— Non !
— Bah quoi ?
— C’est du chou-fleur, pas un ballon de foot.
— Ça y ressemble pourtant.
C’était le souci avec les Éphémères. Ils ne pouvaient rien retenir, ils... [+]
1er avril. Le rire. Un souvenir de jeunesse. Classe de philo. Bergson. « Le rire châtie certains défauts comme la maladie châtie certains excès ».
2 avril. Jouons à philosopher. Parler du rire. Pour ne pas parler des larmes. Mais du rire aux larmes, il n’y a qu’un pas. Parler du rire dans ce monde, dans cet instant où tout fout le camp, c’est peut-être une façon d’exorciser ses drames. Nietzsche disait « L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire ».
L’enfant, lui, rit de tout et de rien. L’adulte demeure sur sa réserve. Rire, ça ne fait pas sérieux. À moins qu’il ne soit trop blasé. Mais après tout, le rire, qu’est-ce que c’est ?
Rire, c’est manifester sa gaieté par des mouvements de la bouche et des muscles faciaux accompagnés d’expirations saccadées plus ou moins bruyantes. C’est une cassure qui se produit soudain au milieu d’un événement du quotidien. Quelque chose survient, d’inattendu, provoquant ce réflexe de rire. À quelles occasions peut donc se manifester cette gaieté ?
3 avril. Le rire. L’occasion. Dans la mesure où le rire est spontané, il n’y a pas d’occasions. Mais il y a plusieurs genres : comique de mots, de mouvement, de situation.
Comique de mots. C’est tout un art que de faire rire. Les bons vrais comiques sont rares mais n’importe qui peut faire une boulette. Tiens, justement, l’autre jour, en pleine séance parlementaire, un premier ministre en a lancé une – une démission au lieu d’une rémission ! - Ce n’est pas dans leur barbe que tous ces graves messieurs se sont pris à rire mais bien au contraire leurs rires bien gras ont longuement résonné. Mais après tout, Chamfort le disait déjà à son époque : « sans le gouvernement, on ne rirait plus en France ».
5 avril. Rire. Comment ? L’inconvénient, c’est que tout a été déjà dit. Et puis, avec le temps qu’il fait dehors, le dedans ne peut pas être bien réjouissant lui non plus. Alors, le rire, ce serait un déstressant ? Une façon de sortir, de se sortir de ses angoisses. Rire pour oublier – ce qui nuit moins à la santé que boire pour oublier ? Pourquoi penser à des choses tristes ? Allons, faisons l’enfant, rions pour un oui pour un non, rions à en pleurer, tant pis si le devoir ne se fait. Le rire thérapeutique, en somme, bon pour le moral, bon pour le corps. « Nous sommes ici-bas pour rire. Nous le pourrons plus au purgatoire ou en enfer. Et, au paradis, ce ne serait pas convenable ». (Jules Renard). On peut toujours trouver une situation comique.
6 avril. Le rire. Mais aujourd’hui, tout est changé. Le rire m’ouvre à une confiance optimiste. Il fait beau, le ciel et la terre ne savent que faire pour m’égayer. En sortant, j’ai éprouvé le comique de mouvement : un pétale, par l’alizé détaché a voleté un instant, hésitant puis s’est posé sur le bout de mon nez. C’était si inattendu et si naturel que j’en ai ri toute seule. En tout cas, mieux vaut recevoir un pétale qu’une tuile.
10 avril. Le rire. Vous me faites rire avec votre étude. Le rire est contagieux. Alors je me prends à rire toute seule. Le rire, c’est l’insouciance du moment et pour Baudelaire, « le rire est satanique, il est donc profondément humain ». Partageons donc ensemble cet instant.
13 avril. Rien n’est fait. Mais ce n’est pas un vendredi, donc ce n’est pas dramatique. On peut en rire. On peut rire de moi. Oui, rien n’est fait, j’avoue ne savoir rien faire, je vais donc être la risée de tous. Ce serait un comique de situation ? Hé bien quoi ! Le sujet n’est-il pas le rire ? Qu’ils rient donc ! « Qui n’a jamais été ridicule ne sait point rire », d’après Alain (Propos) Sophocle disait déjà « Quoi de plus agréable que de rire aux dépens d’un ennemi. » Oui, voilà bien une raison de rire, que de se moquer d’autrui. Je lis aussi « Rire, c’est se réjouir d’un préjudice, mais avec bonne conscience. » (Nietzche). Voilà, il ne me reste plus qu’à rire jaune de ma mésaventure. Dire en une page que je n’ai rien à dire. Mais il fallait bien le dire.
