Le flot de ses cheveux a baisé le soleil :
Il en est demeuré rouge comme une aurore.
Il brille sur la tête auguste & la décore
Comme un ruisseau coulant dans un pays vermeil.
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Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminement poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale !Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
Le flot de ses cheveux a baisé le soleil :
Il en est demeuré rouge comme une aurore.
Il brille sur la tête auguste & la décore
Comme un ruisseau coulant dans un pays vermeil.
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Le soleil des beaux yeux ne brûle que l’été.
Plus tard il s’affaiblit ; plus tôt, il faut attendre :
C’est un rayon d’avril, pâle encor & trop tendre,
N’échauffant
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O lèvres, fleurs de sang qu’épanouit le rire,
Frais calice du souffle & rose du baiser,
Où, malgré moi, revient mon rêve se poser,
Si douces que les mots ne peuvent pas le dire
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L'éclosion superbe et jeune de ses seins
Pour enchaîner mes yeux fleurit sur sa poitrine.
Tels deux astres jumeaux dans la clarté marine
Palpitent dévolus aux suprêmes desseins.
Vous
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Ouvert à la fraîcheur des roses embaumées,
Le nez, suite du front classiquement étroit,
Se dessine un peu grand, irréprochable & droit,
Dans la convention plastique des camées.
La
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Comme un dernier remous sur une blanche plage
Que les flots refoulés ne peuvent pas saisir,
Sur la nuque que mord le souffle du désir,
Un frisson de cheveux trace son clair sillage.
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Blanches, ayant la chair délicate des fleurs,
On ne peut pas savoir que les mains sont cruelles.
Pourtant l’âme se sèche et se flétrit par elles ;
Elles touchent nos yeux pour en
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Appuyé sur les reins et sur les contours blancs
Des cuisses, au-dessous des merveilles du buste,
Le ventre épanouit sa tension robuste
Et joint par une courbe exacte les deux flancs.
Les
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Elles seraient la nacre au bord des coquillages
Si les nacres avaient ces humaines blancheurs ;
Elles seraient le rose & le satin des fleurs,
Si les roses vivaient aux barreaux des
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Je veux, humiliant mon front & mes genoux,
Proſterné devant toi comme on eſt quand on prie,
Sous le ciel de tes yeux qui font ma rêverie,
Baiſer pieuſement tes pieds petits &
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Derrière l’épaisseur & le pur incarnat
Des lèvres, qu’en passant fait palpiter l’haleine,
On entrevoit les dents découvertes à peine,
Comme une aube à travers de frais rideaux
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La courbe n’eut jamais d’inflexions plus douces,
Excepté quand elle est le sein pur & charmant.
Elles laissent tomber leurs ondes mollement
Dans la succession des lignes sans
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