Elle ne comprend pas pourquoi ils ont tant tenu à la réanimer. C’était pourtant une mort parfaite, on ne pouvait rêver mieux. Elle ne se rappelle pas avoir eu mal.
Elle avait fait sa toilette... [+]
Elle est fatiguée. Elle aimerait dormir et le lui dit. Il semble ne pas entendre et se ressert un verre de vin. Elle éteint l’ordinateur, bâille, puis se frotte les yeux.
- Je crois que j’ai un peu trop bu...
Il la regarde en souriant.
- Tu veux danser ?
La tête lui tourne, elle imagine ses draps blancs et frais, la douceur de l’oreiller, et soupire :
- Non, vraiment, aucune envie, je suis crevée.... Je me lève tôt demain.
Elle sent son regard s’attarder sur sa poitrine, et regrette de ne pas porter un vêtement plus ample. Elle repense aux moments où, adolescente, elle faisait semblant loucher pour ne pas être abordée dans la rue.
Discrètement, elle courbe légèrement le dos et croise les bras.
- Bon, je vais pas tarder à aller me coucher...
Il se lève et se place derrière elle.
- Tu as l’air tendue... Tu as besoin d’un petit massage...
Elle sent ses mains sur sa nuque. Ses doigts brûlants qui descendent sur ses épaules.
La panique la gagne. Elle pense « loup dans la bergerie », elle pense « chèvre de monsieur Seguin », elle se sent toute petite, les larmes lui montent aux yeux. Elle attend quelques secondes de trop pour se dégager.
Non, s’il te plait, il faut que je dorme.
Elle entend à peine sa propre voix, y reconnait presque une capitulation, et sait par avance que ça ne l’arrêtera pas... Il se sert contre elle. Elle est incapable de se mouvoir, de se débattre, de parler, comme paralysée.
Elle se souvient avoir vu, en Corse, un gros insecte pris dans une toile d’araignée, ses mouvements vains ralentis par la toile jusqu’à ce que l’araignée jaune et noire, surgisse, l’immobilise et le roule précipitamment dans un ultime linceul de soie. Elle avait ressenti une fascination morbide à regarder cette scène jusqu’au bout malgré le dégoût qu’elle lui inspirait. Elle retrouve ce sentiment mêlé lorsqu’il l’entraîne vers le lit. Elle tente de le dissuader en plaisantant.
- Eh mais tu vas où là ?
Il reste silencieux, s’assoit sur le bord du lit et l’attire à lui. Elle perçoit son souffle qui s’accélère. Elle a du mal à réfléchir, et sent ses forces l’abandonner, comme si sa conscience s’évaporait, laissant son corps sans défense en offrande. Après tout, il est encore temps de dire non. Elle se demande comment elle en est arrivée là. Elle se revoit, animée, volubile, importante sous son regard. En la raccompagnant, il avait insisté pour passer prendre un verre, juste un verre, et encore sous le charme de cette rencontre inattendue elle avait cédé, malgré sa fatigue. Perdue dans ses pensées elle l’entend à peine murmurer « allonge-toi, tu as besoin de te détendre ».
Elle voudrait qu’il comprenne, qu’il la laisse tranquille. Mais est-ce que ça n’est pas trop tard ?
- Il faut que tu partes maintenant.
- Je vais y aller, je reste juste cinq minutes...
Ses mains sur sa peau lui laissent une agréable sensation de torpeur. Elle aimerait s’y abandonner, confiante, sereine. Le sommeil la gagne. Pourquoi ne part-il pas ?
Il s’allonge auprès d’elle et lui sourit. Elle voudrait hurler, se débattre, mais sent confusément que ça n’est plus le moment. Elle a trop accepté, s’est tue trop longtemps. Quelle idiote. Il presse ses lèvres contre les siennes, elle essaie mollement de se soustraire au contact de cette bouche humide, sent sa langue forcer le passage, songe à la mordre, puis se laisse faire, vaincue... Après tout quelle importance...
- Je crois que j’ai un peu trop bu...
Il la regarde en souriant.
- Tu veux danser ?
La tête lui tourne, elle imagine ses draps blancs et frais, la douceur de l’oreiller, et soupire :
- Non, vraiment, aucune envie, je suis crevée.... Je me lève tôt demain.
Elle sent son regard s’attarder sur sa poitrine, et regrette de ne pas porter un vêtement plus ample. Elle repense aux moments où, adolescente, elle faisait semblant loucher pour ne pas être abordée dans la rue.
Discrètement, elle courbe légèrement le dos et croise les bras.
- Bon, je vais pas tarder à aller me coucher...
Il se lève et se place derrière elle.
- Tu as l’air tendue... Tu as besoin d’un petit massage...
Elle sent ses mains sur sa nuque. Ses doigts brûlants qui descendent sur ses épaules.
La panique la gagne. Elle pense « loup dans la bergerie », elle pense « chèvre de monsieur Seguin », elle se sent toute petite, les larmes lui montent aux yeux. Elle attend quelques secondes de trop pour se dégager.
Non, s’il te plait, il faut que je dorme.
Elle entend à peine sa propre voix, y reconnait presque une capitulation, et sait par avance que ça ne l’arrêtera pas... Il se sert contre elle. Elle est incapable de se mouvoir, de se débattre, de parler, comme paralysée.
Elle se souvient avoir vu, en Corse, un gros insecte pris dans une toile d’araignée, ses mouvements vains ralentis par la toile jusqu’à ce que l’araignée jaune et noire, surgisse, l’immobilise et le roule précipitamment dans un ultime linceul de soie. Elle avait ressenti une fascination morbide à regarder cette scène jusqu’au bout malgré le dégoût qu’elle lui inspirait. Elle retrouve ce sentiment mêlé lorsqu’il l’entraîne vers le lit. Elle tente de le dissuader en plaisantant.
- Eh mais tu vas où là ?
Il reste silencieux, s’assoit sur le bord du lit et l’attire à lui. Elle perçoit son souffle qui s’accélère. Elle a du mal à réfléchir, et sent ses forces l’abandonner, comme si sa conscience s’évaporait, laissant son corps sans défense en offrande. Après tout, il est encore temps de dire non. Elle se demande comment elle en est arrivée là. Elle se revoit, animée, volubile, importante sous son regard. En la raccompagnant, il avait insisté pour passer prendre un verre, juste un verre, et encore sous le charme de cette rencontre inattendue elle avait cédé, malgré sa fatigue. Perdue dans ses pensées elle l’entend à peine murmurer « allonge-toi, tu as besoin de te détendre ».
Elle voudrait qu’il comprenne, qu’il la laisse tranquille. Mais est-ce que ça n’est pas trop tard ?
- Il faut que tu partes maintenant.
- Je vais y aller, je reste juste cinq minutes...
Ses mains sur sa peau lui laissent une agréable sensation de torpeur. Elle aimerait s’y abandonner, confiante, sereine. Le sommeil la gagne. Pourquoi ne part-il pas ?
Il s’allonge auprès d’elle et lui sourit. Elle voudrait hurler, se débattre, mais sent confusément que ça n’est plus le moment. Elle a trop accepté, s’est tue trop longtemps. Quelle idiote. Il presse ses lèvres contre les siennes, elle essaie mollement de se soustraire au contact de cette bouche humide, sent sa langue forcer le passage, songe à la mordre, puis se laisse faire, vaincue... Après tout quelle importance...
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