L'orageux crépuscule oppresse au loin la mer
Et les noirs sapins. L'ombre, hélas ! revient toujours.
Ah ! je hais les désirs, les espoirs, les amours,
Autant que les damnés peuvent
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Catulle Mendès appartient à la génération de Verlaine, Mallarmé, Zola, à celle du premier symbolisme et naturalisme. Il est le petit protégé de Théophile Gautier (si bien qu'il épousera sa fille) avec qui il fonde en 1859 la Revue fantaisiste, dans laquelle on sent les prémices du Parnasse. Il y publie des vers qui sont fort bien accueillis. Catulle Mendès était un homme talentueux qui connaissait les mots qui plaisent et qui ont de l'effet sur les lecteurs. Il savait passer du théâtre à la poésie, du vaudeville au lyrisme pur et charmer toujours la scène française.
L'orageux crépuscule oppresse au loin la mer
Et les noirs sapins. L'ombre, hélas ! revient toujours.
Ah ! je hais les désirs, les espoirs, les amours,
Autant que les damnés peuvent
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Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous
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Au dedans, le silence et la paix sont profonds ;
De froides pesanteurs descendent des plafonds,
Et, miroirs blanchissants, des parois colossales
Cernent de marbre nu l'isolement des salles
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Bien qu'il ait l'âme sans rancune,
Pierrot dit en serrant le poing :
" Mais, sacrebleu, je n'ai nul point
De ressemblance avec la lune !
" Ô faux sosie aérien !
Mon nez
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C'était un soir du mois où les grappes sont mûres,
Et celle que je pleure était encore là.
Muette, elle écoutait ton chant sous les ramures,
Élégiaque oiseau des nuits
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ont raison de changer d'amour
Au brin d'herbe qu'elle a quitté
Songe la cigale infidèle ;
Meilleur exemple, l'hirondelle
N'a qu'un nid pour plus d'un été.
Vaudras-tu la
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Être homme ? tu le peux. Va-t'en, guêtré de cuir,
L'arme au poing, sur les pics, dans la haute bourrasque,
Et suis le libre isard aussi loin qu'il peut fuir !
Fais-toi
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Debout ! le soleil caresse nos draps.
Que ne suis-je né près de Mytilène !
Allons respirer l'odeur des cédrats
Au marché qu'on tient à la Madeleine.
J'ai rêvé d'un grand
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La Seine, clair ciel à l'envers,
S'ensoleille comme le Tage !
Laisse éclore des menus vairs
Tes bras, ta gorge et davantage.
Au diable l'imbécile adage :
" Avril. Ne quitte pas un
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cueillie au printemps
Une rose d'un mois d'avril
Sous une étoile qui regarde
Éveilla, malice ou mégarde,
Mon désir pas encor viril.
C'est ta bouche au rose grésil
Qui fut pour ton
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Deux monts plus vastes que l'Hécla
Surplombent la pâle contrée
Où mon désespoir s'éveilla.
Solitude qu'un rêve crée !
Jamais l'aube n'étincela
Dans cette ombre
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