Sentiments

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Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Le chemin que j’emprunte est-il le mauvais ou est-ce les gens qui m’entourent qui me sont néfastes. Ça fait déjà un moment que tout cela dure et j’ai perdu toutes sensations que produit la lumière ou son éclat en moi, je ne peux que l’imaginer et le rêver en contemplant la vie des autres. Ceux-là qui m’entourent et qui brillent par : leurs sourires et leurs manières. J’avance sans savoir ou je vais et j’agis comme un robot, essayant de tout faire pour plaire et satisfaire ses maîtres quitte à se faire du mal.

Il fut un temps jadis, je marchais, courais et sautais sur la terre, les yeux grands ouverts et remplis d’admirations. Je n’avais qu’un seul désir : voir plus et voir mieux. Les soucis ne m’atteignaient pas, les avis restaient des avis et personne ne pouvait détourner mon regard.

Toujours dans le temps passé, je ne connaissais pas l’obscurité. Dans mes souvenirs, chaque journée était belle et resplendissante et chaque nuit calme et apaisante. En ces temps-là, la nuit était faite pour dormir et rêver, rien d’autres. La clarté de chaque instant réchauffait mon petit cœur, illuminait mon visage et guidait mes pas.

Aujourd’hui, j’ai cessé d’avancer, je ne sais plus courir et mon corps peine à sauter. Je fais mine de n’avoir rien vu de ce qui m’entoure et des fois je souhaite n’avoir rien vu. Désespéré, les questions se répètent sans cesse dans ma tête et les remarques blessent. Éviter de croiser les regards revient à m’éviter de me créer des histoires.

Tout est soit noir, soit gris légèrement foncé ; certaines fois ces couleurs tendent à devenir un peu plus claires mais très vite la réalité me rappelle que je ne dois pas me faire d’illusions. Les journées tristes et monotones se répètent, encore et encore. La lumière est une couverture ou un mensonge, mais surtout ça reste une utopie. Mon cœur est vide et froid, et souvent, il cesse de battre ou alors il bat très vite.

Le temps passe et rien ne change, comme le vent, eux : ils continuent d’avancer, de progresser et s’améliorer. Pour moi ils sont parfaits, tandis que, telle une pierre, je stagne et me détériore ; espérant qu’un jour cette pierre finisse par devenir aussi fine qu’un grain de sable qui se laissera porter par le vent, toucher par les rayons du soleil en journée et étinceler par les étoiles une fois la nuit tombée.

Je sais que, je devrais sortir de l’obscurité et plonger dans la clarté de tout ce qui m’entoure ; aussi, je devrais ouvrir mes yeux afin de voir le monde différemment et l’aborder sous un autre angle, car je sais qu’il y a un avenir meilleur qui m’attends quelque part là-dehors ; et je sais qu’en dépit de toutes les périodes sombres que l’on traverse, tôt ou tard avec des efforts et du courage, on parvient à arriver au bout du tunnel, et là, on finit enfin par voir enfin cette lumière, magnifique et aveuglante. À ce moment, tout prendra sens, et l’on saura que de tout ce qu’on a eu à faire et à endurer, rien n’a été établit en vain. Certes, ça aurait pu se produire de façon différente, plus rapidement ou mettre encore plus de temps, mais à la fin : on finit par voir cette fabuleuse lumière qui nous entoure. Et à cet instant, je pourrais me dire : « ça y est, j’y suis... Moi aussi ».