Un destin d'écrivain

Médecin en formation, Écrivain par passion, mon but est de découvrir mon don et d'en faire don aux autres. Faire saigner ma plume pour participer à la création d'un monde meilleur.

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut être les deux. Mais peu importe car en vérité, même dans les ténèbres, l’on peut parfaire son destin et trouver sa voie. Ainsi je devins écrivain par la force du destin et le travail acharné.

Tout commença, le jour où mon père nous mit, mon demi frère Bakéry-devenu aujourd'hui un électricien chevronné-et moi-même à l'école des Toubabs. J'avais environ 6 ans. Un âge précoce à l'époque pour être scolarisé car peu de parents étaient conscients des mérites qu’on accorde aujourd’hui à la scolarisation. Certains dans notre ethnie relataient : «ça ne sert à rien d'aller à l'école des blancs. Le fils-de-Soninkés ne serait jamais un bureaucrate. » Mais mon père ayant voyagé à travers le monde était en avance sur ses détracteurs. Mon père était un visionnaire. C’était un de ces gens qui savaient lire l'avenir. Il ne ménageait pas d'encouragements à notre égard. J'entends encore sa voix implorant le Seigneur pour notre réussite dans la voie d’acquisition du savoir. Sa voix dégageait une force, renfermait une grande conviction et un espoir inébranlable en l’avenir.

Et moi, à vrai dire, mes débuts dans le système scolaire n’ont pas été faciles. A chaque fois que je m'y rendais, j’y étais pris d'une panique de nostalgie pour l'ambiance familiale. Ce qui me poussait à fuir l'école-le système scolaire les larmes aux yeux.

Je n’ai vraiment pas aimé l'école dans mes premières années. Il m'arrivait de sécher les cours en pleine récréation. Mon père m'y ramenait de force quand je m’obstinais à ne pas y retourner. Je continuai dans mon entêtement jusqu'au jour où Monsieur «Plastique»-surnom sarcastique donné à l’assistant de notre institutrice d’alors- m'étalât sur son bureau pour me filer de bonnes fessées avec son gourdin-une tige en bois rouge taillée sur mesure.

Ce fut la dernière fois où mon père m’amenât de force à l'école. Et depuis, je commençai à prendre du goût à l'apprentissage. C’est comme pour dire que, parfois il faut recourir à la force-mais non violente pour montrer le bon chemin à celui qui n'en a cure.

Dans la vie tout n’est pas rose. Il faut parfois traverser le pire pour goûter au meilleur. Ainsi, après un échec cuisant au CE2, je pris un malin plaisir aux études. Je devins même une des icônes de l'école. Les instituteurs ne tarissaient plus d'éloges à l’adresse de l’écolier que j’étais devenu. M. Sall en a été le premier à se mettre à l'évidence du chef-d'œuvre. J'assimilai petit à petit les objectifs du primaire: apprendre à lire, écrire et compter.

Mon entrée au collège créa en moi un amour, je dirais même une passion pour la lecture. C'est la période où j'acquis un réel faible pour la lecture au point où je me privais lors des récréations, de mon argent de poche destiné à ma collation en l’économisant pour pouvoir m'offrir des livres quand ça devenait consistant.

La lecture dit-on, est la nourriture du cerveau. Elle permet de s’instruire, d’enrichir son vocabulaire et de maintenir en vie, sa grammaire. Les psychologues racontent même qu’elle préserverait contre la démence. Les bienfaits de la lecture son énormissime et il y a de ces livres que tout le monde devrait lire. Ces livres ne sont pour la plupart, jamais enseignés dans une classe et si on n'a pas la chance de côtoyer de bonnes personnes dans le jeu de la vie, on ne les entendra jamais parler et l’on saura jamais qu'un livre, ça peut changer une vie. Je lis encore des livres aujourd'hui que j'aurais aimé lire il y a des années. Je me sens en retard dans ce grand marathon de l’enrichissement du cerveau.

