A force de faire la vaniteuse depuis les compliments de mon médecin, vers la cinquantaine, j’ai abandonné la balance et doucement, mois après mois, mon corps a pris le parti de gonfle... [+]
Ils l'avaient invité pour vingt heures, aussi se présenta-t-il au 9 Allée des Véroniques à vingt heures précises.
Madame Brossault,vêtue d'une robe de soie bleue et portant un sautoir de perles lui ouvrit, et le conduisit jusqu'au salon.
Leurs visages s'éclairèrent aussitôt qu'il apparut, André et Constantin se levèrent pour lui serrer la main pendant que Maud et Justine remplissaient les verres de champagne. Ses deux amis le pressèrent de s'asseoir entre eux d'eux, ce qu'il fit sans manière, un verre de champagne lui fut offert.
« Restez-vous longtemps à Saumur ? » lui demanda Justine pleine de malice. « Quelques trois semaines » répondit-il naturellement, heureux de retrouver et sa ville et ses vieux camarades. Justine, enfant de dix-sept ans applaudit et pria l'un de ses frères de porter un toast au retour d’Émile Pontain.
Instantanément, les corps se déployèrent, les mains se joignirent et dans un joyeux cliquetis, tous trinquèrent.
La fête était belle, les cœurs heureux et les âmes légères. Cependant, le silence de Maud le taraudait. Avait-il été trop longtemps absent pour que de lui, elle n'attendit plus rien ? Pourtant, chacune de ses lettres avait reçu réponse, et toujours, il concluait son courrier par un baiser certes de papier mais enflammé malgré tout.
Semblable à l'image qu'il avait emmenée avec lui, elle resplendissait dans sa robe de mousse beige, ses cheveux bruns et épais enchâssés dans des perles et des strass. La lumière des lampes torchères soulignaient le bleu profond de ses yeux et faisait, qu'il ne pouvait s'en détacher.
« Viendrez-vous avec nous au parc demain monsieur Pontain ? » l'interpella Justine. Il hésita, se tourna vers Maud puis lâcha un « Sans doute » maladroit. « C'est entendu mon vieux, à partir de ce soir, on ne se quitte plus » lui envoya André, lui tapotant l'épaule.
« Saumur a dû bien vous manquer ?» s'enquit madame Brossault, lui resservant du champagne. « Oui en effet » fit-il toussotant.
Maud le regarda alors avec insistance, et il lut dans ce regard toute la douleur que fut son absence.
André et Constantin sortirent fumer dans le jardin tandis que leur mère et Justine s'évanouirent dans la cuisine.
Ils restèrent un long moment Maud et lui, muets, encombrés dans leurs questions et les mots qui venaient au bord de leurs lèvres closes.
« Pourquoi repartir ? » l'interrogea soudainement Maud. Il resta interdit et sa raison vacilla. « Ne pouvez-vous donc vous faire muter ici à Saumur ou dans je ne sais quelle autre ville de garnison ? » revint-elle à la charge. Il ne dit toujours rien, se contentant de la regarder. « Belfort, Besançon, Lille ou que sais-je encore, je vous suivrai. Mais en terre inconnue, cela m'est impossible comprenez-vous ? » déclama-t-elle. « Oui, je crois » avança-t-il un peu perdu. « J'ai cru que jamais vous ne me reviendriez ! » confessa-t-elle. Il lui avait donc manqué, elle avait craint pour lui, mais toutefois, jusqu'à quel point l'aimait-elle vraiment se demanda-t-il, alors que Justine suivie de sa mère déjà revenaient avec le café.
Madame Brossault convia ses garçons à revenir, et ils se retrouva à nouveau encadré de ses deux camarades, à nouveau loin de Maud à qui il n'avait su quoi dire.
Justine servit le café, André sortit du Cognac, et la fête momentanément suspendue, reprit son cours.
Enfin, l'heure de se séparer arriva, André et Constantin se proposèrent de l'accompagner jusque chez lui, ce qu'il accepta volontiers tant il était heureux de les revoir.
Madame Brossault après l'avoir salué, se retira, Justine lui baisa la joue avec fantaisie puis se laissa choir dans un fauteuil un magazine à la main, jurant qu'elle attendrait le retour de ses frères même si le sommeil menaçait de l'enlever. Tous sourirent de ses gamineries, comprenant que lorsque André et Constantin seraient de retour, elle serait depuis longtemps endormie, ses paupières ne demandant alors qu'ils n'étaient pas encore partis, qu'à se fermer.
Maud les précéda pour leur ouvrir la porte et alors qu'il passa à sa hauteur, elle lui saisit la main et lui chuchota qu'ils avaient trois semaines, exactement trois semaines, puis relâcha son étreinte.
Cette approche inattendue, au cours de laquelle il avait senti son souffle dans son cou, le laissa coi, mais glissa cependant en lui, une certaine fraîcheur et une once d'espoir inattendu.
