Un sombre week-end

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Je m'appelle Malcon je viens de la Côte d'Ivoire, un pays de la sous-région. Ici, tous les habitants vivent à la belle étoile sans se soucier des problèmes de la vie. Là où je vis c'est yop city, une belle cité de la Côte d'Ivoire, en cet endroit la joie est au cœur des habitants. On y vit sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, car tout se passe à merveille. Voilà après une longue semaine de boulot fatigant. C'était le week-end et j’étais très ému de retrouver la famille et les amis, car le boulot étant à deux cent soixante-dix kilomètres de là où nous sommes. Nous décidâmes d'organiser une soirée de détente en famille, ma femme et moi étions très heureux de se retrouver avec nos deux enfants. Mais ce jour-là, on ne s’attendait pas à vivre un week-end aussi sombre.
Il était maintenant neuf heures du soir, après un bon dîner et quelques verres de vin, nous rejoignîmes le salon pour une soirée ciné. Tous assis au salon, nous entendîmes un étrange bruit et le chien se mit à aboyer. Mais nous négligeâmes celui-ci, étant concentré sur le film. Tout à coup, la porte fut brutalement défoncée et on entendit immédiatement : « Couchez-vous ! Plus un geste, Sinon on tire. » C'était des braqueurs armés de gourdins et d’armes à feu. Horrifié par ces événements, on y obéit de peur d'être tué. Les enfants se mirent à pleurer. C'est alors que je reçus un coup brusque à la tête. Ainsi, à moitié assommé, ma vue devint sombre à tel point que je ne voyais plus. La maison fut dépouillée, ma paye fut emportée, et bien d'autres objets de valeur. Dans la foulée, j'entendis ma femme crier «laissez-moi! Au secours ! Aidez-moi!!! Je ne veux pas.» Elle était visiblement en compagnie du chef de la gang dans une autre pièce à côté. Ce dernier tenait à la violer, il la gifla et la menaça de me faire tuer si elle continuait de lui résister. Malgré ses supplications et pleures, il arriva à ses fins en abusant sexuellement de ma femme. Pendant ce temps certains de ses compagnons frappaient mes enfants tandis que d’autres me dépouillaient de tout ce que j'avais de précieux. Je priais le bon Dieu afin que quelqu'un nous vienne en aide, mais hélas on ne nous entendit pas, car les voisins étaient presque tous sortir ce week-end là et d'autres trop préoccupés pour nous entendre. Après une demi-heure passée, je vis ma maison dans un désordre absolu, la guéridon casée, la télévision emportée, les vitres brisées, la moquette trempée de sang et de vin..., le chien abattu devant la porte. Moi, je baignais dans mon sang les yeux fermés suite au coup reçu au niveau de la tête. Pétrifié, rempli de douleur et de tristesse, dévoré de haine, je ressentais une frayeur effroi, un noir attrayant au fond de moi et je ne pouvais rien faire. J’entendais ma femme pleurer de l'autre côté de la pièce, elle était si abattue, sa tenue déchirée, blessé à la cuisse au point qu’elle n’avait plus la force de se relever. Je me trouvais dans un total ruine ayant perdu aussi bien des bien des objets de grande valeur mais également, j’avais perdu ma dignité, celle de ma femme et de toute ma famille. Je n’avais jamais vue ma femme dans un si piteux état. Les enfants, quant à eux, allongés au salon dans les pleurs, grinçaient les dents attendant qu'on vienne nous secourir. Je ne voyais que du noir autour de moi, tout horrifié. Quelques temps plus tard, j'eus la conscience nette. Je connus là, la pire soirée de ma vie, le week-end le plus sombre de mon existence. Depuis lors, quand je regarde ma femme et mes enfants dans les yeux, je vois la peur et la terreur qu'on a vécu ce jour là qui m'opprime et cette haine incessante que nourris mon esprit pour la violence m'est inconsolable.