Toulouse

« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut être les deux ». Ces phrases traversent toujours ma tête chaque fois que je fais une promenade au bord du Canal de Brienne. Je me demande jusqu’à quand je peux échapper le noir du passé sans m’enfuir, et j’ose à ouvrir les yeux pour profiter la vie autour de moi ? Tout est difficile à répondre. Je continue donc à marcher indéfiniment sur l’allée de Barcelone et sur mon itinéraire de vie.
Au cas où vous demanderiez où sont le canal de Brienne et l’allée de Barcelone, n’hésitez pas à consulter sur l’Internet. Le Google vous donnera toutes les informations les plus détaillées. Mais ils sont à Toulouse, ma ville de l’amour. En fait, on dit souvent que Paris est la ville de l’amour, tandis que l’on appelle Toulouse la ville rose. Cependant, depuis longtemps, Toulouse joue un rôle vraiment important dans mon esprit, dans mes rêves, et même dans mes tristes souvenirs.
J’ai commencé à apprendre le français depuis que j’avais 6 ans. C’est-à-dire je parlais la première phrase en français en même temps que je savais écrire le premier mot en ma langue maternelle. Mais ne vous attendez pas à ce que je puisse rédiger comme un natif. Alors, pardonnez-moi si je m'empêtre un peu dans mes phrases.
Envers une petite fille comme moi à ce moment-là, la France était un pays trop loin du Vietnam où je ne pouvais jamais aller. La France est large mais pour moi, elle se compose seulement de 3 villes : Paris, Bordeaux et Toulouse. La première est évidente parce qu’elle est la capitale de l’Hexagone, et qu’elle existe toujours dans les exemples de mes professeurs : la France, Paris, le tour Eiffel, le musée Louvre. Ensuite, la deuxième est connue pour le vin. La réputation du vin rouge de Bordeaux est tellement indéniable que tout le monde sache qu’elle se positionne au haut niveau de qualité. Enfin, je connais Toulouse grâce à Airbus. Au fait, quand j’étais petite, je rêvais de devenir ingénieur aéronautique. En plus, la série « C’est pas sorcière » a beaucoup stimulé ma curiosité. Maintenant, je ne me souviens plus du pourquoi je connais Airbus. En ce moment-là, dans une tête si simple d’un enfant, Toulouse est Airbus et Airbus est l’avion. C’est la raison pour laquelle, j’ai choisi immédiatement Toulouse pour mes études à l’étranger. Il est trop difficile à expliquer, mais l’idée « mettre le pied une fois à Toulouse » ne disparait jamais dans mes pensées. Alors si j’ai une chance d’aller en France, c’est certainement Toulouse.
Grâce au français, comme un destin, j’ai trouvé l’homme de ma vie. Comme un coup de foudre, j’ai pensé tout à coup à une fin heureuse entre nous. Un parfait scénario a été rédigé avec plein de détails romantiques. Une suite d’action a été soigneusement planifiée: tomber en amoureux, faire les études en Europe ensemble, découvrir de nouvelles destinations afin de faire des photos pour le mariage, avoir des bébés et vivre heureux pour toujours. Heureusement, alors que j’ai choisi Toulouse, il est devenu étudiant d’ingénieur aéronautique à Barcelone. Voilà, un amour à distance n’est pas trop loin. Juste 5h en bus ou 3h en train, nous pourrons nous rencontrer. En particulier, s’il a une chance de travailler à Airbus, nous pourrons vivre ensemble si tôt. Je suis toujours rêveuse comme ça.
Je suis la personne la plus heureuse du monde.
Mais non, j’ai été. Nous nous sommes déjà quittés juste avant mon arrivée à Toulouse.
Je crois que vous comprenez partiellement mes sensations mentionnées aux premières lignes en lisant jusqu’ici. Je marche au cœur de ma terre de rêve. Je fais une promenade tout le long d’un canal si romantique comme Brienne ou de l’allée de Barcelone. J’arrive à Barcelone, mais Barcelone à Toulouse, pas Barcelone en Espagne. Toutes les semaines, je vagabonde tout seule sur ce chemin au lieu de marcher de pair avec lui quelque part plus de 300km. Je suis comme un somnambule sans voir le chemin, sans oser à faire face à la réalité.