2 avril. Jouons à philosopher. Parler du rire. Pour ne pas parler des larmes. Mais du rire aux larmes, il n’y a qu’un pas. Parler du rire dans ce monde, dans cet instant où tout fout le camp, c’est peut-être une façon d’exorciser ses drames. Nietzsche disait « L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire ».
L’enfant, lui, rit de tout et de rien. L’adulte demeure sur sa réserve. Rire, ça ne fait pas sérieux. À moins qu’il ne soit trop blasé. Mais après tout, le rire, qu’est-ce que c’est ?
Rire, c’est manifester sa gaieté par des mouvements de la bouche et des muscles faciaux accompagnés d’expirations saccadées plus ou moins bruyantes. C’est une cassure qui se produit soudain au milieu d’un événement du quotidien. Quelque chose survient, d’inattendu, provoquant ce réflexe de rire. À quelles occasions peut donc se manifester cette gaieté ?
3 avril. Le rire. L’occasion. Dans la mesure où le rire est spontané, il n’y a pas d’occasions. Mais il y a plusieurs genres : comique de mots, de mouvement, de situation.
Comique de mots. C’est tout un art que de faire rire. Les bons vrais comiques sont rares mais n’importe qui peut faire une boulette. Tiens, justement, l’autre jour, en pleine séance parlementaire, un premier ministre en a lancé une – une démission au lieu d’une rémission ! - Ce n’est pas dans leur barbe que tous ces graves messieurs se sont pris à rire mais bien au contraire leurs rires bien gras ont longuement résonné. Mais après tout, Chamfort le disait déjà à son époque : « sans le gouvernement, on ne rirait plus en France ».
5 avril. Rire. Comment ? L’inconvénient, c’est que tout a été déjà dit. Et puis, avec le temps qu’il fait dehors, le dedans ne peut pas être bien réjouissant lui non plus. Alors, le rire, ce serait un déstressant ? Une façon de sortir, de se sortir de ses angoisses. Rire pour oublier – ce qui nuit moins à la santé que boire pour oublier ? Pourquoi penser à des choses tristes ? Allons, faisons l’enfant, rions pour un oui pour un non, rions à en pleurer, tant pis si le devoir ne se fait. Le rire thérapeutique, en somme, bon pour le moral, bon pour le corps. « Nous sommes ici-bas pour rire. Nous le pourrons plus au purgatoire ou en enfer. Et, au paradis, ce ne serait pas convenable ». (Jules Renard). On peut toujours trouver une situation comique.
6 avril. Le rire. Mais aujourd’hui, tout est changé. Le rire m’ouvre à une confiance optimiste. Il fait beau, le ciel et la terre ne savent que faire pour m’égayer. En sortant, j’ai éprouvé le comique de mouvement : un pétale, par l’alizé détaché a voleté un instant, hésitant puis s’est posé sur le bout de mon nez. C’était si inattendu et si naturel que j’en ai ri toute seule. En tout cas, mieux vaut recevoir un pétale qu’une tuile.
10 avril. Le rire. Vous me faites rire avec votre étude. Le rire est contagieux. Alors je me prends à rire toute seule. Le rire, c’est l’insouciance du moment et pour Baudelaire, « le rire est satanique, il est donc profondément humain ». Partageons donc ensemble cet instant.
13 avril. Rien n’est fait. Mais ce n’est pas un vendredi, donc ce n’est pas dramatique. On peut en rire. On peut rire de moi. Oui, rien n’est fait, j’avoue ne savoir rien faire, je vais donc être la risée de tous. Ce serait un comique de situation ? Hé bien quoi ! Le sujet n’est-il pas le rire ? Qu’ils rient donc ! « Qui n’a jamais été ridicule ne sait point rire », d’après Alain (Propos) Sophocle disait déjà « Quoi de plus agréable que de rire aux dépens d’un ennemi. » Oui, voilà bien une raison de rire, que de se moquer d’autrui. Je lis aussi « Rire, c’est se réjouir d’un préjudice, mais avec bonne conscience. » (Nietzche). Voilà, il ne me reste plus qu’à rire jaune de ma mésaventure. Dire en une page que je n’ai rien à dire. Mais il fallait bien le dire.
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