Las d'avoir visité mondes, continents, villes,
Et vu de tout pays, ciel, palais, monuments,
Le voyageur enfin revient vers les charmilles
Et les vallons rieurs qu'aimaient ses premiers
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Émile Nelligan est un peu notre Rimbaud mais à la sauce québécoise.Il n'aime guère l'école, préférant la poésie et rien que la poésie. Il se passionne pour Lamartine, Musset et Millevoye qu'il découvre à l'âge de 16 ans et qui l'inspire. Son premier poème, « Rêve fantasque », est publié le 13 juin 1896 dans « Le Samedi ». En 1897, après bien d'autres publications il est élu membre de l'Ecole littéraire de Montréal. En 1898 il récite quelques-uns de ses poèmes en public au château Ramezay. C'est la consécration littéraire. Pourtant, paradoxalement, ses crises de dépression s'attaquent à lui de plus en plus. En 1899, les docteurs lui diagnostiquent une «dégénérescence mentale», sorte de schizophrénie désarmante. Il est alors conduit à Longue-Pointe et interné à l'asile Saint-Benoît-Joseph-Labre et passe plus de 42 ans interné à l'asile. Il meurt à l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu.Emile Nelligan continue de fasciner et son oeuvre fait la fierté des québécois.
Las d'avoir visité mondes, continents, villes,
Et vu de tout pays, ciel, palais, monuments,
Le voyageur enfin revient vers les charmilles
Et les vallons rieurs qu'aimaient ses premiers
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Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai.
Tous les étangs gisent gelés,
Mon
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Rien n'est plus doux aussi que de s'en revenir
Comme après de longs ans d'absence,
Que de s'en revenir
Par le chemin du souvenir
Fleuri de lys d'innocence
Au jardin de l'Enfance.
Au jardin
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Maître, il est beau ton Vers ; ciseleur sans pareil,
Tu nous charmes toujours par ta grâce nouvelle,
Parnassien enchanteur du pays du soleil,
Notre langue frémit sous ta lyre si
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Par les jardins anciens foulant la paix des cistes,
Nous revenons errer, comme deux spectres tristes,
Au seuil immaculé de la Villa d'antan.
Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les
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Quelqu'un pleure dans le silence
Morne des nuits d'avril ;
Quelqu'un pleure la somnolence
Longue de son exil ;
Quelqu'un pleure sa douleur
Et c'est mon coeur !
Je sais en une église un vitrail merveilleux
Où quelque artiste illustre, inspiré des archanges,
A peint d'une façon mystique, en robe à franges,
Le front nimbé d'un astre, une Sainte aux
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La bise geint, la porte bat,
Un Ange emporte sa capture.
Noël, sur la pauvre toiture,
Comme un De Profundis, s'abat.
L'artiste est mort en plein combat,
Les yeux rivés à sa sculpture
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Les pieds sur les chenets de fer
Devant un bock, ma bonne pipe,
Selon notre amical principe
Rêvons à deux, ce soir d'hiver.
Puisque le ciel me prend en grippe
(N'ai-je pourtant assez
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Maints soirs nous errons dans le val
Que vont drapant les heures grises.
Des pleurs perlent ses yeux d'alises
Quand elle ouït les Cydalises
De ce dieu que fut de Nerval.
Ah 
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La belle sainte au fond des cieux
Mène l'orchestre archangélique,
Dans la lointaine basilique
Dont la splendeur hante mes yeux.
Depuis que la Vierge biblique
Lui légua ce poste pieux,
La
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