Le premier pas vers la réussite, c'est de croire en soi. Je me souviens encore de l’air désintéressé de certains quand j’affirmais mon désir de devenir un écrivain. Beaucoup me prenaient pour un plaisantin. Ce qui ne m’a pas empêché d’avoir foi en moi. J'ai jalousement gardé mon rêve et j'ai bossé. J’ai appris beaucoup dans les livres. J’ai cru en moi et ne me suis jamais sous-estimé. Il m'a fallu des années de lecture et assez d'expérience pour comprendre que le désir incarnait en soi une force plus puissante que le souhait. Et depuis j'ai arrêté de souhaiter. Je vis à présent dans la peau de ce mec, qui, quand il veut d’une chose, la désire ardemment et se bat pour l’avoir car dans notre pensée existe un pouvoir d'attraction.

Résultat. Apres avoir remporté le 1er prix de la Plume des UNIVERSITES GUINEENNES en juin 2019, je suis aujourd’hui auteur d’un recueil de poèmes édité par INNOV EDITIONS.

De la lecture à l’écriture, j’ai forgé mon caractère dans la plume. Aujourd'hui du haut de mes 29 piges et après un long parcours durant lequel, il m’a fallu beaucoup de patience, de persévérance, d'abnégation, de sacrifice et la participation de plusieurs mentors à mes côtés, je réalise qu’atteindre ses objectifs, signifie : savoir se priver de certains luxes, sortir de sa zone de confort. La réussite a un goût et l'échec un prix.

Fruit d'un des plus grands quartiers populaires, chez moi, la galère tient les gens par la main et les accompagne dans tous les aspects de la vie. Peu de gens ont pu se frayer un chemin pour s'affranchir du joug de cette mauvaise compagne. La majorité des gens de mon milieu croupit sous le poids de la précarité et la misère.

Depuis un certain temps, je me suis mis à observer tout ce qui s'y passe. J'ai essayé de sonder la cause réelle de tous ses échecs. Je me suis posé autant de questions. Pourquoi tant de galère, de misère et de précarité rongent une frange non négligeable de tous ces gens autour de moi qui ne manquent pourtant pas de talent? Pourquoi la réussite se cache-t-elle des jeunes de mon entourage?

J'ai fini par remarqué qu'à vrai dire, les gens n'ont pas de véritables ambitions. Aucun objectif clair. Tout le monde erre comme des personnes ayant perdu le contrôle de leur vie. Les gens errent et les années filent mais personne ne sait où il va. D'aucuns pensent que se collectionner des filles, frimer, passer toute sa journée autour d’une marmite de thé est un style de vie rentable. Dans le jeu de la vie, on paie cash les frais de notre manque de réalisme.

Dans le but de devenir un modèle de réussite et un guide pour les miens, je me suis nourri de véritables ambitions, des objectifs clairs et précis. J’ai développé mes compétences et enrichi ma personnalité. C’est le prix à payer dans l’ascension vers le sommet. J'ai décidé de me démarquer du lot et je suis vraiment déterminer à y arriver. J’ai fait des bons, mes meilleurs amis, la bibliothèque, mon antichambre et l’écriture, mon exutoire, mon crédo.

Dans cette ascension vers le sommet, j'ai décidé de remorquer autant de gens avec moi. C'est dans cette dynamique que je vends mes idées à travers mes écrits. Un véritable appel à la réussite.

«Le père du génie c’est le travail». A la maternité, on entend deux choses: telle a accouché d'une fille ou d'un garçon. «Personne n'a jamais donné naissance à une réussite ou un échec». C'est nous, qui, de la naissance à la mort, faisons de notre vie, un échec ou une réussite selon Zig Ziglar. Nous devenons ce sur quoi nous nous forgeons. Celui qui traverse l'enfer ne doit jamais s'arrêter. Il doit continuer d'avancer quel que soit le rythme avec lequel il le fait. Mais il faut qu'il avance car il souffrirait plus, s'il s'arrêtait. Aucune difficulté de cette vie ne devrait nous stopper. Soyons les traverseurs de l'enfer. Avançons encore et encore. On se croisera tous, un jour au sommet.

Mon but, découvrir mes dons pour en faire don aux autres. Je ne suis point un prétentieux. J'ai appris tôt les vertus comme l'humilité et la modestie. Par contre, j'ai appris également que la meilleure façon d'atteindre ses objectifs, c'est d'aider les autres à atteindre les leurs. Alors, je ferai saigner ma plume afin de contribuer à la création d’un monde meilleur. Ma plume sera une arme et mon talent, une machine au service de l’humanité.