Quand la fleur du soleil, la rose de Lahor,
De son âme odorante a rempli goutte à goutte
La fiole d’argile ou de cristal ou d’or,
Sur le sable qui brûle on peut l’épandre toute.
Les
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Leconte de Lisle est avant tout le chef de file du courant parnassien. Ce mouvement littéraire du milieu du XIXe siècle est une réaction face à l'épanchement sentimental du romantisme qui commence à sombrer dans la mièvrerie. Dans ses Poèmes barbares, Leconte de Lisle forge une écriture dépersonnalisée aux vers travaillés à l'extrême. Sa poésie reflète grandeurs passées, mythologie et histoire de l'humanité. Il incarne la figure du poète travailleur. Sa chevelure ébouriffée, son visage austère et son monocle effrayaient les petits enfants qui croisaient son regard.
Quand la fleur du soleil, la rose de Lahor,
De son âme odorante a rempli goutte à goutte
La fiole d’argile ou de cristal ou d’or,
Sur le sable qui brûle on peut l’épandre toute.
Les
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Sur la luzerne en fleur assise,
Qui chante dès le frais matin ?
C’est la fille aux cheveux de lin,
La belle aux lèvres de cerise.
L’amour, au clair soleil d’été,
Avec
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Le sable rouge est comme une mer sans limite,
Et qui flambe, muette, affaissée en son lit.
Une ondulation immobile remplit
L’horizon aux vapeurs de cuivre où l’homme habite.
Nulle vie et
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Depuis le jour antique où germa sa semence,
Cette forêt sans fin, aux feuillages houleux,
S’enfonce puissamment dans les horizons bleus
Comme une sombre mer qu’enfle un soupir immense.
Su
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Le vert colibri, le roi de collines,
Voyant la rosée et le soleil clair
Luire dans son nid tissé d’herbes fines,
Comme un frais rayon s’échappe dans l’air.
Il se hâte et vole aux
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Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,
Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,
Pendent, et, s’enroulant en bas parmi les souches,
Bercent le perroquet splendide et
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Sous l’herbe haute et sèche où le naja vermeil
Dans sa spirale d’or se déroule au soleil,
La bête formidable, habitante des jungles,
S’endort, le ventre en l’air, et dilatant les
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La lumière s’éveille à l’orient du monde.
Elle s’épanouit en gerbes, elle inonde,
Dans la limpidité transparente de l’air,
Le givre des hauts pics d’un pétillant éclair.
Au
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Ô mes pieuses nuits, immensités fécondes,
Voiles éblouissants où se bercent les mondes !
Chants sacrés de l'azur dont les anges de feu
Fendent d'un vol puissant les voûtes
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Hideux siècles de foi, de lèpre et de famine,
Que le reflet sanglant des bûchers illumine !
Siècles de désespoir, de peste et de haut-mal,
Où le Jacque en haillons, plus vil que
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Jeunesse, amour, beauté, fleurs célestes et frêles,
Vous dont l'éclat si doux et si tendre est, hélas !
Si pareil à celui des roses d'ici-bas,
Qu'une aube vous fait naître et mouri
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