Je m’appelle Julien, je suis né à l’automne 1912. Laissez-moi vous conter mon histoire.
Tout commence un dimanche de janvier. Le givre recouvre le paysage, laissant comme imprimées les... [+]
Vipère en...plusieurs points
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« L’Amour d’une mère est une promesse que la vie ne peut pas tenir »
Romain Gary
En ce qui me concerne, ma mère ne m’a rien promis.
Si on avait la possibilité d’acheter une Maman, je me rendrais dans un magasin spécialisé. Je commencerais par regarder la vitrine d’exposition. J’en sélectionnerais une à chevelure brune, jolie et douce.
Je pénétrerais dans le magasin, j’évoquerais mon désir d’achat avec la vendeuse spécialisée et surtout je lui exposerais mes exigences non négociables selon la liste préparée en amont :
Cette Maman devra accepter ma naissance, ne pas m’évoquer comme un accident dont je serais le constat amiable.
Me faire des câlins, m’affubler de surnoms (sans doute ridicules) mais tellement mignons, ne pas me destiner ou me faire offrir des cadeaux qui ne me conviennent pas.
Me donner au moins une sœur ou un frère, ne pas rejeter des membres de sa famille pour sauver le « qu’en dira-t-on ».
Me trouver la plus belle, la plus gentille, faire semblant (si nécessaire) d’être en accord avec moi, me soutenir dans mes projets d’écriture et surtout pas utiliser comme insulte « tu es bien, comme ton père ! ».
S’interdire de me menacer et m’insulter durant six mois au téléphone me contraignant ainsi à changer de numéro d’appel.
Apprécier mon mari, aimer ses petits-enfants et naturellement ses arrière-petits-enfants et surtout ne pas préférer ses nièces et neveux.
Ne pas perfuser, à l’image d’un goutte-à-goutte, sa méchanceté au risque de voir apparaître une grande mare de fiel, dans laquelle on risque la noyade, si on ne peut atteindre la bouée « sauveuse » tendue par l’Amour des proches. Hélas, mon Papa s’est laissé glisser jusqu’à en périr.
Faire un effort pour apprécier mes amies.
Considérer ses propres « amis » comme tels et non pas comptabiliser uniquement leurs services rendus.
Bref, je souhaite acquérir une Maman tout court, je sais ce que c’est, j’en suis une et...
La vendeuse ne se sentant pas le courage d’écouter la suite de ma liste, me couperait la parole et m’avouerait « ne pas être en mesure d’assurer le service après-vente »
Convaincue par la vendeuse, je quitterais la boutique sans avoir donné suite à mon idée d’achat.
Je reprendrais mon chemin et continuerais ma route orpheline d’un amour maternel tout en pensant que mon Papa avait, heureusement, su me donner cet Amour indélébile si bien décrit dans la phrase de Romain Guilleaumes, auteur de Les seuls tatouages réellement indélébiles sont ceux que l’Amour grave dans nos cœurs.
Comme je n’ai aucune pépite consolante « Mère-Fille » à ressortir du fond de moi lors de mes moments un peu gris, mine de rien, comme je l’ai si souvent fait, je vais poursuivre mes repérages des mères aimantes que j’aimerais tant avoir eu comme Maman.
Mon livre de chevet, décrivant avec un immense talent cette souffrance, est et restera Vipère au poing. Merci pour vos écrits Monsieur Hervé Bazin, c’est rassurant de savoir ne pas être la seule à éprouver ce manque.
Romain Gary
En ce qui me concerne, ma mère ne m’a rien promis.
Si on avait la possibilité d’acheter une Maman, je me rendrais dans un magasin spécialisé. Je commencerais par regarder la vitrine d’exposition. J’en sélectionnerais une à chevelure brune, jolie et douce.
Je pénétrerais dans le magasin, j’évoquerais mon désir d’achat avec la vendeuse spécialisée et surtout je lui exposerais mes exigences non négociables selon la liste préparée en amont :
Cette Maman devra accepter ma naissance, ne pas m’évoquer comme un accident dont je serais le constat amiable.
Me faire des câlins, m’affubler de surnoms (sans doute ridicules) mais tellement mignons, ne pas me destiner ou me faire offrir des cadeaux qui ne me conviennent pas.
Me donner au moins une sœur ou un frère, ne pas rejeter des membres de sa famille pour sauver le « qu’en dira-t-on ».
Me trouver la plus belle, la plus gentille, faire semblant (si nécessaire) d’être en accord avec moi, me soutenir dans mes projets d’écriture et surtout pas utiliser comme insulte « tu es bien, comme ton père ! ».
S’interdire de me menacer et m’insulter durant six mois au téléphone me contraignant ainsi à changer de numéro d’appel.
Apprécier mon mari, aimer ses petits-enfants et naturellement ses arrière-petits-enfants et surtout ne pas préférer ses nièces et neveux.
Ne pas perfuser, à l’image d’un goutte-à-goutte, sa méchanceté au risque de voir apparaître une grande mare de fiel, dans laquelle on risque la noyade, si on ne peut atteindre la bouée « sauveuse » tendue par l’Amour des proches. Hélas, mon Papa s’est laissé glisser jusqu’à en périr.
Faire un effort pour apprécier mes amies.
Considérer ses propres « amis » comme tels et non pas comptabiliser uniquement leurs services rendus.
Bref, je souhaite acquérir une Maman tout court, je sais ce que c’est, j’en suis une et...
La vendeuse ne se sentant pas le courage d’écouter la suite de ma liste, me couperait la parole et m’avouerait « ne pas être en mesure d’assurer le service après-vente »
Convaincue par la vendeuse, je quitterais la boutique sans avoir donné suite à mon idée d’achat.
Je reprendrais mon chemin et continuerais ma route orpheline d’un amour maternel tout en pensant que mon Papa avait, heureusement, su me donner cet Amour indélébile si bien décrit dans la phrase de Romain Guilleaumes, auteur de Les seuls tatouages réellement indélébiles sont ceux que l’Amour grave dans nos cœurs.
Comme je n’ai aucune pépite consolante « Mère-Fille » à ressortir du fond de moi lors de mes moments un peu gris, mine de rien, comme je l’ai si souvent fait, je vais poursuivre mes repérages des mères aimantes que j’aimerais tant avoir eu comme Maman.
Mon livre de chevet, décrivant avec un immense talent cette souffrance, est et restera Vipère au poing. Merci pour vos écrits Monsieur Hervé Bazin, c’est rassurant de savoir ne pas être la seule à éprouver ce manque.
Sur ma page "le coq et l'oie" (poème-fable), se bat comme il peu en finale. Si le cœur vous en dit, je vous invite pour un second soutien. Merci.