« Là, maintenant, ça va. Mais qu'est-ce que je vais devenir avec un ami renard, une rose et des boîtes à moutons, pour toujours, pour l'éternité ? Mon aviateur, je lui raconte mes histoires ... [+]
Ils sont tous partis. Salon vide, tabac froid, assiettes sales, cendriers pleins, tout me donne la nausée. Tiens, Marie a oublié son beau foulard rouge.
Quelle soirée ! ils étaient tous là. Mais pas lui. J'espérais tant qu'il viendrait. Il a fallu, servir, sourire, parler, je n'avais qu'une envie, voir sa tignasse brune et son regard moqueur. Je l'imaginais appuyé sur le chambranle de la porte me dire :
-On se connait je crois ?
Non, on ne se connait pas, non je ne le connais pas, je ne sais jamais ce qu'il va faire, ce qu'il va dire, je suis toujours en suspens, en attente, en désir.
Quand je suis avec lui, je saute d'étoile en en étoile, je me balance sur la lune, je virevolte dans la voie lactée, et tout au fond de moi, je sais enfin, pourquoi je suis née. Juste pour ça, pour me perdre dans ses cheveux, pour dessiner ses paupières de mes doigts, pour lécher ses lèvres...
Quand il n'est pas là, j'ai le cœur tout froissé, mes pensées se badigeonnent de noir, je suis veuve de ses mains, rien ne me distrait de ce manque, je suis une âme en grande peine, je n'ai plus de corps, plus de joie. Pourquoi n'est-il pas venu ? Il savait que je l'attendais, quand on s'est quitté la dernière fois, je n'ai pas voulu être insistante, j'ai dit :
- Tu passeras ?
Quel verbe stupide, passer j'avais organisé cette soirée pour lui, pour le présenter à tous mes amis ! Six mois qu'on se voyait sans que personne ne le connaisse ! Je voulais le faire entrer dans mon monde, je voulais qu'on me voie à son bras, je voulais dire « Nous » Je voulais tordre le cou à ma solitude, au grand jour, au grand soir, ne plus être un nombre impair.
Raté ! j'ai eu l'impression toute la soirée d'être un 1 majuscule.
Mais qu'es -ce que je croyais ?
Il ne m'a jamais dit un mot d'amour. Ne m'a jamais fait une seule promesse. Non. Il m'a prise parce que je me suis offerte, parce que je le voulais plus que tout, il fallait que je connaisse le grain de sa peau, son souffle, l'odeur de son corps, parce que me donner c'était prendre, le prendre, le garder des milliers de secondes, un vrai festin, une orgie des sens et de l'esprit, possédée, possédant. Lui, il n'a jamais rien dit, il aime le silence, il parle avec son corps, ses mains, ses lèvres. Et quand il s'éloigne il ne me reste que le silence...
Pas un appel, pas un signe, un bel indiffèrent, un maestro de la distance, quel art de l'absence !
Toutes ces émotions sont trop fortes pour moi, plus grandes que moi, elles m'emportent trop loin, après je ne sais plus en revenir, je ne sais plus être, je ne sais plus les gestes, les mots, et les autres sont comme des iles lointaines.
On sonne .... Ah oui Marie, son foulard.
Tignasse brune, regard moqueur, appuyé sur le chambranle de la porte...
Dans le ciel bleu marine, la lune pleine, étincelante, me fait un clin d'œil.
Quelle soirée ! ils étaient tous là. Mais pas lui. J'espérais tant qu'il viendrait. Il a fallu, servir, sourire, parler, je n'avais qu'une envie, voir sa tignasse brune et son regard moqueur. Je l'imaginais appuyé sur le chambranle de la porte me dire :
-On se connait je crois ?
Non, on ne se connait pas, non je ne le connais pas, je ne sais jamais ce qu'il va faire, ce qu'il va dire, je suis toujours en suspens, en attente, en désir.
Quand je suis avec lui, je saute d'étoile en en étoile, je me balance sur la lune, je virevolte dans la voie lactée, et tout au fond de moi, je sais enfin, pourquoi je suis née. Juste pour ça, pour me perdre dans ses cheveux, pour dessiner ses paupières de mes doigts, pour lécher ses lèvres...
Quand il n'est pas là, j'ai le cœur tout froissé, mes pensées se badigeonnent de noir, je suis veuve de ses mains, rien ne me distrait de ce manque, je suis une âme en grande peine, je n'ai plus de corps, plus de joie. Pourquoi n'est-il pas venu ? Il savait que je l'attendais, quand on s'est quitté la dernière fois, je n'ai pas voulu être insistante, j'ai dit :
- Tu passeras ?
Quel verbe stupide, passer j'avais organisé cette soirée pour lui, pour le présenter à tous mes amis ! Six mois qu'on se voyait sans que personne ne le connaisse ! Je voulais le faire entrer dans mon monde, je voulais qu'on me voie à son bras, je voulais dire « Nous » Je voulais tordre le cou à ma solitude, au grand jour, au grand soir, ne plus être un nombre impair.
Raté ! j'ai eu l'impression toute la soirée d'être un 1 majuscule.
Mais qu'es -ce que je croyais ?
Il ne m'a jamais dit un mot d'amour. Ne m'a jamais fait une seule promesse. Non. Il m'a prise parce que je me suis offerte, parce que je le voulais plus que tout, il fallait que je connaisse le grain de sa peau, son souffle, l'odeur de son corps, parce que me donner c'était prendre, le prendre, le garder des milliers de secondes, un vrai festin, une orgie des sens et de l'esprit, possédée, possédant. Lui, il n'a jamais rien dit, il aime le silence, il parle avec son corps, ses mains, ses lèvres. Et quand il s'éloigne il ne me reste que le silence...
Pas un appel, pas un signe, un bel indiffèrent, un maestro de la distance, quel art de l'absence !
Toutes ces émotions sont trop fortes pour moi, plus grandes que moi, elles m'emportent trop loin, après je ne sais plus en revenir, je ne sais plus être, je ne sais plus les gestes, les mots, et les autres sont comme des iles lointaines.
On sonne .... Ah oui Marie, son foulard.
Tignasse brune, regard moqueur, appuyé sur le chambranle de la porte...
Dans le ciel bleu marine, la lune pleine, étincelante, me fait un clin d'œil.
Passion...et quelle belle surprise vers la fin!
J'ai toujours aime' votre style..simple..mais qui entre droit dans le coeur...BRAVO!
c'est cela être vivant