Le premier jour de mon arrivée à Toulouse, il faisait beau : ciel bleu, pas de nuage, pas trop chaud, peu de vent, une météo très typique qui me rendait très agréable. Comme d’habitude, je levais les yeux vers le ciel pour voir les longues traînées blanches que l'avion laissait en passant. Il me manquait beaucoup. Après un suprême soupir, je me suis dit que je n'avais plus rien à perdre et que je ne pourrais pas mourir sans lui. La vie continue et je suis actuellement à Toulouse. Mais tout n'est pas vraiment facile à oublier. Plus je rêvais avant, plus je deviens déprimé maintenant.
A la première fois je contemplait la ville rose de mes propres yeux, mon cœur a frappé trop fort. Bien que j’aie su avant que l’utilisation dominante de la brique apportait à Toulouse une apparence en rose si magnifique. Mais cette beauté m’a complètement vaincu au coucher du soleil, quand j’étais au bord de Garonne. Le ciel, le fleuve et la ville étaient tous recouverts d’une teinte rose. Même les joues de la personne qui marchait à côté devenaient en rose. Auparavant, j'imaginais qu'on s'asseyait côte à côte sur le quai et profitait ensemble de cette ambiance. Pourquoi pas danser comme deux amateurs de tango sur la place Saint-Pierre ? Oh Toulouse, la ville rose, la vie en rose dans ma tête naive.
Je ne comprends pas pourquoi j’aime vraiment la rue Ozenne menant au musée d'histoire naturelle de Toulouse et au Jardin des Plantes. Peut-être ce musée possède la meilleure disposition et une façon superbe de transmission des connaissances que j'ai jamais vues. De plus, l'architecture du quartier et la nature du parc sont très européenne, très toulousaine dans mes yeux. Et étrangement, je pensais que ce serait bien si je pouvais y aller avec lui.
Il serait défectueux de ne pas aborder la Cité de L’espace. Avec une affection particulière pour l'aviation, nous pourrons y aller ensemble. Sinon, j’irai tout seule et lui raconterai toutes les merveilleuses choses là-bas : comment j'ai essayé de marcher comme un astronaute, de m’asseoir dans un satellite ou passer un voyage d’espace dans un planétarium. Comme d'habitude, nous voulons toujours partager chaque instant, surtout les meilleurs ensemble.
Mais j’ai passé ces choses intéressantes tout seul. Plusieurs fois j'ai parlé inconsciemment comme s’il était à côté de moi. A l’extérieur, la météo à Toulouse est magnifique avec des rayons de soleil plein d'espoir. En revanche, à l’intérieur, il existe seulement une sombre couleur de tristesse. J'aime beaucoup Toulouse mais je n'ai pas pu profiter de toute la joie ici. A cause de cela, je ne prend jamais aucune photo à Toulouse.
Le jour de son arrivée à Toulouse, le ciel était exceptionnellement gris. Juste ensoleillé hier, mais c'était nuageux aujourd’hui. J'ai décidé de l'amener au Quai de la Garonne et au Jardin des Plantes pour lui montrer les plus beaux paysages. Toutefois j’ai eu tort. Le jour où je voulais venir ici avec lui, il faisait beau, les arbres restaient luxuriants. Le jour d’hiver où il est venu, pluie froide, vent fort, arbres dépouillés. Pas de vitalité comme notre relation. Je rêve toujours de la belle journée. Je refuse d'admettre cette dure vérité.
Jusqu'au dernier jour à Toulouse, quand le brouillard a fait l'avion 40 minutes de retard, j'étais encore comme un hébété incapable de trouver une issue pour soi-même. Il s'est avéré que je m'étais empêché de profiter de la vie dans ma terre de rêve.
Retour au Vietnam à l'occasion de Noël avec la sortie du film « Rémy sans Famille », j'ai soudain réalisé que j'avais raté tant de choses – un terrain si beau. Je regrette de ne pas prendre un bateau le long du Canal du Midi, aller plus loin à Cordes-sur-Ciel, contempler les fleurs dans le jardin du Palais de la Berbie, à cause de la peur de solitude. On est jeune qu’une seule fois. J'ai perdu quelques-unes des meilleures années de ma jeunesse pour m’enfuir. Il est donc maintenant temps pour moi d'ouvrir les yeux et de sortir de la zone sombre. Toulouse, je serai bientôt de retour.