Quand j'ai su que j'étais enceinte d'une petite fille, j'ai commencé à dessiner ses projets d'avenir. Tout était planifié, toutes ses premières fois couchées sur un calendrier, la première dent, le premier mot, le premier pas, la première journée d'école. Il était temps de passer au point suivant la dance, il fallait qu'elle commence, bien sûr qu'à son âge elle ne pouvait pas décider, elle ne savait pas ce qui était bon pour elle, j'étais là pour l'aider, c'était mon travail de maman.
La voilà inscrite au cours de danse classique, bien sûr c'est une discipline exigeante et je dois admettre que le professeur était extrêmement strict mais si elle voulait progresser c'était nécessaire.
Les années qui ont suivi, je l'ai aidée du mieux que j'ai pu, je l'ai fait travailler très régulièrement. Elle n'avait pas beaucoup de temps pour d'autres loisirs et ne voyait pas beaucoup ses copains de classe mais qu'importe, elle est douée. Elle a de la chance que je sois là pour l'aider à réaliser son rêve de danseuse étoile, moi je n'ai pas eu cette chance. Elle me remerciera plus tard.
À 11 ans elle est prête, elle prépare le concours d'admission à l'opéra de Paris, je fais bien attention à son alimentation, une danseuse doit rester svelte et puis les glaces et les sucreries on peut s'en passer malgré tout. Je la protège, quelle catastrophe si elle se cassait un bras en jouant dans le jardin, tout son avenir serait remis en question. Il est vrai qu'elle ne sourit plus beaucoup et qu'elle rechigne à s'entraîner mais je suis là pour la motiver et la faire travailler. C'est tellement important, elle s'en rendra compte et me remerciera plus tard.
Le jour du concours d'entrée enfin ! Me voilà au premier rang, elle entre, j'ai envie de me lever et de dire à tout le monde : « C'est ma fille », je suis tellement fière d'elle.
Sur scène je vois ma fille de loin, si belle dans son magnifique tutu blanc, si grandes perchée sur ses pointes. Elle s'approche du public et là je vois... un visage terne, un regard éteint, une petite fille qui a l'air tellement triste, ma fille !
Qu'avais-je fait ?
C'était mon rêve ! Pas le sien ! Je voulais être la mère de celle que je n'avais pu être, je m'y voyais déjà ! Je n'ai pu retenir mes larmes.
Au sortir du concours je la serre dans mes bras et lui propose d'aller manger une glace au chocolat, et après si on allait faire un tour de vélo ?
Je ne pourrai revenir en arrière même si j'aimerais tant.
J'espère juste qu'elle me pardonnera plus tard.
La voilà inscrite au cours de danse classique, bien sûr c'est une discipline exigeante et je dois admettre que le professeur était extrêmement strict mais si elle voulait progresser c'était nécessaire.
Les années qui ont suivi, je l'ai aidée du mieux que j'ai pu, je l'ai fait travailler très régulièrement. Elle n'avait pas beaucoup de temps pour d'autres loisirs et ne voyait pas beaucoup ses copains de classe mais qu'importe, elle est douée. Elle a de la chance que je sois là pour l'aider à réaliser son rêve de danseuse étoile, moi je n'ai pas eu cette chance. Elle me remerciera plus tard.
À 11 ans elle est prête, elle prépare le concours d'admission à l'opéra de Paris, je fais bien attention à son alimentation, une danseuse doit rester svelte et puis les glaces et les sucreries on peut s'en passer malgré tout. Je la protège, quelle catastrophe si elle se cassait un bras en jouant dans le jardin, tout son avenir serait remis en question. Il est vrai qu'elle ne sourit plus beaucoup et qu'elle rechigne à s'entraîner mais je suis là pour la motiver et la faire travailler. C'est tellement important, elle s'en rendra compte et me remerciera plus tard.
Le jour du concours d'entrée enfin ! Me voilà au premier rang, elle entre, j'ai envie de me lever et de dire à tout le monde : « C'est ma fille », je suis tellement fière d'elle.
Sur scène je vois ma fille de loin, si belle dans son magnifique tutu blanc, si grandes perchée sur ses pointes. Elle s'approche du public et là je vois... un visage terne, un regard éteint, une petite fille qui a l'air tellement triste, ma fille !
Qu'avais-je fait ?
C'était mon rêve ! Pas le sien ! Je voulais être la mère de celle que je n'avais pu être, je m'y voyais déjà ! Je n'ai pu retenir mes larmes.
Au sortir du concours je la serre dans mes bras et lui propose d'aller manger une glace au chocolat, et après si on allait faire un tour de vélo ?
Je ne pourrai revenir en arrière même si j'aimerais tant.
J'espère juste qu'elle me pardonnera plus tard.
si vous avez le temps, je vous invite à lire : http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/rencontre-dans-le-temps