Madame Brossault,vêtue d'une robe de soie bleue et portant un sautoir de perles lui ouvrit, et le conduisit jusqu'au salon.
Leurs visages s'éclairèrent aussitôt qu'il apparut, André et Constantin se levèrent pour lui serrer la main pendant que Maud et Justine remplissaient les verres de champagne. Ses deux amis le pressèrent de s'asseoir entre eux d'eux, ce qu'il fit sans manière, un verre de champagne lui fut offert.
« Restez-vous longtemps à Saumur ? » lui demanda Justine pleine de malice. « Quelques trois semaines » répondit-il naturellement, heureux de retrouver et sa ville et ses vieux camarades. Justine, enfant de dix-sept ans applaudit et pria l'un de ses frères de porter un toast au retour d’Émile Pontain.
Instantanément, les corps se déployèrent, les mains se joignirent et dans un joyeux cliquetis, tous trinquèrent.
La fête était belle, les cœurs heureux et les âmes légères. Cependant, le silence de Maud le taraudait. Avait-il été trop longtemps absent pour que de lui, elle n'attendit plus rien ? Pourtant, chacune de ses lettres avait reçu réponse, et toujours, il concluait son courrier par un baiser certes de papier mais enflammé malgré tout.
Semblable à l'image qu'il avait emmenée avec lui, elle resplendissait dans sa robe de mousse beige, ses cheveux bruns et épais enchâssés dans des perles et des strass. La lumière des lampes torchères soulignaient le bleu profond de ses yeux et faisait, qu'il ne pouvait s'en détacher.
« Viendrez-vous avec nous au parc demain monsieur Pontain ? » l'interpella Justine. Il hésita, se tourna vers Maud puis lâcha un « Sans doute » maladroit. « C'est entendu mon vieux, à partir de ce soir, on ne se quitte plus » lui envoya André, lui tapotant l'épaule.
« Saumur a dû bien vous manquer ?» s'enquit madame Brossault, lui resservant du champagne. « Oui en effet » fit-il toussotant.
Maud le regarda alors avec insistance, et il lut dans ce regard toute la douleur que fut son absence.
André et Constantin sortirent fumer dans le jardin tandis que leur mère et Justine s'évanouirent dans la cuisine.
Ils restèrent un long moment Maud et lui, muets, encombrés dans leurs questions et les mots qui venaient au bord de leurs lèvres closes.
« Pourquoi repartir ? » l'interrogea soudainement Maud. Il resta interdit et sa raison vacilla. « Ne pouvez-vous donc vous faire muter ici à Saumur ou dans je ne sais quelle autre ville de garnison ? » revint-elle à la charge. Il ne dit toujours rien, se contentant de la regarder. « Belfort, Besançon, Lille ou que sais-je encore, je vous suivrai. Mais en terre inconnue, cela m'est impossible comprenez-vous ? » déclama-t-elle. « Oui, je crois » avança-t-il un peu perdu. « J'ai cru que jamais vous ne me reviendriez ! » confessa-t-elle. Il lui avait donc manqué, elle avait craint pour lui, mais toutefois, jusqu'à quel point l'aimait-elle vraiment se demanda-t-il, alors que Justine suivie de sa mère déjà revenaient avec le café.
Madame Brossault convia ses garçons à revenir, et ils se retrouva à nouveau encadré de ses deux camarades, à nouveau loin de Maud à qui il n'avait su quoi dire.
Justine servit le café, André sortit du Cognac, et la fête momentanément suspendue, reprit son cours.
Enfin, l'heure de se séparer arriva, André et Constantin se proposèrent de l'accompagner jusque chez lui, ce qu'il accepta volontiers tant il était heureux de les revoir.
Madame Brossault après l'avoir salué, se retira, Justine lui baisa la joue avec fantaisie puis se laissa choir dans un fauteuil un magazine à la main, jurant qu'elle attendrait le retour de ses frères même si le sommeil menaçait de l'enlever. Tous sourirent de ses gamineries, comprenant que lorsque André et Constantin seraient de retour, elle serait depuis longtemps endormie, ses paupières ne demandant alors qu'ils n'étaient pas encore partis, qu'à se fermer.
Maud les précéda pour leur ouvrir la porte et alors qu'il passa à sa hauteur, elle lui saisit la main et lui chuchota qu'ils avaient trois semaines, exactement trois semaines, puis relâcha son étreinte.
Cette approche inattendue, au cours de laquelle il avait senti son souffle dans son cou, le laissa coi, mais glissa cependant en lui, une certaine fraîcheur et une once d'espoir inattendu.
J'ai relevé quelques petites maladresses d'écriture qui donnerait au texte encore plus de valeur si elles étaient corrigées, mais c'est déjà très beau comme cela.