Un rêve brisé

Bienvenue dans mon univers ! Je suis Cynthia Mernan, j'ai 19 ans et je participe à Rif talent pour les jeunes écrivains 2020, merci de lire mon œuvre et de voter pour moi.

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux . À cet instant précis j'avais souhaité de toute mon âme que ce soit un maudit cauchemar, c'était trop douloureux pour être vrai, trop douloureux pour croire que c'était à moi que c'est arrivé ! Bon sang !!!   Je n'avais rien fait de mal , je voulais juste réussir , était-ce trop demandé ? Assise dans le noir , toute seule dans ma chambre , je m'arrachais les cheveux , je me rongeais les ongles , l'on croirait que j'étais dépourvue  de sens . Je portais le poids immense d'un cœur inconsolable , ma sensibilité avait été gravement heurtée, et je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à cette scène . J'avais une fois de plus pris le temps de tout retracer, du début à la fin et je ne comprenais toujours pas d'où venait la faille. Cette douleur de m'être réveillée tous les matins dans ce froid horrible, toutes ces fois où j'ai dû me priver de repos et de sommeil pour réviser mes leçons , toutes ces fois où j'ai dû sortir affamé sous la neige pour assister aux cours .. Toutes ces fois , je le faisais avec acharnement et enthousiasme , je devais avoir mes diplômes vaille que vaille !
Mais non , c'était mal connaître "Mme La Vie" et ses imprévus , elle m'avait mise à terre , dépouillée de mes forces je ne pensais plus pouvoir me relever un jour. C'était un matin d'hivers lorsque tout avait commencé, un lundi très particulier je dirais. C'était le jour d'examen , j'avais une somme d'émotions inexplicables, j'étais très excitée de composer, encore une dernière retouche... J'étais fin prête , c'était le seul jour où je n'étais pas essoufflée lorsque je prenais les escaliers, bercée d'une mélodie harmonieuse au travers de mes casques, je ne cessais de sourire . La salle d'examen n'était pas éloignée du building dans le quel je vivais, je n'avais que quelques mètres à faire pour y être. Je voyais déjà une foule d'étudiants en file indienne au seuil de la porte avec le superviseur, le temps d'être là et de m'aligner tout se passait si vite que j'étais déjà la suivante. C'est alors que le Superviseur me prie d'avancer, lorsque j'étais à deux mètres il dit : « Votre nom s'il vous plaît » , je répondis : Melissandre Konaté Monsieur , d'un air un peu étrange, je me disais : pourquoi il me parle comme s'il ne me connaissait pas ..? Il prit la liste du début à la fin , comme il semblait ne rien voir, il le fit une seconde fois avec plus d'attention mais toujours rien .. Une troisième fois encore , puis d'un hochement de tête qui avait titillé mon insécurité il dit : « Je suis désolé Mademoiselle , je ne vois nulpart votre nom dans cette liste, vous ne pouvez donc pas entrer » . Je retorquais : Euh quoi ? Vous en êtes sûr ? Laissez moi vérifier ! « Écoutez Mademoiselle, je sais très bien faire mon travail » dit-il , mon cœur battait fort , l'adrénaline , je transpirais à grosses gouttes malgré le froid , je refusais toutefois d'abandonner . S'il vous plaît Monsieur, cela fait trois mois que j'étudie ici , je suis très assidue et donc par ricochet une élève exemplaire, mes camarades peuvent le témoigner , peut être que vous avez dû mal entendre , puis je me mis à épeler mon nom complet : M.E.L.I.S.S.A .N.D.R.E.   K.O.N.A.T.E . Il répliqua aussitôt : « Mademoiselle, Mademoiselle s'il vous plaît, comprenez moi je ne peux faire autrement , les élèves autorisés à composer ne sont que ceux qui ont leur nom dans la liste que je tiens , je suis désolé. » Mes paupières étaient ouvertes mais des larmes glissaient sur mes joues , j'avais du coup ressenti une émotion très fade et amère , je m'étais instantanément écroulée...
Plutard , lorsque j'ouvris les yeux j'étais allongée dans ma chambre avec des vêtements mouillés , on aurait dit que j'avais de servi de serpillère. Il y'avait des camarades d'une autre faculté à mon chevet ; d'un sursaut , je me tenais debout sans chercher à comprendre ce qui s'était passé , mes premiers mots firent : l'examen , j'ai un examen je ne peux pas le rater , laissez moi passer je suis en retard ! Au moment d'ouvrir la porte , je vis Gloria ma meilleure amie qui semblait très inquiète pour moi me dire :« Où vas-tu Meli ? Calme toi , rentrons je vais tout t'expliquer » dit-elle d'une voix apaisante, j'étais stupéfaite puis on vint s'asseoir. Là, elle reprit : « chérie, je suis peinée de pouvoir te dire tout ceci mais il le faut. Ton aventure ici est terminée, elle n'avait jamais commencé. Tu n'as jamais eu de bourse, tes parents se sont fait arnaqués et on vous a vendu du rêve. Je suis vraiment désolée , d'après le superviseur, tu as 48h pour quitter ce pays et rentrer chez toi » . Wowwwwwww ! Quoi ??? Je rêve certainement !
Toutes sortes d'émotions négatives se firent ressentir au dedans de moi , d'abord l'examen du premier
semestre que je ne pouvais pas passer ensuite ça , j'étais complètement brisée . Je voulais juste mourrir, c'en était de trop , je n'en croyais pas mes oreilles ; tous mes rêves tombés à l'eau, tous mes projets partis en sucette , le monde me tombait dessus ! Comment allais-je l'annoncer à  mes pauvres parents 
 ? Comment rentrer avec un tel choc ? Gloria et les autres comprirent ma peine, ils quittèrent la pièce . Dès qu'ils partirent ,j'eteignis instinctivement la lumière  , il faisait tout noir , je revins m'assoir à même le sol , je criais de toutes mes forces , je gémissais de rage !
Je devenais folle à force de creuser un peu plus loin pour comprendre pourquoi c'est arrivé, pourquoi moi ? Je voulais trouver une explication, je voulais que ce soit un maudit cauchemar et que je me reveillerais bientôt, je repris encore : suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux . Ce qui est sûr, il n'y a  pas pire me dis-je !
Maintenant avec beaucoup de recul et de maturité, je me dis que c'est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée ! J'ai pu vaincre les feuilles mortes des douleurs endurées , à partir de rien pour se reconstruire et avoir un meilleur lendemain, c'est possible si on le veut .