plus expérimentée, nous nous introduisîmes dans le saint des saints à l'aide de nos reconnaissances faciales et vocales. Artémise nous attendait bien sagement. Cette nuit avait été pour elle, identique aux précédentes ; Blanche.
— Bonjour Artémise ! La nuit a été bonne, lui dis-je sur le ton de la plaisanterie.
— Très ! Cher docteur, déclara-t-elle avec un timbre que nous avions souhaité le plus proche de la voix humaine, chaude et légèrement voilée. Cinéphile, les voix de Jeanne Moreau ou Scarlett Johansson m'avaient bien sûr influencé dans ce choix. Et ça lui allait bien, car notre humanoïde, outre cette voix charmeuse, possédait bien d'autres atouts.
Nous la débranchâmes, le temps de lui inoculer la préparation. Une précaution inutile puisqu'elle n'était pas censée réagir à la douleur. Effectivement, réactivée quelques instants plus tard, elle ne parut nullement affectée par la piqûre. Placée sous la garde de deux laborantines chargées de veiller aux effets secondaires toujours possibles, nous lui souhaitâmes une bonne journée. Nous prévoyons de revenir après dîner, afin d'étudier les premiers effets du traitement sur un individu à même de réagir ou surréagir promptement.
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De retour au labo, je m'aperçus qu'aucun collaborateur ne manquait à l'appel. Derrière les vitres du local sécurisé, pressurisé et décontaminé, notre cobaye dans la position du lotus - la plus à même de préserver son équilibre selon nous - leur tournait le dos telle que nous l'avions laissée, ne paraissant aucunement incommodée par le traitement. Si ce n'est...
...si ce n'est qu'un filament verdâtre était apparu, sortant de son sexe qui me faisait face. Semblable à la tige naissante d'une plante s'extrayant de la tourbe, elle gagnait en dimension à vue d'œil, déployant à son extrémité une feuille dentelée. Je m'empressais de donner congé à tout mon petit monde et rendez-vous au lendemain matin. Je tenais à étudier cette anomalie qui avait échappé au personnel, en toute intimité.
Quand ils furent tous partis, j'entrais dans la cage aux lions. Je pressentais qu'un événement bizarre et imprévu allait se dérouler sous mes yeux et que ce ne serait pas le moins retentissant dans cette expérience.
Artémise n'avait pas bougé, mais le regard que je captais me mis mal à l'aise. Comme ces vedettes du muet qui transmettaient toutes leurs émotions dans un regard, elle faisait appel à tous mes sens, qui bientôt ne m'appartinrent plus.
— Venez plus près cher docteur. Sentez-vous mon parfum ? Me déclara-t-elle d'une voix enjôleuse.
Effectivement un parfum délicat et subtil emplit l'espace. Il émanait de la fleur dressée comme une trompette, au milieu des feuilles de « Datura », herbacée originaire d'Amérique du Sud, riche en alcaloïdes vénéneux, dont les effets sont mentionnés dans le Kamasutra.
— Vous êtes bien, n'est-ce pas ? Cher docteur.
Artémise ronronnait maintenant à mon oreille ; Mes capacités de réaction s'amenuisaient de minutes en minutes. Je m'abandonnais dans les bras d'un robot, malgré mes réticences. Je ne les avais jamais considérés en termes d'assistance sexuelle et pourtant le plaisir montait en moi comme une vague qui allait me submerger. Perdu dans mon bonheur, je n'eus pas la prescience de ce qui advenait au débouché de son nombril. Un bourgeon donnait naissance à une fleur actinomorphe à cinq pétales : La Rafflesia, dont la caractéristique est d'être carnivore.
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Le lendemain, quand le personnel du labo pris son service, les vitres du local maculées de matière, cachaient le carnage qui y régnait. Une fleur fanée au bout d'une tige penchant vers le sol et une autre énorme à l'aspect de viande avariée, c'était tout ce qui restait de l'horreur de la nuit. Artémise, toujours dans la position du lotus, arborait un ventre proéminent qui paraissait contenir, au moins des sextuplés ou un monstre.
Enfin, inattendu... L'homme et le sexe!
Bravo Long John, votre récit est bien mené et très original. Sur le même thème, j'ai créé une soeur ou une cousine à votre Artémise : Le tableau (Cyrille Conte)
Au plaisir de vous lire.
Quant à la voix autant que ce soit ( à mon goût celle de Scarlett )
Mon soutien " Lou " et encouragements ... Bonne route tout du moins bon vent.